Le remue-ménage autour de SFR s'est amplifié ces derniers jours. Alors que Vivendi, la maison-mère de SFR qui compte s'en séparer, est en discussions avec Numericable depuis un moment, un nouveau protagoniste a fait irruption ; Martin Bouygues.
Le PDG du groupe Bouygues a rencontré la semaine dernière François Hollande, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin pour leur présenter une offre d'achat de SFR, révèle le JDD. Alors que le maintien de l'emploi au centre des préoccupations du gouvernement, l'homme d'affaires a « vendu » son projet d'acquisition en promettant qu'il n'y aura pas de licenciements, une garantie pour le moins difficile à tenir dans ce genre d'opération d'envergure.
Martin Bouygues entend profiter de sa proximité avec les hautes sphères du pouvoir pour décrédibiliser Patrick Drahi, le principal actionnaire de Numericable qui n'a pas le bras aussi long. Bouygues fait valoir sa situation financière plus saine et une offre plus importante. Et pour convaincre les autorités de régulation, Bouygues pourrait vendre son réseau mobile à Free. Un sacré chamboulement en somme.
« Personne ne peut se prévaloir de notre soutien. Mais nous ne voyons pas l’urgence de signer en quinze jours un accord qui pourrait avoir des conséquences importantes en termes de régulation », a indiqué un ministère concerné au journal Les Échos. La bataille pour prendre le contrôle de SFR ne fait que commencer.