Pour Apple, les trimestres se suivent et se ressemblent. L’objectif est simple : parvenir à faire un peu mieux en termes de chiffre d’affaires par rapport à la même époque l’année dernière.
Les chiffres bruts
De ce point de vue, pour son troisième trimestre fiscal (le deuxième calendaire), l’objectif d’Apple est atteint. Avec un chiffre d’affaires de 85,78 milliards de dollars en hausse de près de 5 %, Apple a même fait un peu mieux que remplir son objectif. Les milieux financiers espéraient juste un chiffre d’affaires de 84,5 milliards de dollars.
Le bénéfice est également dans le vert, il s’élève à 21,448 milliards de dollars, soit une progression de près de 8 % par rapport à l’année dernière. Cela nous fait un bénéfice par action de 1,4 $. Là encore, c’est mieux que les attentes des milieux financiers qui tablaient sur 1,35 $ par action.
Enfin, rassurez-vous : la marge d’Apple se porte toujours aussi bien. Elle est de 46,3 %. Là encore, c’est 0,2 point de plus que les prévisions des analystes.
Le contexte
Au niveau des annonces, ce troisième trimestre fiscal commencé en avril a au final été assez chargé avec un petit évènement consacré à la gamme iPad et la conférence des développeurs qui a eu lieu en juin. Les investisseurs ont commencé à tirer les leçons des dernières annonces d’Apple. Comme ils aiment tout ce qui touche à l’intelligence artificielle, ils ont acheté les annonces liées à Apple Intelligence. Tout comme Tim Cook sans doute, ils espèrent que cela va lancer un grand cycle de renouvellement de matériels chez les utilisateurs de terminaux Apple. Résultat, l’action Apple a repris du poil de la bête, ce qui lui a permis au passage de redevenir la première capitalisation boursière.
À défaut de savoir si Apple Intelligence sera le succès espéré, les observateurs ont enfin pu avoir des éléments de réponse concernant l’iPad. Sur les dix derniers trimestres, Apple avait annoncé neuf fois un recul de ces ventes de tablettes.
Avec sa toute nouvelle gamme, Apple repart enfin de l’avant. Cette division a en effet généré un chiffre d’affaires de 7,16 milliards de dollars, soit une hausse de 23 %. Toute la question maintenant est de savoir si cette dynamique est durable ou si c’est un feu de paille. La vie est un éternel recommencement.
Les services en hausse, les autres activités stagnent…
Côté pile, Apple a toujours fait un peu mieux que les estimations de Wall Street, à l’exception du Mac, mais c’est à la marge. Les ventes de ce dernier ont atteint 7,01 milliards de dollars, alors que les marchés financiers espéraient 7,02 milliards.
Côté face, la plupart des divisions d’Apple stagnent. Les ventes d’iPhone s’effritent de 0,93 %, les ventes d’autres produits (une appellation fourre-tout où l’on trouve les AirPods, l’Apple Watch et les produits Beats notamment) baissent de 2 %, alors que les ventes de Mac progressent de 2,5%.
Comme souvent, la division qui fait la différence, c’est la division Services qui croit sans interruption depuis 2013. Cette activité a pesé 24,2 milliards de dollars au dernier trimestre, soit une progression de 14,13 %.
Chine : l’inquiétude demeure
Tous les indicateurs seraient au beau fixe, si la Chine n’existait pas. Apple progresse dans toutes les régions du monde : +6,5 % en Amérique du Nord, +8,3 % en Europe, +5,7 % au Japon et même 13 % en Asie Pacifique. Si l’on met de côté l’Empire du Milieu, la hausse atteint 7,5 %.
Seulement voilà, les ventes d’Apple en Chine ont baissé de 6,5 % à 14,72 milliards de dollars. C’est nettement en dessous des prévisions de Wall Street qui espérait un chiffre d’affaires de 15,6 milliards de dollars. Cela fait maintenant quasi deux ans que les ventes d’Apple sont en recul et manifestement, Tim Cook et ses équipes n’ont pas trouvé la clé pour inverser la tendance.
Toutefois, le patron d’Apple se veut là aussi optimiste, disant que la tendance s’est améliorée depuis le début de l’année. Il insiste aussi sur le fait que la proportion de nouveaux clients est très importante.
Les enjeux à venir
Le trimestre en cours est souvent une période délicate pour Apple. Il s’agit de tenir jusqu’au lancement de la nouvelle gamme d’iPhone qui doit intervenir lors de la deuxième quinzaine de septembre. Reste que c’est aussi une période propice aux achats, notamment chez les étudiants qui préparent la rentrée.
Pour le trimestre en cours, les analystes tablent sur un chiffre d’affaires de 93,39 milliards de dollars. Luca Maestri a déclaré qu’il s’attendait à une croissance du même ordre pour le trimestre en cours, malgré des vents contraires. Avec une progression de 5 %, le CA d’Apple atteindrait 93,97 milliards de dollars.
Tim Cook a fait quelques déclarations pour tenter de rassurer les investisseurs. Le patron d’Apple a annoncé notamment que de nombreux employés avaient été redéployés pour travailler sur le sujet de l’intelligence artificielle. Des échos allant dans ce sens avaient émergé suite à l’annonce officieuse de l’arrêt du projet Titan. D’autre part, pour démontrer la vivacité de son écosystème, il a fait savoir que 50 % des acheteurs d’iPad s’équipaient pour la première fois. Même son de cloche pour l’Apple Watch, mais dans ce cas, la proportion est de deux tiers !
En attendant, les marchés sont particulièrement impitoyables lors de cette saison des résultats financiers. La moindre petite déception est synonyme le lendemain d’une journée de cotation particulièrement désagréable. Dans un contexte où la peur d’une récession se fait chaque jour plus prégnante, l’action Apple semble pour l’heure s’en sortir pas trop mal. Hors cotation, elle est en très légère baisse.