Logic Studio 2, sorti fin juillet, est de ces grosses suites dont on fait le tour à pas comptés. Destinée aux musiciens professionnels, sa principale application, Logic Pro 9, méritait bien de passer entre nos mains, histoire de voir comment Apple avait transformé l’essai de sa première mouture. Pour cela, la firme pommée se devait d’offrir encore plus, tant technologiquement que « quantitativement » et pour un tarif toujours aussi contenu face à la concurrence. Objectif atteint serait-on tenté de dire. D’autant que le constructeur semble vouloir ratisser encore plus large en essayant d’attirer dans ses filets les « gratteux » de tout bord, 4 et 6 cordistes (ou plus), en studio (Logic Pro 9) comme sur scène (Mainstage 2, autre élément de cette suite). En avant !
Faites entrer le mammouth
L’installation de Logic Studio 2 est certainement la phase la plus déplaisante de l’expérience proposée par Apple. Comptez pas moins de deux heures pour le seul report des applications (Logic Pro, Mainstage, Soundtrack Pro, Compressor et Wave Burner) et de leur contenu fonctionnel minimal. Vous patienterez environ le double de ce temps, jusqu'à près de 6 heures pour l’intégralité de la suite (environ 56 Go !). La faute à ces milliers de fichiers audio que constitue la collection des 6 Jam Packs (des boucles prêtes à l’emploi pour GarageBand et Logic Pro/Express), des effets sonores, fonds musicaux et autres boucles pour Soundtrack Pro, du morceau de démo (utile), des outils et divers gestionnaires. En un mot : fastidieux !
Et mieux vaut ne pas être trop loin de l’ordinateur, l’installeur réclame régulièrement l’insertion de l’un des 9 DVD composant la suite. Fort heureusement, en optant pour la personnalisation de l’installation, il est possible de sélectionner un autre disque dur que celui de démarrage pour le stockage d'une partie du contenu. Saluons néanmoins Apple quant au nouveau packaging, le poids entre les 2 moutures étant passé de plus de 5 kg à 750 gr. Certes, la documentation n’est plus constituée que de livrets de prise en main d’installation, de Logic Pro et Mainstage, le manuel détaillé étant en PDF sur le premier DVD. Écologie oblige, la suppression du papier n’est que très louable par les temps qui courent ! Mais les misères d’installation ne sont pas encore terminées, un détour par « Mise à jour de logiciels » est impératif avant de procéder au moindre lancement (pas de démarrage sous 10.6.2). En effet, quelques 617 Mo restent à télécharger avant de s’affranchir de ces terribles préliminaires.
Après redémarrage du Mac, il convient encore de passer la validation des 62 Audio Units présents dans le système. Comprenez par là, les plug-ins audio installés dans le dossier (racine et user) Bibliothèque/Audio/Plug-Ins/Components. Il s’agit des effets audio et instruments virtuels, compatibles avec le format initié par Apple, utilisables par tous les programmes audio capables de les gérer. C’est bien entendu le cas de Logic Pro et Mainstage. Ne pas oublier, à ce stade, d’insérer les dongles USB de protection (s’il y a lieu), sous peine de devoir revalider leur présence. En cas de non-compatibilité immédiate, il convient de se renseigner sur une éventuelle mise à jour des effets incriminés, un tableau récapitulatif listant les incidents. Logic Pro désactive les fautifs, poursuit (enfin) son démarrage et affiche son sélecteur de tâches.
Mise en route
Trois groupes de propositions s’offrent au compositeur / musicien / utilisateur : "Explorer", démarrage sur un projet vide, projet guitaristique ou instrumental. "Composer", selon un style musical (Électronique, Hip-hop, RnB, Rock ou Parolier) et "Produire" (projet multipiste, musique de film, optimisation stéréo avant gravure et configuration pour fonctionnement avec du matériel Digidesign). Un clic sur l’un de ces projets aboutit à l’affichage d’une version optimisée de l’interface en fonction de la tâche à réaliser. Pour aborder les nouveautés de cette suite, nous lançons le projet de démo, fort bien fait au demeurant. Ce qui ne nous empêchera pas de vérifier l’intégralité des fonctions à partir de fichiers réalisés avec cette suite…
Retour sur les bases
Petits rappels à destination des non-spécialistes, la suite Logic Studio est constituée de plusieurs applications dont la principale est Logic Pro 9. Ce type de programme est de plus en plus souvent nommé DAW pour Digital Audio Workstation (station de travail audionumérique) plutôt que séquenceur audio et MIDI, l’ancienne appellation. Mais c’est pareil ! Une DAW permet donc d’enregistrer de l’audio provenant d’un micro chant/instrument ou d’un instrument raccordé, soit aux entrées physiques du Mac (mini jack stéréo peu adapté à cette utilisation) soit aux entrées dédiées d’une interface externe (USB ou FireWire) ou interne (carte PCI). Le signal entrant est alors numérisé (converti d’analogique en numérique / AN ou AD), enregistré et traité par la DAW et retransmis simultanément vers les sorties audio de la carte son (conversion numérique vers analogique / NA ou DA), en temps réel (pour que le chanteur entende sa voix et les autres instruments pendant qu’il chante, par exemple) et en multi pistes (plusieurs musiciens enregistrent en même temps). Vous comprendrez que l’acquisition audio est certainement l’une des disciplines les plus exigeantes qu’un ordinateur ait à traiter.
Le MIDI (pour Musical Instrument Digital Interface) est la technique qui consiste à enregistrer les signaux correspondant aux actions de jeu émanant (le plus souvent) d’un clavier et d’un pianiste. Dans les faits, il s’agit simplement d’un codage qui dit «j’ai enfoncé le do placé au milieu du clavier avec telle force, à telle vitesse et à tel moment». Une séquence complète à ce format ne pèse que quelques dizaines de Ko et sait retracer un arrangement complet à l’aide de tous les instruments qui composent un orchestre. Dans les années 80/90, les données jouées par l’ordinateur étaient reproduites par des synthétiseurs, des expandeurs (la partie électronique d’un synthé sans son clavier) ou des échantillonneurs hardware (les fameux Akai S900/1000/5000).
Aujourd’hui, Logic Pro offre directement au sein de son interface des équivalents logiciels à ces machines, que l’on nomme plus couramment, des instruments virtuels. C’est le Mac qui calcule en temps réel le son qui doit être joué en fonction des données du musicien. Ce sont également ces instruments qui peuvent être joués sur scène, en direct, à l’aide de Mainstage, l’autre application phare de Logic Studio. Et pour faire beau, on ne peut oublier la panoplie d’effets (réverbération, écho, distorsion, chorus, etc.) mise aussi à disposition de l’utilisateur, toujours calculés en temps réel. Le Mac hôte doit être puissant, rapide et fortement doté en RAM pour être à même de faire fonctionner sereinement Logic Studio. Cette partie ne traite que de Logic Pro 9 et Apple recommande un Mac Intel et 2 Go de RAM. Pour notre part, nous avons testé Logic Pro 9 sur un MacBook Pro 2.5 GHz à 4 Go de RAM sur 10.6.2.
Plongée dans l'interface
Ce labo n’a pas pour but de tester l’intégralité des fonctions de Logic Pro 9, elles sont trop nombreuses et surtout, commencent à être bien connues des spécialistes arpentant le web. Néanmoins, pour ceux qui découvrent ce qu’est une DAW, un rapide tour du propriétaire s’impose. Un arrangement est constitué d’un certain nombre de pistes, audio et/ou MIDI, placées verticalement, leur contenu s’affichant au centre de l’interface. Le fait d’en sélectionner une donne accès à un inspecteur de piste, placé verticalement dans la partie latérale gauche de la fenêtre. Cela permet au musicien d’ajuster son volume particulier, éventuellement d’y insérer différents effets, de gérer son routage au sein de la chaîne audio, de commander l’enregistrement, etc.
La partie droite est affichée de manière optionnelle ou masquée pour laisser la place à l’arrangement en cours. Affichée, elle bascule sur Notes (pour un descriptif textuel du titre), Listes divisées en Événement (un éditeur de positionnement d’événements classés selon leur ordre d’apparition), Marqueur (accès direct à certains endroits clé du titre), Tempo (le BPM du morceau et ses éventuelles variations), Altération (la tonalité et la mesure du titre) et Média divisé en Chutier (fichiers audio utilisés dans le titre), Boucles (les Apple Loops classées comme dans GarageBand), Bibliothèque (un accès direct à des préréglages type d’instruments audio) et Navigateur (le moteur de recherche interne).
L’éditeur d’échantillons
L’un des aspects plaisants de Logic Pro est le fait de pouvoir éditer n’importe quel événement, d’un double-clic sur sa représentation au sein de la fenêtre d’arrangement (rectangles colorés nommés parts) avec l’éditeur approprié (échantillon s’il s’agit d’une part audio, clavier pour une part MIDI).
L’éditeur clavier
Cet éditeur n’apparaît pas dans une fenêtre distincte, mais dans une division ajustable de l’interface, laissant ainsi un œil sur ce qui se passe ailleurs. La zone d’édition est aussi accessible en cliquant sur les boutons ad-hoc placés sous la fenêtre d’arrangement. De cet endroit, le musicien commutera à loisir entre Table de mixage, éditeur de partition et Hyper Editor (paramètres généraux du morceau).
La Table de mixage
L’éditeur Hyper Editor
Autre point sympa, la possibilité d’avoir toujours sous la main deux des outils disponibles. D’abord en les choisissant, puis en cliquant sur la touche Commande pour commuter entre eux.
Sélection d’un second outil
La barre de transport est placée au bas de l’interface, les préférences générales permettant de fixer les raccourcis clavier et le système audio utilisé, entre autres.
La barre de transport
Côté système audio, Logic Pro est compatible avec le matériel Digidesign, une option accessible via les préférences audio (DAE pour Digidesign Audio Engine). Le musicien peut envisager de travailler simultanément en mode Core Audio, avec les entrées du Mac ou une carte son externe de son choix.
Les préférences audio « multi systèmes »
Reste que l’interface de Logic Pro risque de rebuter le néophyte venant de GarageBand tant les options abondent. Et ce n’est pas le fait de se tourner vers la version Express qui changera la donne, les deux programmes sont similaires (à quelques fonctions près), la différence se faisant essentiellement sur l’offre complémentaire fournie avec la version Studio. Ainsi, sont absents de Logic Express 9 :
Logiciels
- WaveBurner
- MainStage 2
- SoundTrack Pro 3
- Compressor
- 40+ GB d’échantillons et de boucles AppleLoops (tous les Jam Packs)
Fonctions
- support Digidesign DAE/TDM
- DAP (Distributed Audio Processing avec Logic Node, procédé qui permet d’utiliser un autre Mac comme unité de délestage de calculs pour effet et instruments virtuels)
- Surround (son 5.1, 7.1)
Plug-ins et effets
- EVP88
- EVB3
- EVD6
- Sculpture
- Space Designer
- Delay Designer
- Linear Phase EQ
- Match EQ
- Multipressor
Les fonctions clé
Ou du moins, celles qui caractérisent cette version 9 ou se différencient de la concurrence ! A commencer par les takes ou prises multiples. Le concept est simple. Par exemple, un guitariste doit faire un chorus (solo) où un chanteur rappe entre un certain nombre de mesures. Dans ce cas de figure, on ne sait jamais à l'avance quelle prise sera la bonne ou laquelle sera la préférée. Il suffit à l’opérateur (qui n’est pas forcément le musicien) de mettre Logic en cycle (boucle) sur les mesures convenues et de s’assurer que le bouton de remplacement de contenu est désactivé (dans la barre de transport). Ensuite on passe en enregistrement, le musicien faisant son œuvre autant de fois que nécessaire.
Chaque prise (take) se retrouve dans une nouvelle piste audio, toutes les pistes étant regroupées dans un dossier sur lequel il suffit de double cliquer pour y accéder. Après le passage en lecture, il devient possible de sélectionner chacune des prises afin de les écouter individuellement puis d’opter pour la meilleure. Mais mieux encore, l’ingénieur son peut décider de créer une composite, une piste qui contiendra les extraits les meilleurs de chacune des prises pour n’en faire plus qu’une seule. Une simple sélection dans la forme d’onde suffit à ajouter les segments d’audio désirés, ceux-ci apparaissant dans une teinte différente en référence au fichier de provenance.
Création d’une piste composite à partir d’un dossier de Takes
L'arrivée de Flex
C’est le nom de la nouvelle technologie introduite avec Logic Pro 9. Il s’agit d’une fonction d’étirement temporel (Time Stretch) qui manquait cruellement, elle est pratique et accessible en permanence. Cet outil permet de reprendre des défauts de mise en place rythmique. L’effet sur une voix est surprenant car en quelques clics, on va modifier la diction d’un chanteur. Dans les faits, il suffit de sélectionner l’outil et son mode d’action (à choisir selon le type de fichier à traiter).
Mode d’action de la fonction Flex
Un découpage vertical symbolisant les transitoires (transients) du fichier audio s’affiche au-dessus de la forme d’onde.
Détection des transitoires au sein des fichiers audio de la piste
Il ne reste plus qu’à repérer la syllabe ou la partie à modifier, cliquer sur l’une des transitoires pour y positionner un marqueur puis à le cliquer/déplacer afin d’étirer ou de raccourcir ce passage du fichier. L’ensemble de la forme d’onde se recale en fonction de l’étirement / compression réalisé. La mise en lecture suffit à se rendre compte de l’efficacité du système. Et comme un exemple vaut mieux qu’un long discours, cliquez sur les 3 fichiers ci-dessous afin d’apprécier (MP3-1 fichier original ; MP3-2 fichier altéré sur la dernière syllabe et MP3-3 fichier altéré rythmiquement au début et sur la dernière syllabe).
Modification des marqueurs de transitoire
Remplacement / doublement de batterie
Autre fonction spectaculaire, le remplacement / doublement de batterie (Drum Replacer). Votre batteur vous a enregistré un groove superbe, mais vous trouvez, après coup et surtout après son départ, que le son de sa caisse claire n’est pas top. Pas de problème, sélectionnez simplement la piste contenant le fichier audio puis à partir du menu Piste, choisissez la fonction éponyme. Une boîte de dialogue vous propose alors d’isoler l’instrument incriminé puis de le remplacer (ou doubler), après réglage de la sensibilité de détection (curseur à glisser), par un instrument virtuel équivalent, l’EXS24, en l’occurrence.
Détection de la grosse caisse au sein d’une prise batterie
Après validation, une piste MIDI est créée, celle-ci jouant la sonorité par défaut de l’EXS24. Rien n’empêche ensuite d’explorer les autres sonorités proposées par l’EXS24 ou de modifier celle proposée.
Remplacement du choix de grosse caisse par défaut par l’une de nombreuses sonorités d’origine proposée par l’EXS24
Le coin des gratteux
Nouvelle clientèle potentielle, le monde des guitaristes, au sens large. Depuis l’avènement des premiers amplificateurs virtuels comme Amplitube d’IK Multimedia ou Guitar Rig de Native Instruments, la plupart des éditeurs de DAW se sont penchés sur l’incorporation directe de tels outils au sein même de leur interface. Longtemps à la traîne de l’informatique musicale ou de la MAO, les 6 ou 4 cordistes commencent à réaliser qu’il n’est plus forcément obligatoire de maîtriser un clavier MIDI pour composer avec un ordinateur. En leur proposant des émulations logicielles proches (interface et son) des matériels qu’ils utilisent au quotidien, Apple semble bien vouloir les séduire. Le dernier GarageBand avait déjà indiqué cette tendance (test de GarageBand '09). Avec Logic Pro 9, le concept va plus loin. Après création d’une piste audio puis enregistrement d’un fichier « guitaristique » neutre, brut de guitare (pour l’exemple), le musicien dispose de plusieurs possibilités pour colorer le son.
Choix du mode de coloration du son de guitare
Amp Designer
On construit dans cette section l’ampli idéal, à choisir parmi 25 têtes, 25 cabines de HP et 3 micros. L’esthétique des modèles émulés ne permet pas de douter quant aux originaux modélisés : Fender, Marshall, Vox, Mesa Boogie, Orange et autres sont tous de la partie. Si la tâche paraît compliquée, le musicien peut piocher directement dans les présélections aux noms évocateurs quant au type de son produit par l’ampli.
Sélection d’une présélection à partir d’Amp Designer
Libre ensuite de customiser le preset en modifiant d’abord les réglages proposés sur la face avant, puis en sélectionnant un autre cabinet de HP et enfin en déplaçant le micro de reprise du son.
Ajustement du positionnement du micro de reprise
Côté son, les premiers tests sont satisfaisants, dès lors que l’on connaît les limitations de ce genre d’émulations. Réalistes en sons clairs, correctes en crunch et variables en saturé. Retenons que l’idée est de prêter main-forte au créateur et qu’elle n’est pas de remplacer un véritable ampli à lampes surchauffées dont la sonorité n’est pas imitable. Par contre, elles autorisent des prises de son avec une simple guitare branchée sur une carte son, l’ordinateur étant sur le bureau de la chambre. Au milieu d’un arrangement et dans l’optique de faire une maquette, ou des tests du son à employer en studio, le procédé est imbattable !
Bass Amp
Même combat que Amp Designer, cette fois pour les bassistes. Disons que l’on sent bien ici que le travail de fond n’a pas été le même que pour les confrères à 6 cordes, même s’il est vrai que les bassistes cherchent rarement à obtenir des sons spéciaux. Apple aurait pu s’inspirer du design de certains amplis typiques, histoire d’offrir une interface un peu plus léchée que celle-ci. Côté son, ça fonctionne, reste à savoir ce qu’en penseront les intéressés, une prise directe et une bonne égalisation permettant de faire aussi bien. Reste que le module est disponible et qu’on peut s’en servir !
Bass Amp émule les sons de basse mais est beaucoup moins sexy que Amp Designer
GuitarAmpPro
Il s’agit de la version précédente d’émulations de sons de guitare. Elle reste disponible mais n’apporte plus rien par rapport à Amp Designer. Elle peut éventuellement servir à générer une couleur complémentaire à un son en cours d’édition. Son fonctionnement est dans la forme, identique à Amp Designer et de nombreux presets sont présents, au cas où.
Guitar Amp Pro est l’ancien simulateur d’amplis incorporé à Logic Pro
Pedal Bord
Comme son nom l’indique, le Pedal Board est l’équivalent logiciel d’une boîte à pédales que les guitaristes affectionnent particulièrement. À l’image des amplis, Logic Pro 9 propose tout ce qu’un guitariste ne pourra jamais s’offrir en hardware soit 30 pédales modélisées sur les plus fameuses d’entre elles, issues des familles Overdrive, Distortion, Fuzz, Delay, Chorus, Flanger, Phaser, Tremolo, Treble Boost ou Wah. Le musicien peut construire son pédalier en partant de zéro, en glissant / déposant les effets de son choix dans l’ordre qu’il le souhaite, de la droite de l’interface vers la gauche.
Agencement de pédales dans le Pedal Board
Rien n’empêche de réordonner les pédales ensuite, si le besoin s’en fait sentir. Puis, en cliquant sur le tiroir positionné au-dessus des pédales, le programmeur est capable de router deux chemins de pédales vers un mixeur. Ce dernier sait mélanger les signaux issus de chaque ligne d’effets ou commuter le son de l’un, de l’autre ou encore, balancer les lignes plutôt à droite qu’à gauche et vice-versa.
Deux chemins d’effets sont mixables via un mixeur de sortie
Ceux qui ne souhaitent pas se prendre la tête à partir de zéro ont à leur disposition pléthore de présélections, que ce soit pour un effet particulier, plusieurs réglages d’un même effet ou un set complet de pédales orienté vers un style de son spécifique.
Remplissage du Pedal Board à partir d’un preset de son type
Le seul vrai problème de cet assemblage virtuel est sa commande en temps réel ! Il est en effet bien difficile de restituer le jeu du pied d’un guitariste sur une pédale wha-wha à l’aide de la souris ou d’en créer le rendu via l’automation d’un paramètre… La solution passe par un pédalier de commande MIDI et de pédales d’expression ou par le modèle HYPERLINK GIO dédié, fabriqué par Apogee. Sans en faire l’éloge, il semble parfaitement correspondre aux besoins des guitaristes puisqu’il combine les fonctions de carte son avec entrée guitare, mise au niveau optimale du signal audio et celle de pédalier de commande pour les effets et autres réglages d’ampli. Comptez quand même 395$ (environ 265 €).
Le pédalier GIO, compatible avec Logic Pro 9 / Express 9, Mainstage 2 et GarageBand '09
Designer d’espaces
Comme dit au début de ce test, il est bien difficile de couvrir tous les aspects de ce Logic Pro 9. On peut tout de même faire un petit détour par le Space Designer, une unité de réverbération comprenant pas moins de 900 modèles d’espaces acoustiques, prélevés ici et là de par le monde. Il semble utile de s’appuyer sur les présélections offertes, celles-ci étant réparties en 3 familles - small, medium et large spaces, vous aurez tout compris ! Les réglages s’effectuent de manière traditionnelle en agissant sur des potentiomètres et pour certains d’entre eux (enveloppe), sont doublés d’ajustements via des courbes de bézier, au centre de l’afficheur principal. Du grand art, des rendus magnifiques, reste juste à bien maîtriser ce que l’on fait pour ne pas en faire n’importe quoi…
Le plug-in de réverbération Space Designer
Conclusion
On pourrait en écrire au moins autant que ce que vous venez de lire sur les améliorations portées à Logic Pro 9 au sein de cette version 2 de Logic Studio. Les options d’importation au tempo, par exemple, permettent de construire un projet avec une partie de batterie enregistrée à une vitesse donnée et un riff de guitare à un autre pour les adapter à celui de la session en cours. Le varispeed qui offre de tester une composition à différents tempos ou d’enregistrer une phrase complexe à un BPM moins élevé pour le réaccélérer ensuite. Pour les guitaristes (toujours), la possibilité d’afficher les partitions en tablatures avec symboles d’accords au-dessus de la portée comme pour les partitions commerciales.
Au final, l’investissement dans cette version se justifie pleinement, ne serait-ce que pour Logic Pro seulement. Et derrière il y a encore les autres applications, dont Mainstage qui en version 2 justifie tout autant son achat… Le seul vrai regret est le fait que Logic Pro n’ait pas encore été réécrit en 64 bits pour satisfaire à Snow Leopard. Gageons que ce sera chose faite dans moins de 18 mois, le calendrier de mise à jour auquel semble s’être désormais conformé Apple entre deux évolutions majeures !
Faites entrer le mammouth
L’installation de Logic Studio 2 est certainement la phase la plus déplaisante de l’expérience proposée par Apple. Comptez pas moins de deux heures pour le seul report des applications (Logic Pro, Mainstage, Soundtrack Pro, Compressor et Wave Burner) et de leur contenu fonctionnel minimal. Vous patienterez environ le double de ce temps, jusqu'à près de 6 heures pour l’intégralité de la suite (environ 56 Go !). La faute à ces milliers de fichiers audio que constitue la collection des 6 Jam Packs (des boucles prêtes à l’emploi pour GarageBand et Logic Pro/Express), des effets sonores, fonds musicaux et autres boucles pour Soundtrack Pro, du morceau de démo (utile), des outils et divers gestionnaires. En un mot : fastidieux !
Et mieux vaut ne pas être trop loin de l’ordinateur, l’installeur réclame régulièrement l’insertion de l’un des 9 DVD composant la suite. Fort heureusement, en optant pour la personnalisation de l’installation, il est possible de sélectionner un autre disque dur que celui de démarrage pour le stockage d'une partie du contenu. Saluons néanmoins Apple quant au nouveau packaging, le poids entre les 2 moutures étant passé de plus de 5 kg à 750 gr. Certes, la documentation n’est plus constituée que de livrets de prise en main d’installation, de Logic Pro et Mainstage, le manuel détaillé étant en PDF sur le premier DVD. Écologie oblige, la suppression du papier n’est que très louable par les temps qui courent ! Mais les misères d’installation ne sont pas encore terminées, un détour par « Mise à jour de logiciels » est impératif avant de procéder au moindre lancement (pas de démarrage sous 10.6.2). En effet, quelques 617 Mo restent à télécharger avant de s’affranchir de ces terribles préliminaires.
Après redémarrage du Mac, il convient encore de passer la validation des 62 Audio Units présents dans le système. Comprenez par là, les plug-ins audio installés dans le dossier (racine et user) Bibliothèque/Audio/Plug-Ins/Components. Il s’agit des effets audio et instruments virtuels, compatibles avec le format initié par Apple, utilisables par tous les programmes audio capables de les gérer. C’est bien entendu le cas de Logic Pro et Mainstage. Ne pas oublier, à ce stade, d’insérer les dongles USB de protection (s’il y a lieu), sous peine de devoir revalider leur présence. En cas de non-compatibilité immédiate, il convient de se renseigner sur une éventuelle mise à jour des effets incriminés, un tableau récapitulatif listant les incidents. Logic Pro désactive les fautifs, poursuit (enfin) son démarrage et affiche son sélecteur de tâches.
Mise en route
Trois groupes de propositions s’offrent au compositeur / musicien / utilisateur : "Explorer", démarrage sur un projet vide, projet guitaristique ou instrumental. "Composer", selon un style musical (Électronique, Hip-hop, RnB, Rock ou Parolier) et "Produire" (projet multipiste, musique de film, optimisation stéréo avant gravure et configuration pour fonctionnement avec du matériel Digidesign). Un clic sur l’un de ces projets aboutit à l’affichage d’une version optimisée de l’interface en fonction de la tâche à réaliser. Pour aborder les nouveautés de cette suite, nous lançons le projet de démo, fort bien fait au demeurant. Ce qui ne nous empêchera pas de vérifier l’intégralité des fonctions à partir de fichiers réalisés avec cette suite…
Retour sur les bases
Petits rappels à destination des non-spécialistes, la suite Logic Studio est constituée de plusieurs applications dont la principale est Logic Pro 9. Ce type de programme est de plus en plus souvent nommé DAW pour Digital Audio Workstation (station de travail audionumérique) plutôt que séquenceur audio et MIDI, l’ancienne appellation. Mais c’est pareil ! Une DAW permet donc d’enregistrer de l’audio provenant d’un micro chant/instrument ou d’un instrument raccordé, soit aux entrées physiques du Mac (mini jack stéréo peu adapté à cette utilisation) soit aux entrées dédiées d’une interface externe (USB ou FireWire) ou interne (carte PCI). Le signal entrant est alors numérisé (converti d’analogique en numérique / AN ou AD), enregistré et traité par la DAW et retransmis simultanément vers les sorties audio de la carte son (conversion numérique vers analogique / NA ou DA), en temps réel (pour que le chanteur entende sa voix et les autres instruments pendant qu’il chante, par exemple) et en multi pistes (plusieurs musiciens enregistrent en même temps). Vous comprendrez que l’acquisition audio est certainement l’une des disciplines les plus exigeantes qu’un ordinateur ait à traiter.
Le MIDI (pour Musical Instrument Digital Interface) est la technique qui consiste à enregistrer les signaux correspondant aux actions de jeu émanant (le plus souvent) d’un clavier et d’un pianiste. Dans les faits, il s’agit simplement d’un codage qui dit «j’ai enfoncé le do placé au milieu du clavier avec telle force, à telle vitesse et à tel moment». Une séquence complète à ce format ne pèse que quelques dizaines de Ko et sait retracer un arrangement complet à l’aide de tous les instruments qui composent un orchestre. Dans les années 80/90, les données jouées par l’ordinateur étaient reproduites par des synthétiseurs, des expandeurs (la partie électronique d’un synthé sans son clavier) ou des échantillonneurs hardware (les fameux Akai S900/1000/5000).
Aujourd’hui, Logic Pro offre directement au sein de son interface des équivalents logiciels à ces machines, que l’on nomme plus couramment, des instruments virtuels. C’est le Mac qui calcule en temps réel le son qui doit être joué en fonction des données du musicien. Ce sont également ces instruments qui peuvent être joués sur scène, en direct, à l’aide de Mainstage, l’autre application phare de Logic Studio. Et pour faire beau, on ne peut oublier la panoplie d’effets (réverbération, écho, distorsion, chorus, etc.) mise aussi à disposition de l’utilisateur, toujours calculés en temps réel. Le Mac hôte doit être puissant, rapide et fortement doté en RAM pour être à même de faire fonctionner sereinement Logic Studio. Cette partie ne traite que de Logic Pro 9 et Apple recommande un Mac Intel et 2 Go de RAM. Pour notre part, nous avons testé Logic Pro 9 sur un MacBook Pro 2.5 GHz à 4 Go de RAM sur 10.6.2.
Plongée dans l'interface
Ce labo n’a pas pour but de tester l’intégralité des fonctions de Logic Pro 9, elles sont trop nombreuses et surtout, commencent à être bien connues des spécialistes arpentant le web. Néanmoins, pour ceux qui découvrent ce qu’est une DAW, un rapide tour du propriétaire s’impose. Un arrangement est constitué d’un certain nombre de pistes, audio et/ou MIDI, placées verticalement, leur contenu s’affichant au centre de l’interface. Le fait d’en sélectionner une donne accès à un inspecteur de piste, placé verticalement dans la partie latérale gauche de la fenêtre. Cela permet au musicien d’ajuster son volume particulier, éventuellement d’y insérer différents effets, de gérer son routage au sein de la chaîne audio, de commander l’enregistrement, etc.
La partie droite est affichée de manière optionnelle ou masquée pour laisser la place à l’arrangement en cours. Affichée, elle bascule sur Notes (pour un descriptif textuel du titre), Listes divisées en Événement (un éditeur de positionnement d’événements classés selon leur ordre d’apparition), Marqueur (accès direct à certains endroits clé du titre), Tempo (le BPM du morceau et ses éventuelles variations), Altération (la tonalité et la mesure du titre) et Média divisé en Chutier (fichiers audio utilisés dans le titre), Boucles (les Apple Loops classées comme dans GarageBand), Bibliothèque (un accès direct à des préréglages type d’instruments audio) et Navigateur (le moteur de recherche interne).
L’éditeur d’échantillons
L’un des aspects plaisants de Logic Pro est le fait de pouvoir éditer n’importe quel événement, d’un double-clic sur sa représentation au sein de la fenêtre d’arrangement (rectangles colorés nommés parts) avec l’éditeur approprié (échantillon s’il s’agit d’une part audio, clavier pour une part MIDI).
L’éditeur clavier
Cet éditeur n’apparaît pas dans une fenêtre distincte, mais dans une division ajustable de l’interface, laissant ainsi un œil sur ce qui se passe ailleurs. La zone d’édition est aussi accessible en cliquant sur les boutons ad-hoc placés sous la fenêtre d’arrangement. De cet endroit, le musicien commutera à loisir entre Table de mixage, éditeur de partition et Hyper Editor (paramètres généraux du morceau).
La Table de mixage
L’éditeur Hyper Editor
Autre point sympa, la possibilité d’avoir toujours sous la main deux des outils disponibles. D’abord en les choisissant, puis en cliquant sur la touche Commande pour commuter entre eux.
Sélection d’un second outil
La barre de transport est placée au bas de l’interface, les préférences générales permettant de fixer les raccourcis clavier et le système audio utilisé, entre autres.
La barre de transport
Côté système audio, Logic Pro est compatible avec le matériel Digidesign, une option accessible via les préférences audio (DAE pour Digidesign Audio Engine). Le musicien peut envisager de travailler simultanément en mode Core Audio, avec les entrées du Mac ou une carte son externe de son choix.
Les préférences audio « multi systèmes »
Reste que l’interface de Logic Pro risque de rebuter le néophyte venant de GarageBand tant les options abondent. Et ce n’est pas le fait de se tourner vers la version Express qui changera la donne, les deux programmes sont similaires (à quelques fonctions près), la différence se faisant essentiellement sur l’offre complémentaire fournie avec la version Studio. Ainsi, sont absents de Logic Express 9 :
Logiciels
- WaveBurner
- MainStage 2
- SoundTrack Pro 3
- Compressor
- 40+ GB d’échantillons et de boucles AppleLoops (tous les Jam Packs)
Fonctions
- support Digidesign DAE/TDM
- DAP (Distributed Audio Processing avec Logic Node, procédé qui permet d’utiliser un autre Mac comme unité de délestage de calculs pour effet et instruments virtuels)
- Surround (son 5.1, 7.1)
Plug-ins et effets
- EVP88
- EVB3
- EVD6
- Sculpture
- Space Designer
- Delay Designer
- Linear Phase EQ
- Match EQ
- Multipressor
Les fonctions clé
Ou du moins, celles qui caractérisent cette version 9 ou se différencient de la concurrence ! A commencer par les takes ou prises multiples. Le concept est simple. Par exemple, un guitariste doit faire un chorus (solo) où un chanteur rappe entre un certain nombre de mesures. Dans ce cas de figure, on ne sait jamais à l'avance quelle prise sera la bonne ou laquelle sera la préférée. Il suffit à l’opérateur (qui n’est pas forcément le musicien) de mettre Logic en cycle (boucle) sur les mesures convenues et de s’assurer que le bouton de remplacement de contenu est désactivé (dans la barre de transport). Ensuite on passe en enregistrement, le musicien faisant son œuvre autant de fois que nécessaire.
Chaque prise (take) se retrouve dans une nouvelle piste audio, toutes les pistes étant regroupées dans un dossier sur lequel il suffit de double cliquer pour y accéder. Après le passage en lecture, il devient possible de sélectionner chacune des prises afin de les écouter individuellement puis d’opter pour la meilleure. Mais mieux encore, l’ingénieur son peut décider de créer une composite, une piste qui contiendra les extraits les meilleurs de chacune des prises pour n’en faire plus qu’une seule. Une simple sélection dans la forme d’onde suffit à ajouter les segments d’audio désirés, ceux-ci apparaissant dans une teinte différente en référence au fichier de provenance.
Création d’une piste composite à partir d’un dossier de Takes
L'arrivée de Flex
C’est le nom de la nouvelle technologie introduite avec Logic Pro 9. Il s’agit d’une fonction d’étirement temporel (Time Stretch) qui manquait cruellement, elle est pratique et accessible en permanence. Cet outil permet de reprendre des défauts de mise en place rythmique. L’effet sur une voix est surprenant car en quelques clics, on va modifier la diction d’un chanteur. Dans les faits, il suffit de sélectionner l’outil et son mode d’action (à choisir selon le type de fichier à traiter).
Mode d’action de la fonction Flex
Un découpage vertical symbolisant les transitoires (transients) du fichier audio s’affiche au-dessus de la forme d’onde.
Détection des transitoires au sein des fichiers audio de la piste
Il ne reste plus qu’à repérer la syllabe ou la partie à modifier, cliquer sur l’une des transitoires pour y positionner un marqueur puis à le cliquer/déplacer afin d’étirer ou de raccourcir ce passage du fichier. L’ensemble de la forme d’onde se recale en fonction de l’étirement / compression réalisé. La mise en lecture suffit à se rendre compte de l’efficacité du système. Et comme un exemple vaut mieux qu’un long discours, cliquez sur les 3 fichiers ci-dessous afin d’apprécier (MP3-1 fichier original ; MP3-2 fichier altéré sur la dernière syllabe et MP3-3 fichier altéré rythmiquement au début et sur la dernière syllabe).
Modification des marqueurs de transitoire
Remplacement / doublement de batterie
Autre fonction spectaculaire, le remplacement / doublement de batterie (Drum Replacer). Votre batteur vous a enregistré un groove superbe, mais vous trouvez, après coup et surtout après son départ, que le son de sa caisse claire n’est pas top. Pas de problème, sélectionnez simplement la piste contenant le fichier audio puis à partir du menu Piste, choisissez la fonction éponyme. Une boîte de dialogue vous propose alors d’isoler l’instrument incriminé puis de le remplacer (ou doubler), après réglage de la sensibilité de détection (curseur à glisser), par un instrument virtuel équivalent, l’EXS24, en l’occurrence.
Détection de la grosse caisse au sein d’une prise batterie
Après validation, une piste MIDI est créée, celle-ci jouant la sonorité par défaut de l’EXS24. Rien n’empêche ensuite d’explorer les autres sonorités proposées par l’EXS24 ou de modifier celle proposée.
Remplacement du choix de grosse caisse par défaut par l’une de nombreuses sonorités d’origine proposée par l’EXS24
Le coin des gratteux
Nouvelle clientèle potentielle, le monde des guitaristes, au sens large. Depuis l’avènement des premiers amplificateurs virtuels comme Amplitube d’IK Multimedia ou Guitar Rig de Native Instruments, la plupart des éditeurs de DAW se sont penchés sur l’incorporation directe de tels outils au sein même de leur interface. Longtemps à la traîne de l’informatique musicale ou de la MAO, les 6 ou 4 cordistes commencent à réaliser qu’il n’est plus forcément obligatoire de maîtriser un clavier MIDI pour composer avec un ordinateur. En leur proposant des émulations logicielles proches (interface et son) des matériels qu’ils utilisent au quotidien, Apple semble bien vouloir les séduire. Le dernier GarageBand avait déjà indiqué cette tendance (test de GarageBand '09). Avec Logic Pro 9, le concept va plus loin. Après création d’une piste audio puis enregistrement d’un fichier « guitaristique » neutre, brut de guitare (pour l’exemple), le musicien dispose de plusieurs possibilités pour colorer le son.
Choix du mode de coloration du son de guitare
Amp Designer
On construit dans cette section l’ampli idéal, à choisir parmi 25 têtes, 25 cabines de HP et 3 micros. L’esthétique des modèles émulés ne permet pas de douter quant aux originaux modélisés : Fender, Marshall, Vox, Mesa Boogie, Orange et autres sont tous de la partie. Si la tâche paraît compliquée, le musicien peut piocher directement dans les présélections aux noms évocateurs quant au type de son produit par l’ampli.
Sélection d’une présélection à partir d’Amp Designer
Libre ensuite de customiser le preset en modifiant d’abord les réglages proposés sur la face avant, puis en sélectionnant un autre cabinet de HP et enfin en déplaçant le micro de reprise du son.
Ajustement du positionnement du micro de reprise
Côté son, les premiers tests sont satisfaisants, dès lors que l’on connaît les limitations de ce genre d’émulations. Réalistes en sons clairs, correctes en crunch et variables en saturé. Retenons que l’idée est de prêter main-forte au créateur et qu’elle n’est pas de remplacer un véritable ampli à lampes surchauffées dont la sonorité n’est pas imitable. Par contre, elles autorisent des prises de son avec une simple guitare branchée sur une carte son, l’ordinateur étant sur le bureau de la chambre. Au milieu d’un arrangement et dans l’optique de faire une maquette, ou des tests du son à employer en studio, le procédé est imbattable !
Bass Amp
Même combat que Amp Designer, cette fois pour les bassistes. Disons que l’on sent bien ici que le travail de fond n’a pas été le même que pour les confrères à 6 cordes, même s’il est vrai que les bassistes cherchent rarement à obtenir des sons spéciaux. Apple aurait pu s’inspirer du design de certains amplis typiques, histoire d’offrir une interface un peu plus léchée que celle-ci. Côté son, ça fonctionne, reste à savoir ce qu’en penseront les intéressés, une prise directe et une bonne égalisation permettant de faire aussi bien. Reste que le module est disponible et qu’on peut s’en servir !
Bass Amp émule les sons de basse mais est beaucoup moins sexy que Amp Designer
GuitarAmpPro
Il s’agit de la version précédente d’émulations de sons de guitare. Elle reste disponible mais n’apporte plus rien par rapport à Amp Designer. Elle peut éventuellement servir à générer une couleur complémentaire à un son en cours d’édition. Son fonctionnement est dans la forme, identique à Amp Designer et de nombreux presets sont présents, au cas où.
Guitar Amp Pro est l’ancien simulateur d’amplis incorporé à Logic Pro
Pedal Bord
Comme son nom l’indique, le Pedal Board est l’équivalent logiciel d’une boîte à pédales que les guitaristes affectionnent particulièrement. À l’image des amplis, Logic Pro 9 propose tout ce qu’un guitariste ne pourra jamais s’offrir en hardware soit 30 pédales modélisées sur les plus fameuses d’entre elles, issues des familles Overdrive, Distortion, Fuzz, Delay, Chorus, Flanger, Phaser, Tremolo, Treble Boost ou Wah. Le musicien peut construire son pédalier en partant de zéro, en glissant / déposant les effets de son choix dans l’ordre qu’il le souhaite, de la droite de l’interface vers la gauche.
Agencement de pédales dans le Pedal Board
Rien n’empêche de réordonner les pédales ensuite, si le besoin s’en fait sentir. Puis, en cliquant sur le tiroir positionné au-dessus des pédales, le programmeur est capable de router deux chemins de pédales vers un mixeur. Ce dernier sait mélanger les signaux issus de chaque ligne d’effets ou commuter le son de l’un, de l’autre ou encore, balancer les lignes plutôt à droite qu’à gauche et vice-versa.
Deux chemins d’effets sont mixables via un mixeur de sortie
Ceux qui ne souhaitent pas se prendre la tête à partir de zéro ont à leur disposition pléthore de présélections, que ce soit pour un effet particulier, plusieurs réglages d’un même effet ou un set complet de pédales orienté vers un style de son spécifique.
Remplissage du Pedal Board à partir d’un preset de son type
Le seul vrai problème de cet assemblage virtuel est sa commande en temps réel ! Il est en effet bien difficile de restituer le jeu du pied d’un guitariste sur une pédale wha-wha à l’aide de la souris ou d’en créer le rendu via l’automation d’un paramètre… La solution passe par un pédalier de commande MIDI et de pédales d’expression ou par le modèle HYPERLINK GIO dédié, fabriqué par Apogee. Sans en faire l’éloge, il semble parfaitement correspondre aux besoins des guitaristes puisqu’il combine les fonctions de carte son avec entrée guitare, mise au niveau optimale du signal audio et celle de pédalier de commande pour les effets et autres réglages d’ampli. Comptez quand même 395$ (environ 265 €).
Le pédalier GIO, compatible avec Logic Pro 9 / Express 9, Mainstage 2 et GarageBand '09
Designer d’espaces
Comme dit au début de ce test, il est bien difficile de couvrir tous les aspects de ce Logic Pro 9. On peut tout de même faire un petit détour par le Space Designer, une unité de réverbération comprenant pas moins de 900 modèles d’espaces acoustiques, prélevés ici et là de par le monde. Il semble utile de s’appuyer sur les présélections offertes, celles-ci étant réparties en 3 familles - small, medium et large spaces, vous aurez tout compris ! Les réglages s’effectuent de manière traditionnelle en agissant sur des potentiomètres et pour certains d’entre eux (enveloppe), sont doublés d’ajustements via des courbes de bézier, au centre de l’afficheur principal. Du grand art, des rendus magnifiques, reste juste à bien maîtriser ce que l’on fait pour ne pas en faire n’importe quoi…
Le plug-in de réverbération Space Designer
Conclusion
On pourrait en écrire au moins autant que ce que vous venez de lire sur les améliorations portées à Logic Pro 9 au sein de cette version 2 de Logic Studio. Les options d’importation au tempo, par exemple, permettent de construire un projet avec une partie de batterie enregistrée à une vitesse donnée et un riff de guitare à un autre pour les adapter à celui de la session en cours. Le varispeed qui offre de tester une composition à différents tempos ou d’enregistrer une phrase complexe à un BPM moins élevé pour le réaccélérer ensuite. Pour les guitaristes (toujours), la possibilité d’afficher les partitions en tablatures avec symboles d’accords au-dessus de la portée comme pour les partitions commerciales.
Au final, l’investissement dans cette version se justifie pleinement, ne serait-ce que pour Logic Pro seulement. Et derrière il y a encore les autres applications, dont Mainstage qui en version 2 justifie tout autant son achat… Le seul vrai regret est le fait que Logic Pro n’ait pas encore été réécrit en 64 bits pour satisfaire à Snow Leopard. Gageons que ce sera chose faite dans moins de 18 mois, le calendrier de mise à jour auquel semble s’être désormais conformé Apple entre deux évolutions majeures !