Vivendi souhaite vendre SFR et les négociations vont bon train pour savoir qui, de Numericable ou de Bouygues Telecom, obtiendra finalement le deuxième opérateur français. Depuis la mi-mars, Vivendi est entré en négociations exclusives avec Altice, la maison mère de Numericable, et la vente semblait pliée. Bouygues n’a pas lâché l’affaire pour autant et l’entreprise a régulièrement amélioré son offre, à tel point que Vivendi aurait finalement accepté d’étudier l’offre, sans rompre les négociations exclusives pour autant.
Bouygues enfonce le clou aujourd’hui en annonçant sa dernière offre. L’entreprise offre désormais à Vivendi 15 milliards d’euros, soit 1,85 milliard de plus qu’avant et surtout 3,25 milliards de plus que l’offre de Numericable. En outre, Vivendi obtiendrait 10 % de l’opérateur formé de la fusion entre SFR et Bouygues-Telecom.
Les négociations exclusives entre Altice et Vivendi devaient s’arrêter aujourd’hui et le conseil de surveillance du second doit donner sa décision dans l’après-midi. Cette nouvelle offre annoncée in extremis ajoute encore un argument en faveur de l’offre de Bouygues, mais il n’y a pas que la partie financière à considérer. Ainsi, Le Figaro s’est procuré une lettre de menaces à peine voilées envoyée par Martin Bouygues au conseil de surveillance. Dans ce courrier, il liste les raisons qui empêchent, selon lui, Vivendi de vendre SFR à Numericable.
Parmi ces raisons, outre la menace d’un investisseur étranger, on note notamment le rôle des banques qui ont participé à la fois pour conseiller Vivendi et pour financer l’offre de Numericable. Dans les deux cas, on retrouve la Deutsche Bank et Goldman Sachs, ce qui laisse penser à un conflit d’intérêts. Cette possibilité a d’ailleurs été soulevée hier par Le Nouvel Observateur qui citait dans un article l’implication personnelle de Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi. La réponse de ce dernier n’a pas tardé : on apprenait ce matin qu’il attaquait le journal pour diffamation.
On le voit, ces négociations se compliquent chaque jour et on a bien du mal à deviner qui l’emportera finalement. On pourrait avoir une réponse dès aujourd’hui, même si le conseil de surveillance de Vivendi pourrait très bien décider de reporter sa décision le temps de mieux étudier l’offre de Bouygues.