C'est la petite musique pas forcément sympathique que les rumeurs nous serinent depuis plusieurs mois : seule la gamme Pro de l'iPhone 14 aurait droit à un système-sur-puce A16 tout neuf. Les deux modèles standards se « contenteraient », si on peut dire, d'une puce A15. Non pas que le moteur de l'iPhone 13 démérite particulièrement, ce d'autant que l'A15 des iPhone 14 et 14 Max compterait un cœur graphique de plus.
iPhone 14, le point sur les rumeurs d'une gamme très segmentée
Mais ce serait en tout cas une première, Apple ayant eu à cœur d'offrir à sa gamme annuelle et principale d'iPhone la même puce1, peu importe le positionnement des smartphones les uns par rapport aux autres.
À cela s'ajoute l'absence annoncée de nouveautés pour la puce de l'Apple Watch Series 8 : le system-in-package S8 devrait ainsi être identique à la S7 qui lui même, était assez similaire au S6 de 2020. Et il y aussi ce développement contrarié du modem 5G : il ne pourra pas s'intégrer dans l'iPhone en 2023, d'après Ming-Chi Kuo.
La question mérite donc d'être posée : y a-t-il quelque chose qui coince du côté du labo de développement des puces chez Apple ? Le constructeur aurait concentré une bonne partie de ses ressources et de ses équipes à la conception des puces pour les Mac, selon l'hypothèse soulevée par Mark Gurman dans sa newsletter. Puisque les spécialistes et les ingénieurs supervisés par Johny Srouji ne peuvent pas se démultiplier à l'infini, c'est donc le Mac qui aurait eu la priorité.
Johny Srouji : « Nous ne faisons pas de paris, nous prenons des risques calculés »
Il est vrai que le Mac avait besoin d'un sérieux coup de turbo pour retrouver les faveurs des nombreux utilisateurs fatigués et inquiets des années de speed bump anémiques d'Intel. Gurman évoque aussi beaucoup de départs au sein du groupe en charge des puces, à un niveau plus élevé que ce que l'on peut voir habituellement. Des burn out et des exigences particulièrement élevées dans ce groupe à la « rigueur militaire » auraient eu des effets délétères.
Pour éviter de partir dans trop de directions la fleur au fusil, Apple aurait également décidé de jouer la carte de la consolidation : c'est ainsi qu'on retrouve des puces de Mac dans l'iPad (et probablement dans le futur casque de réalité mixte) ou encore une puce d'Apple Watch dans le HomePod.
Par ailleurs, Apple doit composer avec la pénurie actuelle de composants électroniques qui augmente les coûts de fabrication. Et l'entreprise doit aussi s'appuyer sur un partenaire, TSMC, dont le rythme n'épouse pas nécessairement le calendrier de sortie des produits de la Pomme.
Gravure en 3 nm puis 2 nm : les futurs progrès de TSMC qui vont bénéficier à Apple
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Certes, avec des variations de mémoire vive. ↩︎