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Californian way of life : vous n'avez encore rien vu d'Amazon Prime

Guillaume Dubeaux

dimanche 26 août 2018 à 10:00 • 173

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Depuis son installation en Californie il y a un an, Guillaume Dubeaux vit son rêve américain. Ce passionné de high-tech partage son quotidien technologique dans une série de chroniques estivales.

Vous connaissez (et appréciez) Amazon Prime, Starbucks et Apple Pay en France ? Ce n’est rien à côté des possibilités qu’ils offrent aux USA… Commençons avec le cas Amazon et un chiffre ahurissant : on estime qu'environ un foyer américain sur deux est abonné à la formule Prime. Pourquoi ? La réponse est simple : Prime est associé à une multitude de services.

Des produits frais livrés à la maison au pas de course

En France, avec Amazon Prime Video, Music ou encore Kindle Unlimited, vous avez accès aux avantages « historiques ». Aux USA, il y a de nombreux services supplémentaires, notamment dans le domaine de l'épicerie. Et je ne parle pas des boutons Dash qui existent aussi en France. Non, Amazon veut réinventer les courses, tout simplement.

Revenons en arrière : Amazon a acheté l’année dernière Whole Foods, une grande chaîne de supermarchés qui porte une attention particulière à la qualité des produits. Whole Foods est donc plutôt orienté haut de gamme et propose des fruits et des légumes bio notamment — c’est suffisamment rare aux USA pour être souligné. Entre notre arrivée en septembre dernier aux États-Unis et maintenant, Amazon a beaucoup fait évoluer sa nouvelle filiale.

À Whole Foods, les clients Prime ont désormais accès à tout un tas de promotions. Ce qui est fort, c’est que les produits restent orientés haut de gamme. C’est un peu comme si je pouvais aller chez Monoprix et avoir des réductions avec ma carte Fnac ! Bizarre ? Pas tant que ça…

OK, je vous aide ! Il faut lire : « Prime members now can save even more. » Merci Amazon.

Amazon n’a pas tant acheté Whole Foods pour avoir des magasins en dur que pour muscler son service de livraison en ligne de produits frais, Amazon Fresh. Ce service n'est pas disponible en France (mais il pourrait arriver un jour), alors laissez-moi vous le décrire.

Vous démarrez sur Amazon.com. Si vous êtes Prime, cliquez sur Fresh et le tour est joué. Pour 14.99 $ par mois, vous avez accès à un catalogue de produits frais gigantesque avec notamment ceux de Whole Foods.

Pour 14.99 $ par mois, profitez de quasiment l'intégralité des rayons de Whole Foods, avec la puissance d'Amazon pour la livraison.

Dans la pratique, vous décidez d’une fourchette d’heure de livraison, vous choisissez vos produits, vous les ajoutez à votre panier, vous payez et le tour est joué. Le jour même, ou au plus tard le lendemain, vous retrouvez vos petits paquets devant votre porte. Elle est pas simple la vie ?

Bah en fait non. J’ai fini par résilier le service au bout de sept mois, non par la faute d’Amazon, mais par celle de ma résidence qui ne facilite pas la tâche des livreurs. Car comme mentionné plus haut, la force de Fresh, c’est d’avoir ses courses rapidement livrées devant le pas de sa porte ! Impressionnant ? Pas tant que ça de ce côté de l’Atlantique.

Les courses sont livrées sur le pas de la porte et le conditionnement des produits est parfait (il y a même une glacière verte pour les produits frais). Ils sont forts ces Amazoniens.

Car tant qu'à faire, Amazon a lancé en fin d'année dernière un nouveau service de livraison à domicile qui fait pas mal parler de lui, Amazon Key. Le principe : après avoir équipé votre maison d'une caméra et d'une serrure connectées, un livreur Amazon est capable de livrer un colis chez vous, dans votre entrée. Le rôle de la caméra est de prouver que le livreur est passé et qu'il n'a fait que déposer le colis.

Le hic pour beaucoup de personnes, c'est de donner d'une certaine façon la clé de sa maison à Amazon, même si le service est censé être sécurisé. Pour ma part, j’aurais bien essayé Amazon Key (mon lieu de résidence est couvert), mais mon syndic m’interdit de remplacer ma serrure actuelle pour une connectée.

Si nous avons arrêté Amazon Fresh, nous sommes toujours abonnés à un autre service de livraison de nourriture, qui s'appelle Blue Apron. Autant vous dire tout de suite que ce service est grandiose… si tant est que vous puissiez vous l’offrir.

Le colis Blue Apron du vendredi soir : #yummy.

Voici le concept de Blue Apron : pour 10 $ par personne et par repas, vous allez recevoir de quoi cuisiner des supers plats (plutôt) équilibrés. Il n’y a pas de gaspillage (les quantités sont adaptées) et on choisit ses recettes parmi un catalogue gigantesque.

Ce que j’adore, c’est que l’on peut tout faire depuis son iPhone. Tous les vendredis nous recevons notre colis d'ingrédients et de recettes pour la semaine à venir. C’est super pratique !

Le réflexe paiement mobile

Autre mastodonte aux USA, Starbucks. La popularité de la chaîne de cafés est ici sans commune mesure avec ce qu'elle connaît en France. Pour vous donner une petite idée, le service de paiement de Starbucks est devant Apple Pay en nombre d'utilisateurs dans le pays.

Car oui, Starbucks a tout centralisé. Ici, je commande régulièrement mon café à distance et j’ai une notification quand il est prêt. Plus besoin de faire la queue, et surtout plus besoin de demander au barista quels sont les choix proposés. Via la commande en ligne, on se rend compte que Starbucks peut préparer tout et n’importe quoi. Vous voulez du lait d’amande dans votre caramel macchiato ? Y a qu’à demander.

Voilà le résultat d'une commande en ligne.

Mais j’ai un problème, je viens de Paris (bon, c’est pas vraiment un problème, hein ? ?). Pour moi, café rime avec terrasse, famille, potes et bons moments. Rien de tout ça ne colle avec Starbucks. C’est peut-être là la vraie limite de la technologie, rendre insipide un moment du quotidien qui était enthousiasmant dans le passé. Un déjeuner en famille sans mails professionnels, un café en terrasse à regarder les gens flâner sans notifications Twitter…

Si des avancées technologiques ont « bouffé » certains pans de notre vie, il faut reconnaître que d'autres nous rendent quand même bien des services. Parlons à ce sujet du paiement mobile.

Je ne sors jamais avec mon portefeuille. Pardon, je reformule : j’oublie systématiquement mon portefeuille en allant faire du shopping. La raison est simple, Apple Pay est accepté partout autour de chez moi (exception faite des pharmacies CVS et des fast-foods Shake Shack, notamment, mais cela va bientôt changer pour CVS).

Mais cela va beaucoup plus loin. Aux USA, Apple Pay est devenu comme American Express, c'est-à-dire qu'Apple m’envoie régulièrement des mails pour me faire savoir qu’il y a des réductions si je paye avec Apple Pay. C’est sympa et ça permet de fidéliser le client. Au bout du compte, je déteste utiliser ma carte de crédit ou de débit. Apple Pay est devenu mon réflexe numéro un.

Hop, une remise si on paye avec Apple Pay.

De ce côté de l'Atlantique, Apple Pay permet aussi le paiement entre amis. Pour utiliser Apple Pay Cash, il suffit d’aller dans iMessage ou de demander à Siri d’envoyer de l’argent à un contact et tadaa ! L’argent est crédité sur votre carte Apple Pay Cash, c’est simple comme bonjour. Il vous suffit ensuite d’utiliser cette carte avec Apple Pay et la boucle est bouclée.

Autant j’adore ce service, autant les Américains rechignent à l’utiliser. La raison à cela s'appelle Venmo. Vous ne connaissez sûrement pas Venmo, mais il faut savoir que lorsque vous allez rembourser un Américain, c’est le premier mot qui sort de sa bouche. Le fonctionnement est similaire à d'autres services du même genre : on crée un compte, on demande son pseudo à la personne que l'on veut rembourser (ou on scanne son code Venmo), on choisit le montant, et voilà.

Venmo : simple et efficace. Je comprends pourquoi les américains rechignent à passer à Apple Pay Cash.

Venmo, qui appartient à PayPal depuis 2013, n’est pas plus sécurisé ou intuitif qu’Apple Pay Cash. Il est juste apprécié et disponible depuis plus longtemps. À chaque fois que je sors avec des amis ou collègues, Apple Pay Cash est systématiquement « refusé » au profit de Venmo. On finit par s’y faire… Pour moi, rembourser un ami rime désormais avec le V bleu. Dommage Apple, ça sera dur de changer cette habitude américaine.

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