Sony livre les informations sur sa PS5 au compte goutte. On a bien une date de sortie et des prix, mais on n’a même pas encore vu à quoi son interface ressemble. Les premiers retours de la presse concernent uniquement les jeux, la manette, les temps de chargement accélérés par l’utilisation d’un SSD ou encore le silence de la console en fonctionnement.
C’est un point important, car la PS4 Pro était connue pour le bruit généré par son système de refroidissement. La PS5 promet des performances exceptionnelles grâce à son système sur puce conçu par AMD qui devrait chauffer fortement, si bien que cette question est encore plus présente pour les joueurs intéressés. Un démontage vidéo publié par Sony permet d’en savoir un petit peu plus et de comprendre les choix du constructeur, notamment de justifier la taille (gigantesque) de sa console.
Ce démontage réalisé par Yasuhiro Ootori, vice-président de la division matérielle de Sony, commence par retirer le pied et montre comment l’entreprise propose deux solutions. On peut laisser la PS5 à la verticale sur ce support, ou bien la poser à plat et le constructeur a pensé à tout, même à l’emplacement pour conserver la vis de montage dans le pied.
Il enlève ensuite les deux capots de plastique, révélant l’emplacement pour extension de stockage sous la forme d’une barrette de SSD PCIe (connecteur M2). L’énorme emplacement réservé à l’unique ventilateur de la PS5 est toutefois ce qui est le plus visible à cette étape. Il occupe toute la largeur du boîtier et ses larges pales devraient permettre de déplacer de grosses quantités d’air avec une faible vitesse de rotation, la clé pour avoir un système refroidi en silence.
L’autre point clé pour refroidir un ordinateur ou une console, c’est un radiateur, un bloc de métal qui diffuse la chaleur depuis le processeur et la puce graphique. Celui de la PS5 est immense, il occupe l’essentiel de l’espace dans le boîtier sous la carte-mère. C’est probablement lui qui est la pièce maîtresse pour un refroidissement discret, mais Sony a utilisé une autre idée encore pour augmenter son efficacité.
Entre le SoC AMD et le radiateur, la PS5 n’utilise pas une pâte thermique comme c’est le cas dans la majorité des cas, des ordinateurs aux smartphones. Ce composé est essentiel pour améliorer le contact entre la surface du processeur ou des puces graphiques et celui du radiateur, mais la pâte thermique que l’on a l’habitude de retrouver n’est pas la plus efficace pour cette tâche.
Sony a privilégié du Liquid metal pour cette tâche. Si ce nom vous évoque quelque chose, c’est peut-être parce qu’Apple a signé en 2010 un accord d’exclusivité sur un alliage conçu par l’entreprise californienne Liquidmetal, un accord renouvelé à plusieurs reprises, mais sans véritable utilisation concrète dans les produits. La seule trace que l’on a pu en voir était le trombone d’éjection de la carte SIM de certains iPhone 3G, autant dire une goutte d’eau dans toutes les utilisations de métal par Apple.
Le Liquid metal utilisé par Sony n’a de toute manière rien à voir avec l’alliage fourni par Liquidmetal. C’est du métal maintenu à l’état liquide à température ambiante, ce qui permet ainsi une excellente diffusion de la chaleur, tout en recouvrant parfaitement les surfaces inégales au niveau microscopique du processeur et du radiateur. Sur le papier, c’est le matériau idéal pour cet usage, alors pourquoi n’est-il pas davantage généralisé ?
Outre le prix plus élevé du Liquid metal, cette matière a un inconvénient majeur par rapport aux traditionnelles pâtes thermiques. Puisque c’est un métal, il conduit aussi l’électricité et toute fuite pourrait être fatale pour les composants placés autour du processeur. Sony a trouvé la parade en créant une cage parfaitement hermétique autour du SoC, ce qui devrait éviter toute fuite, même si on utilise la PS5 à l’envers. Cette idée fait l’objet d’un brevet qui a été déposé cet été et qui est détaillé dans cette vidéo :
Avec ce dispositif sophistiqué, Sony a peut-être trouvé comment refroidir sa PS5 efficacement, mais en silence. Les premiers retours sont concluants, mais il faudra juger de l’intérêt de cette solution sur la durée. Voilà qui explique en tout cas en partie le prix de la console, vendue en France à partir de 400 € pour le modèle sans disque optique.