Le HDR améliore grandement la qualité d’affichage, mais sa prise en charge sur les ordinateurs est compliquée. Très compliquée. Voici le troisième et dernier article de notre série « Le HDR décodé ».
Le problème du mode HDR des systèmes d’exploitation
Les systèmes d'exploitation actuels sont fondamentalement pensés pour des images en SDR dans l'espace de couleurs sRGB. La simple prise en charge d'un espace de couleurs plus large, comme le DCI-P3, ou d'un affichage sur 10 bits au lieu de 8 nécessite du matériel spécifique et des pilotes adaptés. Mais pour l'interface et les apps, c'est encore pire. Le blanc présent dans nos logiciels, par exemple le fond d'une fenêtre Finder, est du blanc à 100 %, ce qui pose un problème si vous activez le HDR dans votre système.
En effet, une question est prégnante ici : comment l'interpréter ? Si la première réponse qui vient à l'esprit est « en HDR », elle n'est pas envisageable en pratique. Premièrement, personne n'a envie d'un blanc capable de vous faire bronzer (imaginez le résultat avec un écran qui peut atteindre 1 600 cd/m² comme certains modèles chez Apple), deuxièmement les écrans sont rarement susceptibles de fournir la luminosité maximale sur la totalité de la surface (ou même sur une portion significative) et troisièmement la consommation pourrait largement en pâtir.
Notre exemple n'est pas très visuel, nous devons en convenir, mais les photos ne permettent pas de rendre réellement le rendu HDR. Qui plus est, notre moniteur de test est un écran OLED portable qui a un des défauts que nous allons expliquer : une luminosité maximale assez faible en mode HDR. Mais il faut nous croire sur parole ici : le passage en mode HDR rend l'image fade.
La solution basique, choisie tant par Apple que par Microsoft, est de considérer que le blanc à 100 % de l'interface est un blanc à 100 % en mode SDR, c'est-à-dire un blanc avec une luminosité de 100 cd/m². Ce qui amène un défaut évident : une image qui semble fade. Si en temps normal vous avez l'habitude de travailler avec un moniteur qui a une luminosité de 400 cd/m² en réglant les taquets à fond1, le blanc de votre interface va être quatre fois moins brillant. Et le fonctionnement même du HDR implique qu'il n'est pas possible de modifier la luminosité.