Apple est loin d’en avoir terminé avec VirnetX. Cette société est parti à la chasse à Apple depuis 2011 avec en poche des brevets qu’enfreindrait le constructeur de Cupertino, en particulier pour des inventions touchant à des technologies VPN ainsi qu’à FaceTime. La Pomme a dû obtempérer et brider son service d’appels vidéo, malgré ses protestations (lire : FaceTime : Apple condamnée pour violation de brevets).
Mais l’affaire n’en est pas restée là. Le verdict favorable à VirnetX, pris par la justice en novembre 2012, a été renversé en appel deux ans plus tard, en septembre 2014 : les dommages et intérêts qu’Apple devait lui verser — qui représentaient la coquette somme de 368 millions de dollars — n’avaient plus lieu d’être, même si la cour d’appel ne statuait pas sur le fond du dossier (à savoir l’infraction sur les brevets). VirnetX a donc remis au pot en contre-attaquant Apple, et le nouveau procès s’est ouvert ce début de semaine avec une demande salée des avocats du patent-troll : 532 millions de dollars.
C’est la somme réclamée par VirnetX, qui estime évidemment qu’Apple enfreint effectivement ses brevets. « Apple n’a pas joué franc jeu. Ils ont pris la propriété intellectuelle de VirnetX sans autorisation », a expliqué un des avocats de la société devant un jury fédéral au Texas, une cour traditionnellement plutôt favorable aux patent-trolls.
Ce à quoi a répondu le conseil d’Apple : le constructeur « croit dans l’équité et la protection de la propriété intellectuelle. VirnetX repousse sans cesse la limite, demandant toujours et encore plus ». L’avocat de la Pomme a rappelé l’accord de 2010 noué entre VirnetX et Microsoft, qui a rapporté 200 millions de dollars au détenteur du brevet. C’est sans doute le montant du chèque qu’Apple pourrait accepter de signer pour se débarrasser une bonne fois pour toutes de ce dossier.
Le procès, qui va se poursuivre jusqu’en fin de semaine prochaine, va se pencher sur l’utilisation des technologies détenues par VirnetX utilisées par FaceTime et iMessage. Le patent-troll a fait plier Microsoft en décembre dernier, Redmond ayant dû acquitter 23 millions de dollars supplémentaires dans une affaire semblable touchant Skype. Durant le premier procès, Apple a déjà usé de l’argument selon lequel la validité des brevets de son attaquant était caduque ; l’entreprise ne pourra pas resservir le même plat au jury.