« Lents, arrogants et carrément radins » c'est le portrait, en résumé, que dressent des publicitaires à propos d'Apple et d'Amazon. Les relations entre ces deux géants et le monde de la publicité sont abordées dans un article d'Advertising Age. Amazon a lancé sa régie publicitaire en 2012, Apple l'a fait deux ans plus tôt. Mais l'un comme l'autre n'a pas réellement trouvé ses marques au point d'en faire un poste important dans son activité.
Si l'on prend le cas d'Apple, on voit la différence entre ce qu'espérait réaliser Jobs et le résultat aujourd'hui. Le patron d'Apple voulait des pubs mobiles ressemblant à de véritables petites applications, mariant « émotion et interactivité ». Malgré quelques campagnes pouvant répondre parfois à ces critères, on voit surtout dans iAd de simples pages emmenant vers l'App Store pour télécharger une app.
Le principal problème, estime Advertising Age, tient dans le fait que ce poste ne pèse pas lourd dans le chiffre d'affaires de ces deux groupes pour qui la pub est une chose périphérique. Au pire, cela peut nuire aux autres activités tournées vers le contenu, la pub étant diversement appréciée par les utilisateurs.
L'équipe iAd n'aurait même pas d'objectifs de ventes précis à atteindre. Pour les gens qui essaient de travailler avec Apple, celle-ci ne déploierait pas d'efforts incommensurables pour vanter sa plateforme, sachant que l'essentiel de ses bénéfices est réalisé ailleurs.
Amazon et Apple ont aussi comme point commun de ne pas être suffisamment partageurs avec les publicitaires, friands de profils et d'informations sur les comportements des utilisateurs. Entre la gigantesque boutique d'Amazon et les iTunes et App Store d'Apple, les deux sociétés disposent d'énormes connaissances sur leurs millions de clients : noms, adresses, historiques d'achats, goûts, etc. Mais elles sont avares lorsqu'il s'agit de communiquer ces informations à leurs partenaires.
L'un des cadres interrogés par le site, décrit Apple comme la plus belle fille de la soirée forcée de se promener la tête cachée sous un sac. Pas très aguichant. Apple n'utilisant pas les cookies pour tracer ses clients sur ses Store, les publicitaires ne peuvent récupérer automatiquement des données sur l'activité des utilisateurs. Ils sont obligés de demander à Apple de les leur communiquer, lorsqu'elle le veut bien.
Dès lors, face à des Google ou Facebook, Apple ne pèse pas grand-chose sur mobiles avec sa régie publicitaire. En 2013, sur le marché américain, Google aurait généré 3,98 milliards de dollars, Facebook 1,53 milliard et, Apple, à peine 258 millions avec les pubs diffusées par iAd.
Amazon et Apple semblent avoir pris la mesure des efforts à fournir et quelques exemples encore timides l'illustrent. Comme le fait qu'Apple ait laissé Pepsi s'afficher dans Radio iTunes au travers d'une station dédiée. Mais le chemin est encore long avant de renverser la tendance, si tant est que ce soit un objectif.
Source : Ad Age