Après un retour très tardif et stressant, Mathieu Fouquet peut de nouveau fouler la terre chinoise et observer les évolutions technologiques survenues ces derniers mois…
Partir vivre à l’étranger à moyen ou long terme, c’est s’exposer à des crises d’identité. Qui suis-je, exactement ? Qu’est-ce qui me définit ? Quel est mon « vrai » chez-moi ? Est-ce cet étrange pays dont je ne parlais pas la langue en arrivant1, ou bien ma terre natale où je n’existe qu’à intervalles, et où le temps — ce fourbe — continue à s’écouler sans moi ?
Il n’y a pas de réponse parfaite à ces interrogations. Certains immigrés2 se reconstruisent plus ou moins vite, d’autres finissent par rentrer dans leur pays de naissance… mais rarement sans ramener avec eux un petit morceau de leur pays d’accueil, sans faire dialoguer deux pays, deux langues et deux cultures ordinairement séparés de milliers de kilomètres.
Il est donc sans doute vain que je me demande où j’habite vraiment, car tout dépend du point de vue que j’adopte. J’habite partout… ou nulle part. J’existe dans les deux pays, mais en marge de leurs populations : un Français loin de la France, un étranger au sein de la société chinoise.
Cette position n’est pas sans avantages. Elle me donne plus de recul sur les choses. Elle me …