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Les souvenirs de Bruce Sewell, l'ancien directeur juridique d'Apple

Stéphane Moussie

mardi 11 juin 2019 à 16:05 • 15

AAPL

Devant des étudiants en droit, Bruce Sewell est revenu sur plusieurs faits marquants de son expérience de directeur juridique d’Apple de 2009 à 2017.

Tim Cook et Bruce Sewell. Image Apple.

Le contrat qui fait de Google le moteur de recherche par défaut de Safari a été signé après d’âpres négociations, a-t-il raconté. Celles-ci ont duré environ quatre mois et ont demandé à Bruce Sewell, qui collaborait directement avec Tim Cook et Eddy Cue, de rencontrer quasiment tous les jours Sundar Pichai et Kent Walker, son homologue chez Google.

L’ancien avocat en chef d’Apple ne révèle pas le montant payé par Google pour figurer à l’avant-poste dans Safari. Goldman Sachs estime que la facture s’élève à 9,5 milliards de dollars, soit 20 % du total du chiffre d’affaires des services de Cupertino.

Diriger les affaires juridiques d’Apple, c’est avoir un budget d’environ un milliard de dollars et avoir sous sa responsabilité 600 avocats et autres spécialistes du droit, a indiqué Bruce Sewell. Dans un des procès qui a eu lieu contre Samsung, ce sont 350 personnes qui s’affairaient simultanément.

Une armée d’avocats n’est pas toujours synonyme de victoire judiciaire. Apple en a fait l’expérience avec l’affaire de collusion avec les éditeurs autour de l’iBooks Store, pour laquelle elle a été condamnée à une amende de 450 millions de dollars.

Bruce Sewell endosse la responsabilité de cet échec, qu’il met sur le compte d’un manque d’informations : « Il se passait des choses parmi un groupe d’éditeurs dont je n’étais pas au courant. Si je les avais sues, j’aurais adopté une tactique différente. » Malgré ce revers, l’homme a gardé le soutien de Tim Cook : « La réaction de Tim a été “Tu as fait de ton mieux avec les informations que tu avais à ta disposition”. »

Quand il a décidé en 2017 de prendre sa retraite, Bruce Sewell a attendu cinq jours avant que Tim Cook ne réponde à son mail, la faute à l’emploi du temps surchargé du CEO. Finalement, Tim Cook, triste de voir partir son directeur juridique, lui a envoyé « la plus belle » des réponses : « Désolé d'avoir mis si longtemps à te répondre, mais je croyais que c'était un cauchemar et que j'allais me réveiller. »

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