Sur iOS, les clients mail sont légion, des plus simples aux plus professionnels, en passant par des propositions assez audacieuses (comme Triage par exemple). Mais sur OS X, le choix est plus limité malgré les problèmes récurrents de Mail. Il y a donc une certaine logique à voir débarquer sur Mac l'adaptation d'une réussite d'iOS, Mailbox.
Mailbox, propriété de Dropbox depuis l'année dernière, avait en avril promis une beta pour OS X, une annonce qui a immédiatement suscité beaucoup d'attente. La déclinaison pour iOS, sortie en février 2013, avait quelque peu bouleversé le petit milieu des clients e-mail alternatifs grâce à une idée toute simple : gérer ses courriels comme une liste de tâches. Original et plus productif qu'il n'y parait.
Mais avant toute chose, sachez que Mailbox ne sera d'aucune utilité pour bon nombre d'entre vous. Tous ceux qui utilisent IMAP, Exchange, POP, ou d'autres protocoles ne pourront pas gérer les messages de leurs comptes. Historiquement, Mailbox est attaché à Gmail, qui offre suffisamment de souplesse dans la création de dossiers permettant de classer les messages en attente. L'application iOS avait ajouté en décembre dernier le support des comptes iCloud, ce qui est aussi le cas de la beta pour OS X.
Le seul support de Gmail et d'iCloud, c'est là le mur auquel vont se heurter tous ceux qui voudraient bien se passer de Mail d'Apple, et qui devront continuer à prendre leur mal en patience. Les utilisateurs qui se servent d'un de ces services (ou des deux) trouveront cependant en Mailbox un allié précieux, même si le logiciel de Dropbox reste en beta.
Gérer ses courriels à la papa…
Mailbox est d'abord et avant tout un logiciel de gestion de courriels. On y retrouve les fonctions habituelles de base, à savoir l'envoi de messages accompagnés ou non de pièces jointes, l'accès aux contacts du Carnet d'adresses d'OS X pour l'auto-complétion des adresses, l'affichage standard en vue conversation, la sauvegarde dans un dossier, auxquels se rajoutent évidemment les fonctions traditionnelles de Mailbox. En revanche, pas de gestion de règles, mais c'est assez logique étant donné la nature de Mailbox. Au delà de ces fonctions classiques, le cœur du fonctionnement du logiciel pour OS X reste en effet le même que sur iOS : gérer les messages comme des tâches à réaliser (consulter, dans le cas présent) pour faire en sorte de nettoyer complètement la boîte de réception.
Le logiciel permet de classer ses messages dans des listes temporelles : à lire plus tard le même jour, dans la soirée, demain, dans un mois, etc. Charge ensuite à l'application d'afficher à l'heure dite les messages stockés pour plus tard (qu'on se rassure, ils sont toujours disponibles dans la lecture dans le menu Later). Tout cela se déroule très simplement : il suffit de glisser un message sur la gauche ou de cliquer sur la petite icône d'horloge au centre de la fenêtre principale. Le trackpad se montre ici d'une redoutable efficacité puisque le mouvement de « glissé » d'un message, repris de l'app iOS, se montre redoutablement efficace sur un MacBook ou via un Magic Trackpad.
… et un peu plus que ça
Mailbox ne fait rien comme tout le monde, comme le prouve la prise en charge des brouillons, assez particulière. L'application pour OS X synchronise toutes les secondes le message sur lequel on travaille sur le nuage de Dropbox, afin de le retrouver ensuite sur l'app iOS (et inversement). Deux contraintes : cela signifie qu'il faut posséder un compte Dropbox, sinon le brouillon restera sur le Mac (Dropbox est de toutes manières obligatoire pour profiter de Mailbox). Et le brouillon n'apparaitra pas dans un autre logiciel mail que Mailbox. On est censé le retrouver sur iOS, mais pour cela il faudra attendre une mise à jour de l'app mobile. Autre limitation, il n'est visiblement pas possible de sauvegarder un nouveau message comme brouillon, cela ne concerne encore que les réponses aux messages reçus.
La synchronisation entre les clients iOS et OS X est une des priorités des développeurs. La fonction Snooze to Mobile (et Snooze to Desktop qui apparait sur l'app iOS) en est une illustration : il est possible de demander à Mailbox sur OS X de rappeler l'existence d'un courriel à la version iOS, et vice-versa. Le message « snooze » est alors marqué d'un point orange.
On trouve dans Mailbox la fonction Auto-Swipe, qui permet une fois activée de créer des « comportements » : en maintenant le clic sur une des icônes, on pourra décider d'archiver, de supprimer ou de placer les prochains messages d'un même destinataire ou d'une conversation dans une liste à lire plus tard. S'il existe une boîte spam, sa gestion reste malheureusement toujours problématique aussi bien sur iOS que sur OS X : aucun réglage n'est disponible, ni raccourci-clavier ou mouvement spécifique.
Autre aspect appréciable de Mailbox : même s'il ne s'agit que d'une beta — relativement stable dans cette rapide prise en main —, le logiciel s'est montré aussi véloce que sous iOS.
Mailbox pour OS X reprend donc beaucoup, et logiquement, de son homologue sous iOS. Outre les fonctions, on retrouve aussi le design de l'application qui oscille entre iOS 7 et OS X Yosemite. L'interface marque un sérieux changement par rapport au Mail de Mavericks et aussi de Yosemite. On aurait aimé un meilleur respect des canons d'OS X pour la barre du haut par exemple, qui dans Mailbox ne ressemble à rien de connu sur un Mac. Il est également impossible de redimensionner les colonnes, ce qui peut se révéler un peu problématique. L'utilisateur habitué de Mailbox ne perdra cependant pas de temps à y chercher ses petits (à moins de passer en plein écran sur un écran de 27 pouces : il sera alors noyé dans le blanc).
Il est possible de s'inscrire au programme de beta à cette adresse. Ceux qui utilisent Mailbox sur iOS et qui se sont déjà inscrits pour tester Mailbox ont dû (ou vont) recevoir une invitation. Et pour ceux qui ne veulent pas essuyer les plâtres, rappelons l'existence d'AirMail.