Le fiasco de Tay n'aura pas entaché l'enthousiasme de Microsoft pour les bots. L'éditeur a annoncé durant la conférence Build une nouvelle plateforme centrée sur le dialogue. Pour comprendre et répondre à l'utilisateur, des robots de toutes parts.
Petit retour en arrière. Le mercredi 23 mars, Microsoft lance Tay, un bot Twitter incarnant une adolescente. Tay sait tenir des conversations naturelles avec les internautes, mais très vite, elle est manipulée par des fripons qui lui font prononcer des propos racistes et conspirationnistes. Tay déclare par exemple : « Bush est responsable du 11 septembre et Hitler aurait fait un meilleur boulot que le singe que nous avons actuellement. Donald Trump est notre seul espoir. »
Devant la débâcle, Microsoft met en sourdine le compte Twitter seulement quelques heures après son ouverture et promet des « ajustements ».
Alors que Tay est toujours muette aujourd'hui, l'éditeur a annoncé une plateforme conversationnelle (« Conversation as a Platform ») où l'utilisateur discute avec des bots pour réaliser toutes sortes de tâches. Imaginez des Cortana ou des Siri spécialisés dans des domaines particuliers qui sont intégrés dans différentes apps.
Microsoft a fait la démo d'un bot Domino's Pizza permettant de passer une commande comme au téléphone, à la différence près que l'on parle à son ordinateur. Le dialogue avec le robot peut aussi être textuel.
Un framework, le Microsoft Bot Framework, est à disposition des développeurs pour qu'ils créent leurs propres robots. Ils pourront s'intégrer à plusieurs messageries (Skype, Line, WeChat, Slack, Outlook...) et même aux sites web. Cinq bots, qui comprennent uniquement l'anglais, sont d'ores et déjà disponibles :
- BuildBot, pour obtenir des infos sur la conférence Build ;
- Bing Image Bot, pour rechercher des images sur le web ;
- Bing News Bot, pour se tenir au courant de l'actualité ;
- CaptionBot, qui analyse et décrit les images ;
- Bing Music Bot, pour chercher du contenu musical sur le web.
Les bots Image, News et Music peuvent être dès à présent testés dans Skype et Telegram. Il faut juste les ajouter manuellement en passant par cette page.
La différence avec un assistant personnel complet comme Cortana, outre l'intégration aux applications, c'est qu'ils ne dévient pas de leur mission. Si l'on demande « How are you ? » au Bing Music Bot, il se contente de chercher des musiques ayant ce titre.
Ces premiers bots peuvent répondre à des requêtes spécifiques — « Je veux des images de Tim Cook sous licence Creative Commons » —, mais ne tiennent pas encore compte de la suite de la discussion. Si l'on prononce après « encore d'autres images », on n'obtiendra pas d'images supplémentaires de Cook.
Les bots de Microsoft devraient être concurrencés très prochainement par ceux de Facebook. Le réseau social devrait en effet dévoiler le 12 avril, lors de sa conférence F8, une boutique de bots pour Messenger. Un aperçu a été donné aujourd'hui avec l'ouverture du guichet virtuel de la compagnie aérienne KLM.