Comme Amazon, Starbucks, McDonald's et d'autres grandes entreprises américaines, Apple semble voir d'un mauvais œil le mouvement de syndicalisation à l'œuvre chez les employés de ses boutiques. On a vu cette tentative au sein de l'Apple Store Grand Central, à New York, devancé par le dépôt d'un dossier de syndicat par le magasin Cumberland Mall d'Atlanta.
Apple veut éviter le phénomène de la tache d'huile : selon The Verge, l'entreprise aurait fait appel aux conseils des avocats de la firme Littler Mendelson, qui se sont spécialisés dans le combat anti-syndical. Ils représentent déjà la direction de Starbucks, sans trop y parvenir : les salariés de 160 établissements se sont lancés dans le processus de vote de création d'un syndicat.
Une des tactiques suggérées par ce cabinet est d'organiser des réunions obligatoires pour dénigrer le syndicalisme. Un événement de ce genre aurait été organisé par Apple à New York, afin de décourager les velléités de salariés en leur faisant peur.
Les beaux discours humanistes de Tim Cook et les belles paroles sur la responsabilité sociale serinée par le management de l'entreprise ne suffisent plus aux employés en bas de l'échelle. Les États-Unis vivent une situation de plein emploi, ce qui signifie que les employés peuvent exiger de meilleures conditions de travail. Par ailleurs, l'inflation ne cesse d'augmenter le coût de la vie, la pandémie a redéfini les priorités de certains salariés… Dans ces conditions, la syndicalisation a repris du poil de la bête, chez Apple comme ailleurs.
Un porte-parole d'Apple a déclaré à The Verge que « [l'entreprise] a la chance d'avoir des membres incroyables dans les équipes de vente au détail », et rappelle « les rémunérations et les avantages substantiels » pour les employés, « y compris les soins de santé, le remboursement des frais de scolarité, un nouveau congé parental, un congé familial payé, des subventions annuelles et de nombreux autres avantages ».
Apple a récemment bonifié les salaires et amélioré les conditions de travail dans ses boutiques américaines. Mais l'entreprise voudrait éviter qu'un intermédiaire vienne se placer entre sa politique sociale et les employés de ses boutiques.