L'administration Biden a décidément l'industrie du numérique dans le collimateur. Le président américain a l'intention de demander à la Federal Trade Commission (FTC) de plancher sur de nouvelles règles favorisant le droit à la réparation. L'agence, dont la nouvelle présidente Lina Khan est connue pour sa lutte contre les monopoles, va s'attaquer aux oukases des constructeurs qui limitent la possibilité pour les consommateurs de faire réparer leurs appareils par eux-mêmes ou chez des réparateurs indépendants.
Si la FTC sera libre de décider de la portée de ce futur texte, il est plus que probable qu'Apple sera visée : la Pomme, mais d'autres entreprises également, financent des opérations de lobbying contre le droit à la réparation (lire : Un lobbying de grands groupes contre le droit à la réparation au Nevada). Même avant la nomination de Lisa Khan à sa tête, la FTC avait publié un rapport pas tendre pour les constructeurs, accusés de limiter les possibilités de réparation de leurs produits.
Cette réflexion, dont on attend de voir les contours, reflète celle qui se discute de ce côté-ci de l'Atlantique. Le Pacte vert pour l'Europe, publié en mars 2020 par la Commission européenne, puis le vote d'une résolution en novembre dernier par le Parlement européen visent également à favoriser le droit à la réparation.
Apple tente bien de faire bonne figure dans ce dossier, avec son programme destiné aux réparateurs indépendants, désormais disponible dans 200 pays. Mais les conditions pour obtenir les pièces détachées et les manuels demeurent assez contraignantes. Surtout, il n'est pas question d'autoriser les réparations par les utilisateurs (ce qui serait une source potentielle d'accidents dont Apple ne veut pas porter, logiquement, la responsabilité).
Source : Bloomberg