iA Presenter est la nouvelle app proposée par les créateurs de l’excellent iA Writer. Si ce nom ne vous dit rien, sachez qu’il s’agit d’un éditeur de texte qui repose sur Markdown, un langage de balisage simplifié pensé au départ pour tous ceux qui écrivent sur le web. Par rapport à ses innombrables concurrentes, cette app s’est toujours distinguée par son interface minimaliste, où seul votre texte peut rester à l’écran, et par des fonctionnalités restreintes, même si elle a gagné en complexité au fil des années.
Avec iA Presenter, ses concepteurs entendent reprendre cette approche minimaliste, mais pour créer des présentations. N’espérez pas retrouver un clone de Keynote ou de PowerPoint, c’est le Markdown qui est encore au cœur de cette app. Par défaut, seuls les titres et les images sont affichés sur les diapositives, le texte est utilisé pour les notes du présentateur. La syntaxe habituelle du Markdown est conservée, avec quelques ajouts ou modifications légères pour l’améliorer dans ce contexte.
Ainsi, trois tirets à la suite servent à définir la limite entre deux diapositives, tandis qu’une ligne vide crée un nouveau bloc. Vous pouvez ainsi avoir plusieurs blocs de texte ou images sur une même diapositive, ou au contraire afficher un seul élément sur chaque page. Autre modification, l’aspect des images peut être ajusté avec des paramètres supplémentaires qui jouent sur leur taille (remplir l’espace ou afficher toute l’image), les positions verticale et horizontale si l’image de base est plus grande, ou même ajoute des filtres et ajuste la transparence. iA Presenter intègre un menu contextuel associé à chaque fichier, ce qui évite d’avoir à apprendre une autre syntaxe.
Même si la base est du texte en Markdown, iA Presenter repose sur son propre format de fichier pour stocker toutes les images en même temps que le texte. C’est un format maison, mais l’app utilise un paquet standard de macOS qui peut être ouvert via le Finder de macOS (clic secondaire > Afficher le contenu du paquet). À l’intérieur, pas de XML compliqué, on retrouve le Markdown dans un fichier texte, les images dans un dossier et un fichier json
avec des informations sur le thème choisi et les options éventuellement modifiées le concernant.
Le thème, justement, défini l’aspect général de la présentation. Les apps traditionnelles sur le segment proposent elles aussi des thèmes, mais c’est un point encore plus important dans iA Presenter, puisque vous ne pourrez pas modifier chaque diapositive. Le thème que vous choisissez décide de la police et des couleurs affichées dans toute la présentation, sans exception.
L’app est fournie avec dix thèmes différents, nommés en fonction de villes dans le monde. L’organisation générale des diapositives varie peu d’un thème à l’autre, la différence se fait davantage sur les couleurs de fond, avec quelques thèmes très colorés et d’autres plus sobres (à chaque fois, un mode clair et un mode sombre sont proposés), ainsi que sur la famille de police de caractères. Les couleurs et polices peuvent être aisément modifiées dans la barre latérale de l’app. Vois pourrez aussi ajouter un logo ou insérer automatiquement l’heure ou d’autres informations sur chaque diapositive.
iA Presenter n’est pas un outil de mise en page. Il n’est pas question d’ajuster la présentation du thème, par exemple pour placer un titre en bas plutôt qu’au milieu de la diapositive. Impossible également d’ajouter des animations, ou même d’afficher des éléments successivement à l’écran. Du côté de la présentation à proprement parler, c’est aussi sobre, avec les diapositives qui défilent, sans aucun effet. Il existe toutefois un éditeur de thème sous la forme d’un site web qui permet de créer ses propres thèmes, y compris en utilisant du CSS pour modifier l’organisation des diapositives si vous le souhaitez.
À cet égard, l’app est nettement plus simple qu’un éditeur de présentation comme Keynote. Mais c’est comme avec iA Writer, l’absence de fonctionnalités est aussi un avantage. L’objectif est de se concentrer sur le message et non sur la forme, vous aurez tout loisir de travailler le texte sans avoir à vous soucier de l’aspect de chaque diapositive. Autre avantage à noter, les diapositives réagissent comme des pages web et peuvent s’adapter à toutes les tailles d’écran et même à des formats différents. Elles peuvent notamment passer du mode paysage au portrait sans problème et seront ainsi parfaitement à leur aise sur un smartphone.
Vous ne pourrez pas importer une présentation PowerPoint ou Keynote dans iA Presenter, mais l’inverse est proposé, même si c’est encore en bêta. D’autres formats sont disponibles à l’export, dont un HTML qui est très pratique pour diffuser une présentation. Vous obtiendrez un fichier html accompagné de trois dossiers qui contiennent les images, mais aussi le thème et le « moteur » codé en CSS et JavaScript. Si vous avez un serveur web sous la main, glissez tous ces éléments dans un dossier et vous obtiendrez un site web interactif. Vous pouvez visionner la présentation que j’ai créée pour prendre en main l’app à cette adresse.
Ce nouvel outil ne conviendra probablement pas à tout le monde, mais si vous avez fréquemment besoin de créer des présentations assez simples et si vous aimez le Markdown, c’est un excellent candidat pour remplacer les poids-lourds du secteur. Pour vous en convaincre, vous pouvez tester iA Presenter gratuitement pendant deux semaines en laissant votre adresse mail sur ce formulaire. Au-delà, il faudra payer avec deux formules au choix : une licence finale facturée 79 € ou un abonnement à 3,95 € par mois ou 39,5 € par an. Les étudiants peuvent bénéficier de 60 % de réduction et les organisations peuvent avoir une formule spécifique avec un grand nombre de licences.
iA Presenter est une app exclusivement proposée sur macOS pour le moment, mais elle sera une app multiplateforme à terme. C’est d’ailleurs le principal avantage de l’abonnement : il fonctionnera pour tous les appareils d’un utilisateur. À l’inverse, la licence actuelle ne pourra servir que sur le Mac et il faudra payer à nouveau pour utiliser l’app quand elle sortira sur d’autres plateformes. En attendant, macOS 11.3 est nécessaire au minimum et l’interface n’est pas traduite en français.