La promotion pour le film sur la vie de Steve Jobs bat son plein. Après des interviews de deux acteurs aux rôles importants, la production sort la grosse artillerie avec une interview du réalisateur Danny Boyle, du scénariste Aaron Sorkin et de l’interprète principal du film, Michael Fassbender, à paraitre dans le Time du 7 septembre. En attendant la parution de l’intégralité du document, le site web de l’hebdomadaire publie quelques remarques intéressantes.
La première des interrogations qui revient souvent dans les commentaires, c’est le fait que l’acteur ne ressemble que de loin à Steve Jobs, au contraire d’Ashton Kutcher dans le précédent biopic. À cette question (qu’on doit lui rabâcher assez souvent), Danny Boyle rétorque que son film est « un portrait, plus qu’une photographie ». Michael Fassbender ajoute : « Nous avons décidé que je ne lui ressemblais pas du tout, et que nous n’allions rien tenter pour que je lui ressemble. Nous voulions juste saisir l’esprit et en faire quelque chose qui nous est propre ». Étrangement, on retrouve tout de même les petites lunettes et la garde-robe de Steve Jobs, ce qui provoque un décalage entre le discours et la réalité.
Fassbender partage tout de même un point commun avec le fondateur d’Apple : une manière de faire son travail d’acteur sans compromis, qui devait « probablement être la même que celle de Jobs quand il travaillait ». En revanche, Fassbender admet volontiers qu’il est « très mauvais avec les technologies ». Les appareils électroniques autour de lui « réagissent bizarrement. Les choses crashent tout le temps. Je n’ai pas voulu de téléphone portable pendant très longtemps, jusqu’à ce que les gens me disent "On ne peut pas rentrer en contact avec toi. Ça ne peut pas durer" ».
Le tournage s’est déroulé à San Francisco, sur les lieux même où les événements se sont réellement passés. Un choix très onéreux que le réalisateur défend : « Les producteurs me disaient "Mais tu pourrais filmer à Prague et économiser 5 millions de dollars", [une somme] qu’on aurait gâché sur autre chose. L’endroit est le lieu de naissance du monde moderne. À moins que quelque chose n’arrive, le monde dans les 50 prochaines années va ressentir les conséquences de son travail [à Jobs] ».
La biographie de Walter Isaacson a servi de base pour le scénario du film, mais Aaron Sorkin ne s’est pourtant pas cantonné à cet ouvrage (beaucoup d’observateurs s’accordent d’ailleurs à dire que ce n’est pas le meilleur support pour saisir l’essence de Steve Jobs). Le scénariste de The Social Network et de la série À la Maison Blanche a pu s’entretenir avec des personnes qui n’ont pas coopéré avec Isaacson, comme John Sculley, qui voulait remettre certaines choses au point.
Le film sortira aux États-Unis le 9 octobre, mais il faudra attendre le 6 janvier en France.