Steve Wozniak a apporté son soutien le plus entier aux initiatives visant à donner à tout un chacun le droit de réparer ses appareils électroniques et informatiques. Il évoque à ce propos ses souvenirs de féru d'électronique et l'Apple II qui était tout sauf une machine fermée. Une prise de position qui intervient alors que ce débat pourrait déboucher sur de nouvelles règles aux États-Unis ainsi qu'en Europe et qu'Apple fait partie des groupes concernés au premier chef.
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Dans une vidéo publiée en réponse à Louis Rossman, un réparateur et avocat de cette même cause, Wozniak se remémore l'époque où l'intérieur des postes de télévision ou des radios était d'un accès aisé : « Le moindre élément des circuits électronique et de leur design était documenté sur papier, un open source intégral. Une personne compétente pouvait réparer ou améliorer les choses ou remplacer des pièces ». Très loin du tout soudé ou presque d'aujourd'hui, des schémas techniques jalousement gardés par les constructeurs et des puces intégrées qui authentifient l'origine des pièces.
Il se souvient de cette période bénie pour les fans d'électronique mais aussi pour les propriétaires lambda d'appareils électroniques : « N'importe qui dans une famille, même dépourvu de connaissances techniques, pouvait retirer une lampe à l'arrière de sa télévision et aller en acheter une neuve chez son magasin d'électronique du coin voire à l'épicerie ». En outre on ressentait cette satisfaction personnelle d'avoir réussi cette réparation tout seul.
Bien sûr on peut rater son coup, abîmer son appareil en voulant le réparer. Mais c'est le jeu et Wozniak déplore que les fabricants refusent de laisser les utilisateurs prendre leur responsabilités et que ceux qui sont capables de faire de petites réparations en soient empêchés.
Les dirigeants d'Apple ont souvent le mot créativité à la bouche, et ne cessent de l'employer en parlant de leurs produits, que ce soit de dessiner avec le Pencil ou de créer des apps sur son Mac pour l'iPhone. Mais jamais ce terme n'est employé pour la créativité appliquée au matériel et c'est un aspect que défend Wozniak.
Il convoque le souvenir de l'Apple II, modifiable et expansible au maximum. Apple a-t-elle souffert de l'ouverture de l'Apple II ?, fait mine de s'interroger Wozniak, qui souligne : « Ce n'était pas un produit mineur, il a fait vivre Apple pendant 10 ans ».
Pouvoir mettre les mains dans l'électronique est stimulant pour les esprits créatifs assure Wozniak, en écho à sa propre expérience de bricoleur précoce : « C'est ainsi que j'ai grandi ».
Le moment est venu de reconnaître pleinement le droit à la réparation, poursuit le premier compagnon de route de Steve Jobs, qui considère que les entreprises se dérobent devant cette possibilité pour conserver un contrôle entier sur leurs produits à des fins uniquement pécuniaires. Au final, est-ce que c'est à vous qu'appartient votre ordinateur ou est-il la propriété d'une quelconque entreprise ?, demande Woz.