On ignore si les périodes de pré-production des grosses machines hollywoodiennes sont aussi agitées que celle qui précède le premier tour de manivelle du biopic sur Steve Jobs, mais il est étonnant du point de vue du béotien de voir à quel rythme se succèdent les coups de théâtre. Ce matin, on apprenait ainsi que finalement, Natalie Portman ne sera pas de l'aventure. Quelques heures plus tard, c'est une nouvelle figure que la rumeur annonce au casting : Jeff Daniels, excellent dans Dumb & Dumber, serait effectivement idéal dans le rôle de John Sculley.
Quant au rôle-titre, il est entre les mains de Michael Fassbender (qui a joué dans la radiodramatique Dracula diffusée sur la BBC en 2003), après avoir navigué, un peu à vue, entre Leonardo DiCaprio et Christian Bale. Mais Aaron Sorkin, le scénariste qui s'est chargé de l'adaptation de la biographie officielle du fondateur d'Apple écrite par Walter Isaacson, avait une toute autre idée en tête pour interpréter Steve Jobs.
Le piratage qui a frappé Sony ces derniers jours, que certains attribuent à des malandrins nord-coréens, lève un coin du voile sur les intentions du scénariste vedette (The Social Network de David Fincher). Ce dernier voulait… Tom Cruise dans le rôle phare. Un choix plutôt étrange de prime abord, jugé « commercial » par Sorkin lui-même, mais « Tom va surprendre quelques personnes », comme l'écrivait le scénariste dans les documents en fuite.
Les courriels échangés à l'époque (nous sommes fin octobre) évoquaient aussi Tobey Maguire (une apparition dans un épisode de Walker, Texas Ranger en 1993) et Matthew McConaughey (Un Éléphant sur les Bras, Comment se faire larguer en dix leçons). En revanche, Seth Rogen (La Légende de Ron Burgundy, le téléfilm Monstres contre Aliens : Mutant Pumpkins from outer Space) était déjà pressenti pour le rôle de Steve Wozniak.
Danny Boyle, le réalisateur, était gêné aux entournures par l'âge de l'acteur (Un Amour infini date de 1981). Le choix s'est finalement porté sur Fassbender, ce qui a provoqué une réaction somme toute enthousiaste de Sorkin : « Et merde, c'est un grand acteur dont le temps est venu ». Même s'il ne connaissait pas l'acteur lorsque Boyle le lui a proposé.