SpamSieve (45,5 €) a reçu une mise à jour majeure cette semaine, en même temps que la sortie de macOS Sonoma. Ce n’est pas un hasard, car cet utilitaire chargé de filtrer les spams parmi les emails reçus par votre Mac ne pouvait plus s’intégrer dans Mail d’Apple comme il le faisait depuis des années. Suite à un changement imposé par Apple, les extensions à l’ancienne ne sont plus prises en charge dans son client mail et les développeurs doivent utiliser MailKit, un nouveau système lancé en 2021.
MailKit : Apple présente les nouvelles extensions de Mail
macOS Sonoma met un terme définitif aux anciens plug-ins de Mail
Pour une app comme SpamSieve qui a fêté son vingtième anniversaire l’an dernier, cela impliquait un gros travail de réécriture, ce qui explique peut-être pourquoi l’app a été lancée en même temps que Sonoma. Quoi qu’il en soit, vous pouvez continuer à compter dessus si vous l’utilisiez avant macOS 14, même si une transition doit être menée à bien pour ne pas perdre vos réglages et surtout l’apprentissage des spams et des bons mails basé sur votre utilisation de SpamSieve 2. Tous les détails sont disponibles dans les forums officiels du projet.
De mon côté, j’ai profité de la sortie de cette mise à jour de SpamSieve pour tester l’app pour la première fois. Cela tombait bien, je trouvais l’anti-spam intégré à Mail assez médiocre, il me laissait passer un grand nombre de messages qui étaient pourtant des spams, tandis qu’il se trompait sur plusieurs mails pourtant légitimes. Les nouvelles extensions basées sur MailKit sont très faciles à installer, nettement plus que les anciennes : il faut activer cette méthode dans les réglages de l’app, puis activer l’extension qui s’affiche dans les réglages de Mail, et c’est à peu près tout.
SpamSieve repose sur une base de données pour identifier les messages indésirables et même si elle n’est pas vide quand vous récupérez l’app, il faut l’entraîner avec ses propres données pour obtenir de meilleurs résultats. Le principe est simple : sélectionner des mails légitimes dans Mail, puis passer par l’icône de la barre de menus pour les indiquer comme bons ou via le raccourci clavier ^⌘G
(pour good). Il faut ensuite sélectionner du spam et faire de même, en les indiquant comme étant du spam ou avec ^⌘S
(pour spam). Le développeur recommande de faire cet apprentissage initial avec quelques centaines de messages, pas plus de 1 000, et en respectant environ une proposition de 65 % de spams et 35 % de mails légitimes.
Ce faisant, SpamSieve établit un corpus adapté à vos habitudes. Naturellement, l’entraînement n’est jamais fini, à chaque fois que vous devrez corriger l’une de ses actions, le mail sera ajouté à la base de données en références, d’un côté ou de l’autre. Après quelques jours, le filtre proposé par l’app est excellent pour moi et je n’ai quasiment plus d’erreurs. C’est nettement meilleur que ce que propose Mail par défaut, meilleur aussi que ce que mes fournisseurs de comptes mails (Gmail et iCloud en perso, Fastmail pour le boulot) proposent.
Il y a quelques contreparties à prendre en compte toutefois. D’une part, SpamSieve fonctionne localement sur votre Mac, ce qui veut dire que vous n’aurez pas de filtre sur vos autres appareils, notamment portables, si l’ordinateur ne fait pas son travail. Puisque j’ai un Mac Studio toujours en veille, ce n’est pas trop un problème, mais ça le serait avec un portable. D’autre part, j’ai eu de gros problèmes de performances avec mes boîtes de réception fourre-tout.
Je préfère garder tous mes messages « en vrac » dans la boîte de réception et de compter sur la recherche pour retrouver des éléments. Ce qui veut dire que mes boîtes de réception comptaient toutes plusieurs milliers de mails, et même plus de 100 000 pour la boîte mail de MacGeneration. Face à une telle quantité, SpamSieve avait beaucoup de mal à tenir la cadence et chaque opération bloquait même pendant quelques secondes Mail. Après avoir échangé avec le développeur, je me suis résolu à archiver l’essentiel et en gardant moins de 3 000 mails par boîte de réception, l’app fonctionne nettement mieux.
Tout n’est pas encore parfait pour autant. SpamSieve devrait filtrer les nouveaux mails dès qu’ils arrivent, mais un bug lié à Mail l’empêche d’agir correctement sur mon Mac. Ce n’est manifestement pas la faute de l’app et quand cela arrive, son développeur ne peut pas proposer mieux qu’un filtre régulier des mails non lus dans les boîtes de réception. Concrètement, cela veut dire que j’ai régulièrement du spam pas encore filtré qui traine dans le client d’Apple, le temps que le filtre manuel fasse son œuvre. Ce n’est pas rédhibitoire, mais ce serait mieux si ce n’était pas nécessaire.
Après plus de vingt ans de carrière, SpamSieve reste une bonne option si vous utilisez principalement votre Mac pour accéder à vos mails. À condition de bien entraîner l’app, vous obtiendrez un anti-spam bien plus efficace que celui d’Apple et avec l’avantage supplémentaire d’une bonne traçabilité et d’un contrôle complet, ce qui permet de corriger aisément une erreur. Votre fournisseur de mails propose lui aussi sûrement un anti-spam et c’est à vous de juger s’il est satisfaisant ou pas, mais j’apprécie là encore le côté transparent de SpamSieve, alors que ces services sont souvent des boîtes noires sans trop de contrôle sur ce qui se passe.
Si vous êtes intéressé, SpamSieve 3 peut être testée gratuitement pendant un mois grâce à la version de démonstration fournie sur le site officiel. Au-delà, il faudra acheter une licence à partir de 48 $ TTC, soit environ 45,5 €, pour un seul utilisateur. Un Mac avec macOS 10.13 au minimum est nécessaire, ainsi qu’un client mail compatible, vous trouverez la liste exhaustive à cette adresse. L’interface est traduite en français, mais le manuel est en anglais et une bonne connaissance de cette langue est recommandée pour bien comprendre comment l’app fonctionne.