Le FBI pourrait repartir à l’assaut d’Apple afin d’obtenir une porte d’entrée dans iOS, ou à tout le moins une dégradation du niveau de sécurité dans le système d’exploitation. Une nouvelle affaire relance le débat sur l’équilibre entre protection de la vie privée et lutte contre le terrorisme. Le FBI a récupéré l’iPhone de Dahir Adan, qui a poignardé dix personnes dans un centre commercial du Minnesota avant qu’un policier ne l’abatte ; l’acte a été revendiqué par Daesh.
Les enquêteurs, qui n’ont pas précisé la génération du smartphone ni la version du système d’exploitation, sont dans la même situation que leurs collègues californiens en début d’année : comme l’iPhone 5c du tueur de San Bernardino, ce smartphone est protégé par un code de déverrouillage. Et il est possible qu’au bout de dix tentatives, son contenu soit effacé et avec lui, des informations qui pourraient s’avérer précieuses pour l’enquête.
L’agent spécial Rich Thorton, en charge du dossier, a expliqué durant une conférence de presse que les enquêteurs sont en train d’évaluer leurs options techniques et juridiques afin d’obtenir un accès à l’appareil. On ne sait pas si le FBI a demandé l’aide d’Apple, mais il est habituel pour le constructeur de donner un coup de main aux forces de l’ordre, dans la limite de ses moyens.
Apple peut éventuellement recouvrer des informations contenues dans la sauvegarde iCloud, mais si les données sont restées dans le smartphone, l’opération est beaucoup plus difficile. Tout dépend du modèle d’iPhone et de la version d’iOS ; dans le cas de l’iPhone 5c, la technique du NAND mirroring peut faire des miracles (lire : Casser le mot de passe d’un iPhone coûte une centaine de dollars), même si le FBI a payé plus d’un million de dollars pour un résultat assez limité. Apple avait refusé de mettre au point une version d’iOS qui aurait permis de casser le mot de passe de cet iPhone par la force brute.
Dans cette nouvelle affaire, les fins limiers ont déjà analysé 780 Go de données provenant des ordinateurs et des différents appareils électroniques détenus par le meurtrier. Et il reste encore à dépouiller les réseaux sociaux qu’il fréquentait. Mais si jamais le FBI fait chou blanc et que la technique employée avec l’iPhone 5c ne fonctionne pas, le Bureau pourrait bien de nouveau se tourner vers le constructeur. Et on aurait droit à une deuxième saison de la série « Apple contre le FBI ».
Source : Numerama