BlackMagic a révélé ce début de semaine au salon du NAB que la prochaine version 8 de Fusion sortirait sur Mac OS X en plus de Windows et de Linux. Il s’agit d’une surprise, car au moment où l’australien BlackMagic Design a racheté eyeon Software — éditeur de Fusion 7, l’un des logiciels professionnels les plus avancés de compositing, d’effets spéciaux et d’animations graphiques — il n'y avait qu'une offre Windows.
Certes, on connaissait l'appétence de Blackmagic pour les solutions Apple, mais d’aucuns estimaient qu’il faudrait attendre plus de temps avant de pouvoir profiter de Fusion sur Mac. Comme l’avait précisé le PDG de Blackmagic : « Je me sers d’un Mac donc je veux pouvoir me servir de Fusion sans avoir à passer par l’émulateur VMware dont j’ai besoin actuellement pour le faire tourner». L’éditeur a mis les bouchées doubles puisqu’en quelques mois il dispose d’une version bêta pour Mac OS X suffisamment avancée pour être présentée au public [vidéo] !
FUSION 8
L’éditeur a annoncé que la version 8 du logiciel sera disponible en milieu d’année et déclinée en deux versions : Fusion 8 et Fusion 8 Studio. L’une sera gratuite, la payante sera plus complète pour 995 $ (les utilisateurs actuels pourront d'ailleurs la télécharger gratuitement).
Il s’agit d’un tarif bien inférieur à celui que pratiquait eyon Software avant son acquisition par BlackMagic. Son PDG, G. Petty résume cette volonté de déstabiliser le marché ronronnant des outils haut de gamme de compositing. Il entend mettre des bâtons dans les roues de concurrents comme Nuke (The Foundry), Smoke (Autodesk) ou encore les solutions VFX moins puissantes imposant une location du logiciel comme After Effects (Adobe) : « Tout comme DaVinci Resolve, Fusion n‘occasionne aucun coût de maintenance annuel, d'inscription mensuelle ou de connexion au cloud ! ».
D’autre part, l’éditeur australien a profité du NAB pour présenter une nouvelle version de son logiciel d’étalonnage DaVinci Resolve 12. Disponible en juillet prochain elle comporte 80 nouveautés.
RESOLVE 12
Parmi les changements les plus marquants, on retiendra les suivantes : la partie gestion des médias de Resolve continue à être améliorée. BlackMagic essaie de passer d'un programme puissant, mais ne servant qu’à étalonner, à un logiciel de montage disposant de puissantes fonctions d’étalonnage. On peut désormais opérer des fonctions de gestion de fichiers sur des projets, des plans ou bien des timeline.
On peut les déplacer, les transcoder ou les copier avec des options pour les transcoder et/ou relier. De même, on peut enfin importer un plan par un simple glisser/déposer depuis le Finder dans la timeline. On peut choisir des emplacements de stockage favoris pour retrouver rapidement des données auxquelles dont on a souvent besoin et des fonctions d’archivage de projets terminés sont disponibles.
Les dossiers "intelligents" à la FCPX permettent d’associer des critères de recherche à un dossier, afin que les plans soient automatiquement triés selon des mots-clés portant sur leurs métadonnées.
L’interface évolue. Les teintes et les polices utilisées sont censées fatiguer moins les yeux lors des sessions qui s’éternisent. Elle a été enfin optimisée pour les écrans haute définition comme les modèles Retina d’Apple. Elle offre également plus de souplesse, permettant à l’utilisateur de personnaliser plus profondément l’interface de Resolve.
Les outils d’étalonnage progressent également. Resolve 12 permet de travailler à plusieurs en réseau sur des projets dont les timeline utilisent l’espace colorimétrie de Resolve ou celui de l’ACES (Academy Color Encoding System). Cela augure d'une meilleure compatibilité avec d’autres applications.
Les fonctions de montage multicam permettent de passer d’une source vidéo à une autre en temps réel. Rien de bien révolutionnaire pour les habitués d’autres logiciels de montage NLE, et notamment pour ceux de FCPX qui possède les fonctions de montage multicam les plus efficaces du marché. Ce sont néanmoins des changements bienvenus pour tous ceux qui souhaitent un jour monter entièrement leurs vidéos sur Resolve. La synchronisation entre les différentes caméras se fait à partir des points d’entrée, de sortie, des fichiers audio ou bien à partir des TimeCode.
Outre ces améliorations, l’utilisation des différentes fonctions de montage a été perfectionnée. Les outils Ripple, Trim, Roll, Slide et Multi-slip permettent d’effectuer simultanément des coupes et des ajustements asymétriques sur plusieurs pistes, dynamiquement en temps réel. Les timelines peuvent se chevaucher, être affichées ou même masquées pour faciliter les montages complexes.
Autre fonction inspirée de FCP X, Resolve 12 permet de modifier facilement la trajectoire de l’animation d’un clip car celle-ci s’affiche directement à l’écran.
Les transitions sont facilement personnalisables au moyen d'un éditeur de courbes de Bézier capable d'en modifier les formes et donc la rapidité avec laquelle la transition entre 2 plans prend effet. On peut placer plusieurs plans dans un clip unique, qui correspond alors à un « Compound clip/plan composé » de FCPX. Il s’ouvre (« decompose ») dans la timeline ou bien dans une fenêtre spéciale.
Les fonctions audio ont été réécrites. Le taux d’échantillonnage utilisé est plus important. Resolve est plus performant pour la lecture « backward » ou lors de lectures ralenties de clips.
Il est désormais possible de faire un mix audio dynamiquement en modifiant en temps réel le volume des pistes audio tout en lisant le projet. L’application gère les plug-ins au format VST ou AU pour placer des effets audio directement sur les tracks directement dans Resolve. De même, on n’a pas besoin de quitter le programme pour modifier les paramètres des interfaces de ces plug-ins. Ces derniers peuvent être sauvegardés. On peut enfin réaliser un export AAF d’un projet pour finir le mix dans Pro Tools d’Avid par exemple.
Un trackeur 3D permet à l’excellent trackeur de Resolve de fonctionner efficacement même lorsqu’il y a un changement de perspective dans le plan, et que la « Window » suivie (partie de l’image sélectionnée par l’utilisateur) est masquée pendant un moment.
Enfin, Resolve 12 comporte un nouvel incrustateur 3D (« 3D Keyer »). Il permet d’intégrer facilement un fond vert en l’associant à une série de fonctions (noise supression, de-spilling, match color et perspective tracker) simplifiant au final le compositing de séquences complexes. Ce ne sont là que quelques unes de ces 80 nouveautés, il faudra patienter jusqu'au milieu de l'été pour en profiter [vidéos de démonstration].