Qui pour succéder à Tim Cook ? Se poser cette question est incongru : l'actuel CEO de l'entreprise en tient solidement les rênes et comme on l'a vu lors des résultats trimestriels, Apple se porte plutôt bien. Il est fort probable que Cook reste à la barre pour encore de nombreuses années. Mais dans un exercice de pure spéculation, on peut s'amuser à lister quelques uns des dirigeants actuels d'Apple qui pourraient prétendre au fauteuil de PDG : Phil Schiller (bien que le vice-président en charge du marketing se fasse très discret ces derniers temps), Eddy Cue le grand patron du contenu, ou encore Jony Ive, même si on sent que le designer en chef ne nourrit pas cette ambition. Et pourquoi pas Angela Ahrendts, la responsable des Apple Store, dont l'aura ne cesse de croître ?
Neil Cybart, analyste pour Above Avalon, revient sur le profil d'un autre successeur potentiel, plus discret, qui ressemble beaucoup à Tim Cook non seulement par son expérience, mais aussi, un peu, par le physique. Il s'agit de Jeff Williams, le vice-président en charge des opérations, dont les attributions sont celles occupées par Cook lorsque ce dernier était COO (directeur opérationnel, un poste qui n'existe plus). Lors du dernier trimestre 2014, Williams a fait la preuve de son grand talent en assurant à Apple la production de la centaine de millions de terminaux iOS commercialisés en trois mois, dont 74 millions d'iPhone. Pas un mince exploit…
Jeff Williams est l'homme qui huile l'énorme machine productive d'Apple. Il est chargé de l'immense chaîne d'approvisionnement et du processus de production du constructeur, ainsi que de la supervision des relations et des négociations avec les fournisseurs. Une position stratégique pour une entreprise dont le modèle économique reste la vente de matériel, et qui sait peser de tout son poids sur ses sous-traitants pour priver la concurrence de composants (lire : Touch ID : la mainmise d'Apple sur les bons lecteurs d'empreintes).
Il arrive parfois que la mécanique se grippe, notamment lors du lancement de nouveautés, et même si cela a été le cas pour la génération 2014 de l'iPhone (surtout sur le 6 Plus), la Pomme a su résorber assez rapidement les cahots inévitables en cette période. Et c'est largement dû au travail « phénoménal » de Williams qui a été à bonne école, puisqu'il a travaillé dix ans avec Tim Cook aux opérations d'Apple. En 2011, la presse évoquait déjà la possibilité de voir Williams succéder à Cook (lire : Apple : qui va remplacer Tim Cook ?).
Le vice-président a depuis endossé d'autres responsabilités : il a aussi été nommé par Tim Cook grand patron de l'équipe de développement de l'Apple Watch, en plus de son travail habituel. Et au vu de l'importance que revêt ce nouveau produit chez Apple, on imagine que l'homme sait gérer la pression. Cette nouvelle responsabilité est aussi, peut-être, une manière pour la direction et le board d'Apple de tester Williams.
John Gruber rebondit sur cette analyse en expliquant que le temps de la succession à la tête d'Apple n'est certainement pas arrivé. Le blogueur voit Tim Cook rester encore 15 ans à la barre de l'entreprise; quand le moment sera venu (vers 2030), il est probable que le nouveau CEO d'Apple soit quelqu'un que l'on ne connait pas encore.