Le secret (de polichinelle) a été éventé en mai 2013 : Paul Ricci, le PDG de Nuance, avouait finalement qu’Apple utilise bien la technologie de son entreprise pour motoriser Siri (lire : Nuance, un « fournisseur essentiel » de Siri). Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et Apple, peut-être échaudée par une rumeur récente voulant que Samsung ait été en discussion pour racheter Nuance, a commencé à assembler depuis l’an dernier une équipe en charge de développer un nouveau moteur « maison ».
Wired se fait l’écho des mouvements en cours dans la petite communauté des spécialistes de la reconnaissance vocale : Apple a ainsi embauché Larry Gillick, ancien vice-président attaché à la recherche chez Nuance et Gunnar Evermann, lui aussi un ancien chercheur de Nuance. Alex Acero, cadre haut placé chez Microsoft, est désormais un des directeurs de l’équipe Siri. Abdel-rahman Mohamed, un chercheur de l’Université de Toronto courtisé par Apple, explique que la Pomme « n’embauche pas seulement au niveau du management, mais aussi des cadres et des chercheurs. [Apple] est en train de bâtir une très forte équipe de recherche dans la reconnaissance vocale », conclut-il.
Peter Lee, le patron de la division Recherche de Microsoft, la gorge profonde de Wired dans cette affaire, donne lui six mois à Apple pour rattraper Microsoft et Google dans le développement d’un moteur de reconnaissance vocale de type réseau neuronal, la dernière marotte du secteur; derrière ce terme qui évoque la science-fiction, se cachent des algorithmes permettant aux ordinateurs d’ « apprendre » de la même manière que les neurones du cerveau humain. Apple serait en plein développement de ce type de technologie, déjà à l’œuvre à Redmond et Mountain View : elle y sert respectivement pour la traduction en temps réel de Skype et Google Now.
Les premières betas d’iOS 8 utilisent toujours la technologie de Nuance pour Siri. En ira t-il de même pour la version finale du système d’exploitation mobile, attendue cet automne ?