Mise à jour 4/02 — Dans un communiqué, Qwant prend la rumeur à rebrousse-poil :
Qwant dément être à vendre
Article original, 27/01 — Le moteur de recherche français Qwant serait en mode survie. L'entreprise aurait enclenché un plan d'économies avec au programme, le déménagement du siège de Neuilly-sur-Seine dans des locaux parisiens plus abordables, et surtout une ouverture vers de nouveaux investisseurs, rapporte La Lettre A. À la fin de l'année dernière, Qwant aurait ainsi confié un mandat à un « spécialiste des fusions-acquisitions » pour dénicher un chevalier blanc.
Les finances de Qwant sont dans le rouge depuis des années. En 2020, l'entreprise affichait un chiffre d'affaires de 7,5 millions d'euros, une hausse annuelle de 28%… mais des pertes de 13 millions d'euros, ce qui était tout de même une amélioration sensible par rapport à 2019 où la société avait perdu 23,5 millions. Le nombre de requêtes a grimpé de 34%, à 2,7 milliards en 2020, tandis que le moteur de recherche peut toujours se prévaloir du fort soutien des pouvoirs publics.
Début 2020, Jean-Claude Ghinozzi remplaçait le fondateur de l'entreprise, Eric Leandri, au poste de président. Il a resserré les boulons en recentrant Qwant sur son cœur de métier, c'est à dire la recherche internet. Exit les développements tous azimuts (musique, jeux vidéo, sponsoring sportif…). Et retour aux fondamentaux avec l'annonce en mai 2019 d'un rapprochement avec Microsoft pour combler son déficit technologique (Qwant affichait déjà les résultats de Bing). L'ambition étant de revenir à l'équilibre financier en 2021.
Recherche : Qwant s’allie avec Microsoft pour contrer Google
En mai dernier, Qwant a demandé à Hubble, un fonds de capital-risque appartenant à Huawei, de mettre au pot à hauteur de 8 millions d'euros (depuis 2020, la gamme P40 de Huawei intègre le moteur de recherche par défaut sur les marchés français, allemand et italien).
Au vu de la réputation du géant chinois accusé d'espionnage à la solde de Pékin, le mélange fait mauvais genre mais la Caisse des dépôts — un des principaux actionnaires de Qwant — avait rassuré en expliquant qu'il s'agissait d'un investissement via une obligation. Il ne s'agissait donc pas d'une entrée au capital de l'entreprise.
En juin, Jean-Claude Ghinozzi a cédé sa place à Corinne Lejbowicz, devenue présidente, et Raphaël Auphan en tant que directeur général. Avec une mission similaire : redresser les comptes. Au mois de septembre, un gros nettoyage a été effectué au sein de la direction de Qwant, avec le départ de plusieurs responsables dont le directeur technique Hugo Venturini, le patron du marketing Nam Ma Kim et le chargé de l'éthique et des affaires juridiques Guillaume Champeau.
Le moteur de recherche « souverain » est-il arrivé au bout de la route ? Toujours selon La Lettre A, l'entreprise chercherait à renverser la table en poussant les petits actionnaires et ses partenaires historiques, dont la Caisse des dépôts, à céder leurs participations.
Source : NextInpact