Le fabricant de semiconducteurs NXP annonce l’acquisition de son concurrent Freescale, formant ainsi un ensemble valorisé à 36 milliards d’euros. Les deux sociétés sont comparables sur bien des points : toutes deux détachées de grands groupes, elles ont connu des débuts difficiles en bourse après avoir été reprises par des fonds d’investissement. Mais l’une s’est mieux engagée sur le mobile que l’autre.
Créée en 2005 par la scission de la division semiconducteurs de Philips, NXP réalise un chiffre d’affaires annuel de 5,7 milliards de dollars. La société néerlandaise est encore aujourd’hui le leader du marché de la NFC qu’elle a contribué à créer : elle fournit d’ailleurs les puces nécessaires au fonctionnement d’Apple Pay. C’est aussi un spécialiste des contrôleurs et autres petits processeurs : elle fabrique notamment les coprocesseurs Apple M7 et M8.
Freescale était autrefois connue sous le nom de Motorola Semiconductor, l’un des plus anciens fondeurs, qui a fourni Apple du 68k du Lisa au G4 des derniers PowerBook. Achetée en 2006 par un groupe de fonds d’investissement et réintroduite en bourse en 2011, elle n’est pas parvenue à dégager un bénéfice avant la fin 2014 — elle a notamment dû vendre plus de 200 brevets sur les réseaux cellulaires à Apple en 2011, et fermer son usine de Toulouse en 2013.
Cette acquisition renforce toutefois la position de NXP dans le secteur automobile, et lui permettra de faire des économies d’échelle dans le domaine des contrôleurs. L’opération sera financée par un milliard de dollars de trésorerie, un milliard supplémentaire de dette, et l’émission de 115 millions d’actions : les fonds Blackstone, Carlyle, Permira, et TPG conservent 64 % de Freescale.