Le président des États-Unis a répondu ce week-end au tollé sur les programmes de surveillance révélés par Edward Snowden par une série de réformes. Des mesures qui ne vont pas assez loin selon des associations de défense des internautes.
« Être capable d'examiner les connexions téléphoniques pour établir si un réseau existe est crucial », a déclaré Barack Obama pour justifier que la collecte des métadonnées continuera. Seul effort consenti sur l'article 215 du Patriot Act, la NSA ne pourra plus conserver ces données... mais une autre organisation, comme un opérateur télécom, pourrait le faire à sa place.
Les citoyens étrangers, qui sont actuellement espionnés sans aucune réserve, disposeront d'une protection juridique « correspondant » à celles des Américains. Les détails n'ont toutefois pas été donnés.
« À moins que notre sécurité nationale ne soit en jeu, nous n'espionnerons plus les communications des dirigeants de nos alliés proches et de nos amis », a déclaré le président des États-Unis, en ajoutant que la chancelière allemande, dont l'un des téléphones portables avait été espionné par la NSA, n'avait pas à s'inquiéter de la surveillance.
Un principe vite nuancé par une seconde déclaration :
Nos agences de renseignement, comme les agences allemandes et toutes les autres, vont continuer à s'intéresser aux intentions des gouvernements de par le monde, cela ne va pas changer. [...] Ce n'est pas la peine d'avoir un service de renseignement s'il se limite à [collecter] ce qu'on peut lire dans le New York Times ou dans Der Spiegel. [...] Nous n'allons pas nous excuser juste parce que nos services sont peut-être plus efficaces.
Pour l'Electronic Frontier Foundation (EFF), une association de défense des droits des internautes, Barack Obama a passé sous silence des sujets importants comme le traitement réservé aux lanceurs d'alertes, Edward Snowden en tête, et s'est montré trop vague sur d'autres. « La confiance a été ébranlée (...) Il faudra beaucoup de travail pour la rétablir », a déclaré Viviane Reding, la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la Justice. Le groupe Reform Government Surveillance, dont Apple fait notamment partie, a noté « des progrès sur des points clés », mais appelle aussi à des « avancées supplémentaires sur d'autres questions importantes ». Au Congrès maintenant de traduire ces engagements en textes de lois.