Durant sa conférence de presse de rentrée, François Hollande a été clair : il n’est pas favorable à un élargissement de la redevance aux « objets connectés », un terme fourre-tout suffisamment vague pour y glisser les tablettes, les smartphones, les ordinateurs, mais aussi les box des opérateurs internet. La proposition, portée par Fleur Pellerin, était à l’étude depuis quelques jours, la ministre de la Culture ayant même commencé la tournée des popotes médiatiques pour « vendre » son idée (lire : Les box peut-être taxées, mais pas les tablettes et smartphones).
Le ballon d’essai aura été de courte durée. Axelle Lemaire, la ministre en charge du numérique, avait dit son hostilité à cet élargissement de l’assiette de la redevance qui aurait surtout touché les budgets les plus modestes, notamment les jeunes qui s’installent hors du cocon familial et qui se passent volontiers d’un téléviseur, mais pas d’internet. Politiquement, il est vrai que cela n’aurait pas été un calcul très vendeur alors que des élections se préparent.
« Pour que le service public puisse être financé, la redevance a son rôle, mais pas seulement la redevance, et c'est pourquoi des réflexions sont engagées », a expliqué le président de la République, qui annonce d’une part que d’autres pistes de financement du service public de la télévision vont être explorées, et que des arbitrages interviendront en fin de mois sur le sujet. Parions sur la créativité de Bercy pour trouver l’argent qui manque à Delphine Ernotte, nouvelle présidente de France Télévisions, pour financer ses ambitions.