La PlayStation 4 est l'arbre pimpant qui cache la forêt dévastée de Sony, qui a émis un avertissement sur les résultats de son année fiscale s'achevant fin mars. Le plan de restructuration « One Sony » de Kaz Hirai, le PDG de l'entreprise (et ancien patron de la branche PlayStation), est loin d'avoir porté tous les fruits attendus : la société avait estimé son résultat d'exploitation annuel à 782 millions de dollars, mais finalement il faudra se contenter de 254 millions (68% de moins tout de même que les dernières prévisions datant du mois de février). Même si les revenus devraient être supérieurs à ceux estimés, au final l'entreprise s'attend à dévoiler des pertes dans deux semaines, au moment d'annoncer ses résultats définitifs.
La cession des activités PC au fonds d'investissement Japan Industrial Partners début février a coûté plus cher que prévu, soit 293 millions de dollars de plus (alors que cela devait occasionner des économies…). Mais Sony paie surtout aujourd'hui ses combats du passé. Le constructeur explique que la « demande en médias physiques s'est contractée plus que prévu », en particulier en Europe. Une litote qui cache le désamour du format Blu-ray, et qui va représenter une charge de 245 millions de dollars.
Sony a remporté en 2006 sa guerre contre le HD-DVD, un format physique concurrent. Si la PlayStation 3 a démocratisé le Blu-ray (ce qui a occasionné de lourds investissements pour le constructeur), la distribution de contenus dématérialisés, via iTunes et d'autres boutiques en ligne (Netflix, entre autres), fait perdre petit à petit beaucoup d'intérêt aux galettes physiques. Apple n'a jamais voulu intégrer le Blu-ray dans les Mac, un « sac à problèmes » d'après le bon mot de Steve Jobs — qui avait vu juste.
Source : The Verge