C’est à la fin du mois de mars que le gouvernement britannique activera l’article 50 du traité de Lisbonne, synonyme du lancement officiel des négociations pour la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Le Brexit n’est donc pas encore sur les rails que déjà ses premiers effets se font ressentir, en particulier sur la livre sterling. La monnaie de sa gracieuse majesté a plongé de 18% face au dollar (de 15% face à l’euro), une situation impossible pour les entreprises qui vendent outre Manche des produits manufacturés dans la devise américaine — à moins de rogner fortement sur les marges.
C’est le cas des principaux constructeurs informatiques. Microsoft a ainsi annoncé que les tarifs de ses services dans le nuage pour les entreprises allaient augmenter de 22%, et de 13% pour ses logiciels pros, le tout à partir du 1er janvier 2017. Cette tendance à la hausse n’est pas une mode passagère ; c’est un mouvement de fond qui va frapper aussi bien les entreprises que les particuliers. Et elle va se poursuivre jusqu’à la fin de l’incertitude qui plane autour du divorce (à l’amiable, ou « dur » comme le souhaite Theresa May, la Première ministre ?) du pays avec l’UE. Les négociations pourraient durer deux ans.
La Banque d’Angleterre prévoit une inflation en forte hausse dans les prochaines années, au delà des 2%. Plus globalement, l’ajustement des prix selon les taux de change est un classique pour toutes les multinationales. Certaines sont plus réactives que d’autres : Apple n’a encore rien annoncé pour aligner les prix de ses produits vendus en Grande-Bretagne. L’occasion de faire de bonnes affaires : l’iPhone 7 Plus 256 Go y est vendu 919 £ (TTC), soit 1 031 €, alors que ce modèle coûte 1 129 € ici. Une différence de près de 100 € qui paie presque le voyage…