Depuis les révélations (à moins que non ?) de Bloomberg autour des puces espionnes chinoises, c’est le branle-bas de combat chez Apple nommément cité par la publication. Et qui depuis, fait tout son possible pour démentir les allégations du journal.
Rappelons qu’Apple aurait prévenu le FBI de la découverte de toutes petites puces installées subrepticement dans des serveurs Supermicro par des sous-traitants chinois de ce constructeur. Des composants très difficiles à repérer et qui ouvrent des portes dérobées à des malandrins et des espions. Apple n’est pas seule dans ce bateau, Amazon aussi est cité dans l’article et l’entreprise dément également de manière véhémente.
Apple appuie sur tous les leviers possibles pour blanchir son nom dans cette histoire. La Pomme a ainsi fait appel à Bruce Sewell, son ancien directeur juridique désormais à la retraite (il a été remplacé par Katherine Adams il y a un an), qui a expliqué à Reuters que ni lui ni le FBI n’étaient au courant de cette histoire.
L’an dernier, Sewell a passé un coup de fil à James Baker, son homologue du FBI, après avoir entendu par Bloomberg qu’une enquête était en cours concernant les serveurs de Supermicro. Après avoir demandé ce qu’il en était à ses équipes, Baker a affirmé à Sewell que « personne ne savait rien de cette histoire ».
BuzzFeed a de son côté interrogé plusieurs de ses sources au sein de Cupertino, dont trois qui sont des cadres haut placés travaillant dans la sécurité et au département juridique de l’entreprise. Aucune de ces personnes ne sait expliquer les allégations de Bloomberg.
Un de ces dirigeants a affirmé que personne chez Apple n’avait vu ni trouvé de puce comme celle décrite dans l’article. « Je ne sais pas si quelque chose comme ça existe ». Il indique que le constructeur n’a jamais examiné une telle puce ni de carte-mère intégrant cette puce. « On ne nous a rien donné. Ni matériel, ni puce, ni courriels ».
Selon ces sources, Apple n’a jamais rapporté au FBI d’incident lié à une puce espionne, et l’entreprise n’a jamais été contactée par une des agences américaines à trois lettres sur le sujet. Dans cette histoire, il y a une partie qui se trompe forcément.
Bloomberg maintient ses allégations, et explique que cet article est le fruit d’une enquête qui a duré un an, durant laquelle une centaine d’interviews ont été menés. 17 sources, dont des officiels du gouvernement et des insiders dans les entreprises, ont confirmé la manipulation du matériel incriminé et d’autres éléments de cette attaque.