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Microsoft a-t-elle perdu la guerre du mobile?

Arnaud de la Grandière

Friday 20 February 2009 à 13:56 • 56

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Branle-bas de combat à Redmond, Microsoft fait face à une véritable crise. Débordée sur son flanc mobile par des concurrents plus réactifs, le géant du logiciel a beaucoup plus à perdre que la seule suprématie sur le marché du téléphone portable. Elle se jette à corps perdu dans cette bataille, quitte à renouer avec ses vieux démons qui lui auront pourtant coûté si cher, et qui font qu'on adore détester Microsoft, elle qui endosse parfois si bien le rôle caricatural de la société sans âme avide de pouvoir.

Il faut dire que depuis qu'Apple a donné un sérieux coup de pied dans la fourmilière avec l'iPhone, le paysage de la téléphonie mobile a totalement basculé. Et ça ne s'arrête pas aux seules capacités de nos téléphones : l'internet illimité devient légion, de nouveaux modèles économiques sont mis en place.

Le mobile rebat les cartes
Mais on assiste également à des manoeuvres stratégiques : Symbian est devenu open source, Google a lancé son propre OS, Palm, qu'on donnait pour mourante, fait une saillie remarquée... Ça ne vous rappelle rien? On se croirait revenus au début des années 80 dans la micro-informatique, où chaque constructeur proposait son propre OS, où aucun standard n'était encore déterminé, et où chacun avait sa chance de prendre la tête du marché. Une opportunité qui n'est pas si fréquente et qui doit donner bien des sueurs froides à Microsoft, habituée à tenir la bride à ses concurrents.

L'enjeu est d'autant plus crucial que les smartphones commencent à satisfaire avantageusement les petits besoins en informatique, et qu'ils entrent de ce fait en concurrence directe avec Windows sur certains marchés. Pire encore, les utilisateurs découvrent qu'il y a une vie après Microsoft, et qu'on peut fort bien s'en satisfaire.

Voilà qui doit donner quelques velléités d'aller voir ailleurs, et sans doute faut-il y voir une composante de la part de marché "inouïe" dont le Mac bénéficie actuellement. Il y a pourtant encore quelques années, nombreux étaient ceux qui restaient persuadés que le Mac était incapable d'exploiter les fichier d'Office... Une légende qui n'a maintenant plus autant la dent dure.

La multiplication des appareils multimédia tels que les smartphones aura été autant de coups de boutoir dans la forteresse Microsoft, et celle-ci commence à se fendiller de manière préoccupante. Son hégémonie étant contestée de façon sérieuse, il s'agit donc pour elle de réagir avec force pour endiguer la voie d'eau, et le dernier salon GSMA Mobile World Congress qui s'est tenu ces derniers jours à Barcelone a été pour elle l'occasion de le faire.

Il faut dire que Microsoft a fait preuve de quelque légèreté sur ce marché, à se comporter en vainqueur avant l'heure. Avant même l'apparition de l'iPhone, Windows Mobile ne faisait guère bonne figure : la plateforme n'était alors qu'un challenger pour Symbian et résistait mal aux BlackBerry. Windows Mobile, héritage de la plateforme Pocket PC autrefois dévolue aux seuls PDA et bâtie sur Windows CE, a pris un sérieux coup de vieux avec l'apparition de l'iPhone et de ses nombreux erzats : l'interface "desktop" ne se prête résolument pas à l'utilisation d'un téléphone, aussi intelligent soit-il. Microsoft elle-même en a convenu début janvier (voir l'article Microsoft veut relancer Windows Mobile).

Mircrosoft a donc revu sa copie et présenté (avec une sortie pas avant l'automne) une nouvelle version, Windows Mobile 6.5 (ci-dessous), lourdement inspirée par les avancées de l'iPhone avec pour objectif de remanier un peu l'interface et la navigation, ainsi que son propre App Store, de même qu'un cousin à Mobile Me, appelé My Phone. Voilà pour la pratique, mais ça n'est pas là le plus gros problème de Microsoft.

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Le vrai problème, c'est qu'à l'inverse des ordinateurs, les utilisateurs de Smartphones se moquent totalement du système opératoire de leurs appareils. La plupart d'entre eux ignorent même jusqu'à son existence : Symbian, Android, iPhone OS, Linux ou Windows Mobile, tout ça n'a aucun sens pour eux. Ils vous diront volontiers la marque de leur appareil, voire le modèle, ce qu'il est capable de faire, mais ça s'arrête là. Et des utilisateurs qui non seulement ignorent l'OS qu'ils utilisent, mais pire encore, n'en ont cure, voilà qui est le vrai danger pour Microsoft : le plafond de verre est brisé.

Elle a assis toute son hégémonie sur le mythe de l'incompatibilité, et ce mythe est non seulement en train de voler en éclats, du fait de l'existence même des smartphones, mais pire encore, il est devenu caduque : les téléphones portables sont des entités "jetables", qu'on ne met pas à jour matériellement. Passé quelques années, on en prend simplement un autre, plus moderne. Peu importe que l'OS soit différent ou non, bien que cette préoccupation viendra sûrement à changer pour ceux qui auront investi de manière conséquente dans les logiciels achetés sur les différents App Stores, et qui tiendront à préserver leur investissement.

Cette nouvelle donne risque d'ailleurs bien de profiter à Apple qui a initié ce nouveau créneau, forte de ses 500 millions de logiciels téléchargés sur l'App Store, qui représentent un marché potentiellement captif. Toujours est-il qu'à l'inverse des ordinateurs, au jour d'aujourd'hui le système opératoire ne fait guère partie des arguments de vente des téléphones mobiles.

Microsoft compte bien remédier à cette mise en retrait de l'OS en promouvant une nouvelle marque : Windows Phone. Ainsi, en associant plus intimement le logiciel et le matériel dans cette dénomination, elle espère faire évoluer les mentalités pour les voir revenir dans son pré carré. Ironiquement, le terme perd quelque peu de son sens avec la disparition des fenêtres sur les smartphones... Les cadres de Microsoft ne s'en cachent pas : ils espèrent qu'un jour prochain, les acheteurs demanderont spécifiquement un "Windows Phone". Apple pourrait répondre comme elle l'avait fait dans une publicité qu'à l'image de Vista, Microsoft investit plus en marketing que pour résoudre les problèmes de son offre...

Mais il y a un autre obstacle à la conquête de Windows Mobile : l'absence de standard matériel concernant les téléphones portables. À l'heure où les App Stores deviennent un enjeu décisif en terme de business model pour les constructeurs, il s'agit de séduire le plus possible de développeurs afin de proposer une offre étoffée. Or Windows Mobile est susceptible de fonctionner sur une pléthore de téléphones tous plus différents les uns des autres : certains ont un claviers, d'autres un stylet, d'autres encore un écran multitouch... Comment donc proposer des logiciels qui seront exploitables pour cet OS protéiforme?

Il est résolument plus simple de travailler sur une plateforme bien définie, et nul n'est mieux placé qu'Apple dans le domaine avec un seul et même modèle de téléphone. Android partage d'ailleurs les mêmes problèmes, et il sera intéressant de regarder de près la façon dont l'offre logicielle se développe sur ces deux plateformes, avec en outre Symbian qui se positionne à mi-chemin entre l'architecture de l'iPhone et celles de Microsoft et Google.

Mais Microsoft n'a pas dit son dernier mot, et compte bien user d'un avantage qui lui est propre : le pouvoir et l'argent. Ainsi, on a pu s'étonner de ne voir aucun constructeur promouvoir leurs téléphones basés sur Android lors du GSMA Mobile World Congress. Pas même ses plus fervents soutiens, comme HTC ou LG. Tous ne semblaient avoir à présenter que des téléphones basés sur Windows Mobile, et ça n'est pourtant pas une question de calendrier, puisque certains d'entre eux vont sortir leurs téléphones basés sur Android avant ceux basés sur Windows Mobile… À croire que Microsoft aura trouvé quelque partenariat permettant de faire pression pour limiter la casse.

Cependant les constructeurs ne sont pas nés de la dernière pluie, et on tous vu l'ogre de Redmond à l'oeuvre dans le domaine de l'informatique : les constructeurs de PC sont pieds et poings liés, et nul doute que les fabricants de mobiles n'ont pas l'intention de se mettre dans la même situation. Il sera donc très difficile à Microsoft de reproduire son coup de Jarnac...

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