Alors que s'ouvre lundi la WWDC, Marco Arment tente d'ouvrir un front pour pousser Apple à améliorer un point sensible de sa relation avec les développeurs. Le créateur d'Instapaper en veut au système de rapport de bugs dont le constructeur ne tiendrait pas suffisamment compte. Arment explique avoir signalé une quinzaine de bugs (seulement) depuis 2009 : 8 se sont révélés des doublons, 6 n'ont jamais obtenu aucune réponse de la part d'Apple, et un seul a fait l'objet d'une demande de renseignement… sans que le développeur ait obtenu plus de nouvelles à son sujet.
Évidemment, ces expériences sont particulièrement frustrantes pour des développeurs qui passent du temps à débusquer et documenter ces bugs ; un investissement parfois pénible et coûteux, dont ils ont l'impression qu'il ne sert à rien, la grande muette qu'est Apple ne donnant aucune nouvelle.
Afin de pousser la Pomme à enfin réagir, ne serait-ce qu'en donnant l'impression de prendre en compte les bugs soumis par sa communauté, une initiative a été mise en place, baptisée « Fix Radar or GTFO ». Celle-ci propose aux développeurs d'envoyer via le système de rapport de bugs (alias Radar) un courrier type, gentil mais ferme, demandant à Apple d'améliorer les choses. Cela pourrait par exemple passer par la possibilité d'envoyer des radars directement depuis Xcode, sans devoir en passer par une interface web nécessitant à chaque fois une connexion. Les 653 développeurs ayant ajouté leur signature à GTFO demandent aussi de pouvoir consulter et commenter d'autres rapports, afin de ne pas perdre de temps sur un bug déjà signalé.
Le son de cloche est cependant un peu différent chez d'autres développeurs. Hugo Kessler, développeur de GlennKessler [3.0.2 - US - Gratuit - iPhone/iPad - iOS 7 - Glenn Kessler], précise de son côté que 90% des bugs qu'il soumet sont corrigés. « Je suis heureux et je continue de signaler [des bugs] ». Daniel Jalkut, quoique plus désabusé, va tout de même dans le même sens que son collègue. Le créateur de MarsEdit ou FastScripts écrit avoir rapporté 161 bugs depuis 2009 : il a certes « perdu du temps » et avoue avoir ressenti une certaine frustration de l'inertie des ingénieurs d'Apple, mais il a eu l'honneur d'être cité comme découvreur d'une faille dans OS X.
Certes, il serait agréable de s'entendre dire que les retours des développeurs sont importants, ou que « nos préoccupations ont été entendues ». Mais en bout de course, si « nous développeurs, voulons que les plateformes d'Apple fonctionnent aussi bien que possible, la triste et courte vérité est que nous devons signaler des bugs » (sous-entendu : « de manière bien plus fréquente que Marco Arment »). Le reste du temps, il faut prendre sur soi…