WordPress Playground est une expérimentation lancée par les développeurs du CMS (Content Management System, un système de gestion de contenu en bon français) avec un objectif intriguant. Cette app codée en PHP tourne entièrement dans… votre navigateur. Quand vous chargez la démo, ce n’est pas un serveur qui se charge de faire tourner le code PHP pour générer les pages web ainsi que la base de donnés MySQL normalement indispensable à tout site conçu avec WordPress. Tout est entièrement en local, dans la session du navigateur, grâce à des technologies modernes qui le permettent.
Le code PHP ne peut pas être interprété directement par les navigateurs web, qui ne savent afficher que des pages web en HTML. C’est pourquoi on a traditionnellement besoin d’un serveur qui se charge de la création de ces pages. À la place, le projet repose sur WebAssembly, un standard du web qui permet de faire tourner du code bas niveau dans un navigateur. C’est lui qui remplace le serveur PHP, en se chargeant d’interpréter à la volée le code source de WordPress pour générer des pages web.
La base de données MySQL ne peut pas fonctionner de cette manière, mais WordPress Playground repose sur une base de données en SQLite à la place, à l’aide de ce plugin. Ce moteur de base de données est moins puissant, mais il a l’avantage de reposer sur un fichier unique, ce qui est intéressant dans ce contexte. Enfin, le serveur web qui se charge traditionnellement de répondre aux requêtes du navigateur est remplacé par un module en JavaScript qui repose sur les ServiceWorkers.
Cette approche prouve que l’on peut créer un site web en une poignée de secondes, ce qui pourrait représenter une partie du futur de WordPress. Les plus gros sites ont besoin de toute la complexité historique du CMS, mais une version allégée pourrait suffire à bien des besoins et elle pourrait nécessiter des ressources bien plus légères. WordPress Playground ne permet que de créer des sites qui disparaissent sitôt un onglet fermé, mais on pourrait imaginer un service similaire, avec un serveur allégé pour stocker les données et fichiers et la partie serveurs web pour distribuer le site. Toute l’édition pourrait très bien rester effectuée dans le navigateur web, en réutilisant la base de cette démonstration technique.
Comme tous les développements autour du CMS, WordPress Playground est un projet open-source et vous trouverez toutes les sources sur GitHub. Des instructions pour l’installer sur votre propre serveur sont aussi proposées, mais les développeurs préviennent qu’on en est encore au stade de l’expérimentation, ce n’est pas prêt pour une mise en production. La documentation est aussi proposée à cette adresse.
Source : CSS-Tricks