Google projette un changement important dans la gestion des extensions de Chrome qui pourrait bouleverser certains bloqueurs de pubs.
Actuellement, certains d’entre eux, dont le populaire uBlock Origin, exploitent l’API webRequest
pour filtrer les pubs. Le système est le suivant : le navigateur demande à l’extension de contrôler toutes les requêtes. Toutes celles qui se trouvent sur la liste noire de l’extension sont dès lors bloquées. Les bannières et autres types de pubs disparaissent ainsi des sites web.
Ce système présente deux inconvénients selon Google : il peut avoir un impact sur les performances, puisque chaque requête doit être analysée et qu’elles peuvent être nombreuses ; et une extension malveillante pourrait en profiter pour abuser l’utilisateur. Or, après plusieurs cas d’extensions pernicieuses, Google veut améliorer la sécurité de Chrome en contrôlant celles-ci plus strictement.
Dans la version préliminaire du Manifest V3, le document listant le fonctionnement des extensions, l’éditeur propose de remplacer webRequest
par declarativeNetRequest
. Avec cette API, le système est inversé, c’est l’extension qui demande au navigateur de bloquer telle ou telle requête. Tout le reste passe automatiquement.
C’est une approche similaire aux bloqueurs de contenus disponibles pour Safari depuis iOS 9. Elle est présentée par Google comme plus efficace et plus respectueuse de la vie privée, puisque l’extension n’a pas connaissance de l’intégralité des requêtes effectuées.
Seulement, comme présentée actuellement, declarativeNetRequest
est aussi plus limitée et ne permettrait pas des extensions comme uBlock Origin ou uMatrix, alerte leur développeur. La nouvelle API limiterait par exemple le nombre de règles à 30 000, ce qui serait déjà insuffisant pour gérer la populaire liste de filtres EasyList. Sur iOS, 1Blocker X contourne une limitation similaire en multipliant ses extensions.
Si certains bloqueurs de pubs sont effectivement menacés par la décision de Google, d’autres pourraient s’adapter relativement facilement (c’est le cas d’AdBlock Plus). Le changement n’est de toutes les manières pas encore entériné et encore moins implémenté.
Source : Ars Technica