Les abonnés Freebox seront privés de BFM TV, RMC Découverte et RMC Story à partir du 16 août, ce vendredi soir. Altice, propriétaire des trois chaînes de télé, et Free ne sont pas parvenus à s'entendre sur un accord concernant leur diffusion. Alain Weill, le patron d'Altice France, a confirmé la nouvelle auprès du Figaro.
Il s'agit bien entendu d'une affaire de gros sous qui n'est pas sans rappeler l'incroyable feuilleton ayant secoué le PAF au printemps 2018 : à l'époque, c'était TF1 qui réclamait davantage d'argent auprès des diffuseurs et des FAI. Après plusieurs rebondissements, le groupe audiovisuel a obtenu gain de cause.
Altice cherche depuis quelques temps à presser le citron de tous ceux qui diffusent ses chaînes. La holding de Patrick Drahi a arraché plusieurs accords, mais ça coince toujours avec Orange d'une part, et Free de l'autre. Les exigences d'Altice ne sont pas connues, mais l'entreprise veut vendre plus cher les services associés à ses chaînes, comme par exemple le replay.
Il y a quelques jours, Free s'était vu notifier par le Tribunal de grande instance de Paris que s'il continuait à diffuser les chaînes d'Altice au-delà du 27 août sans accord, le FAI serait alors condamné à verser une astreinte de 100 000 euros par jour et par chaîne. Le CSA a de son côté donné raison à Free qui peut « librement » refuser de diffuser BFM TV, RMC Découverte et RMC Story.
Les chaînes d'Altice restent disponibles gratuitement sur la TNT, via le satellite pour ceux qui y sont abonnés, et bien sûr via leurs applications (smartphones et tablettes, box de streaming, télés connectées). Selon Altice, ces trois chaînes représentent 6,3% d'audience sur la saison 2018-2019. L'arrêt de la diffusion sur les Freebox n'est cependant pas la fin de l'histoire : le bras de fer entre les deux groupes se poursuit et il n'est pas exclu que les chaînes finissent par retrouver le chemin des box de Free un jour ou l'autre.
Mise à jour — Free et Altice sont tombés sur un accord financier à 4 millions d'euros… Mais la signature bloque sur des « aléas juridiques », d'après Alain Weill : si l'opérateur accepte de payer les services supplémentaires comme la télévision de rattrapage, en revanche il refuse de passer à la caisse pour les programmes en direct (le linéaire). Or, Altice ne veut pas séparer ces deux aspects de l'offre, considérée comme un bloc unique par le groupe.