Lee Jae-yong s'en sort bien encore une fois. Condamné pour corruption et détournement de fonds dans l'une des affaires qui le poursuivent, l'héritier du groupe Samsung a bénéficié d'une grâce présidentielle qui va lui permettre de reprendre pleinement les rênes de l'entreprise. Il va être « réintégré [pour] contribuer à surmonter la crise économique de la Corée du Sud », a déclaré le ministre de la justice.
Le milliardaire avait pu sortir de prison dès août 2021, après 18 mois derrière les barreaux, soit un peu plus de la moitié de sa peine initiale. « En raison de la crise économique mondiale, le dynamisme et la vitalité de l’économie nationale se sont détériorés, et l’on craint que le marasme économique ne se prolonge », a déclaré le ministère de la justice, qui espère que le petit fils du fondateur de Samsung pourra « diriger le moteur de croissance du pays en investissant activement dans les technologies et en créant des emplois. »
C'est peu dire que Samsung est une entreprise capitale pour l'économie coréenne : le chiffre d'affaires du chaebol équivaut à lui seul à un cinquième du produit intérieur brut du pays. Condamné en 2017 à cinq ans de prison dans un procès distinct pour fraude comptable concernant une fusion de deux entreprises du conglomérat, Lee Jae-yong avait déjà pu quitter la prison plus tôt que prévu.
D'autres magnats sud-coréens accusés de corruption, de détournements de fonds ou d'autres magouilles financières ont bénéficié de la mansuétude du pouvoir, comme le patron du groupe agroalimentaire Lotte. Le président de la Corée du Sud, Yoon Seok-youl, a expliqué ce vendredi 12 août que ces grâces visaient à améliorer le sort des « personnes ordinaires qui ont été touchées par la pandémie prolongée de Covid-19. »
Source : Le Monde avec AFP