Alors que plus d'un était sceptique, Adobe continue de tenir sa promesse de faire évoluer en parallèle ses deux éditions de Lightroom. Lightroom « tout court », la version multiplateforme qui exploite le cloud (appelons-la « Lightroom Cloud » par commodité), se rapproche encore un peu plus de la version Classic en matière de fonctionnalités grâce à de nouveaux ajouts.
Sur toutes les plateformes, Lightroom Cloud permet désormais d'ajouter des filigranes graphiques ainsi que d'avoir un historique des modifications importantes des photos, deux fonctionnalités réservées à la mouture Classic jusqu'à présent.
Sur les deux versions de Lightroom, l'outil Virage partiel, qui sert à personnaliser les couleurs de l'image, a été entièrement revu. Prenant désormais la forme de roues chromatiques tridirectionnelles (une pour les ombres, une pour les tons moyens et une pour les hautes lumières), le nouvel outil Color Grading offre bien plus de latitude qu'avant. Une autre amélioration commune est le zoom sur l'image, qui offre un meilleur contrôle : on peut faire un zoom défilant (en appuyant sur la touche Shift) ou bien par zones (en appuyant sur Commande).
Si Lightroom Cloud se rapproche de son ainé, la ligne de démarcation entre les deux reste claire. Les innovations tirant parti de l'intelligence artificielle sont presque toujours réservées à Lightroom Cloud. Ainsi, la mise à jour de ce mois-ci introduit sur mobile et sur le web une fonction qui sélectionne automatiquement les meilleures photos d'un album.
Le fonctionnement n'est pas aussi automatisé que dans l'application Photos d'Apple : il faut d'abord ouvrir un album, puis sélectionner la fonction « Choisir les meilleures photos ». Lightroom va alors analyser le contenu de l'album pendant une dizaine de secondes puis séparer en deux groupes les photos : d'un côté les « choisies », de l'autre côté les « autres ». L’analyse (une étape indispensable à chaque utilisation de la fonction, même sur un album déjà analysé) est basée sur la qualité des photos et les visages présents à l'image. Un curseur permet d'augmenter ou abaisser le seuil de qualité (le nombre de photos « choisies » diminue si on augmente ce seuil).
La fiabilité de l'analyse est sujette à discussions. Durant mes essais, Lightroom a exclu certaines photos que j'aurais personnellement gardées. Il faut dire que les critères objectifs de qualité d'une photo n'entrent pas toujours en compte quand on doit sélectionner un cliché plutôt qu'un autre. C'est toute la difficulté de l'exercice pour un algorithme. Néanmoins, cette fonction aide à faire un tri quand il y a plusieurs photos très proches.
Lightroom Classic est pour sa part cantonné à une approche plus… classique de la gestion et de la retouche de photos. C'est dommage, car une dose d'intelligence artificielle ne ferait pas de mal pour simplifier certains pans du logiciel historique, comme la recherche.
La traditionnelle (et toujours bienvenue) amélioration des performances est de la partie pour Lightroom Classic. Cette fois-ci, c'est l'utilisation des outils Pinceaux et Dégradés qui est optimisée lorsque l'accélération graphique est activée. Le défilement dans les dossiers et les collections devrait être plus rapide également.
Enfin, Lightroom Classic garde comme avantage sa prise en charge des appareils photo en mode connecté, pour les contrôler depuis son interface. La version 10.0 dispose d'un nouveau mode Live View pour les appareils Canon.
Les deux éditions de Lightroom sont comprises dans le Creative Cloud pour la photo, à partir de 11,99 €/mois. Adobe donnera des informations sur la version native de Lightroom Cloud pour Mac Apple Silicon (qui ne devrait plus trop tarder) peu après la conférence MAX. Pour sa part, Lightroom Classic sera adapté sur la nouvelle architecture en 2021.
Mise à jour à 18h40 : correction au sujet du nouvel outil Color Grading.