Avid Technologies n’est plus à vendre, parce qu’elle est vendue. Suite au feu vert des actionnaires de l’entreprise de création multimédia, le fonds d’investissement Symphony Technology Group reprend Avid pour 1,4 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) en espèces sonnantes et trébuchantes, par l’intermédiaire d’une filiale.
Deux ans après sa création en 1987, Avid a marqué les esprits avec la station de montage Avid/1 construite autour d’un Macintosh. Tout au long des années 1990, l’entreprise américaine prêche les vertus du montage virtuel avec Media Composer, qui n’est pas porté sous Windows avant 1999. L’entreprise remporte son premier Oscar technique, qui est aussi le premier décerné à un film monté numérique, en 1996 avec Le patient anglais.
Avid est aussi connue pour Media Composer que pour ses nombreuses acquisitions : Digidesign et son éditeur audio Pro Tools en 1994, les équipementiers M-Audio et Pinnacle en 2004 et 2005, l’application de notation Sibelius en 2006, les surfaces de contrôle Euphonix en 2010… Des publicités aux superproductions hollywoodiennes en passant par les chaines d’informations, l’entreprise semblait incontournable.
Las, Avid est sortie laminée des années 2010. Après une scission douloureuse, elle s’est séparée de l’ensemble de ses activités grand public, revendant M-Audio à InMusic et Pinnacle à Corel. Engluée dans des problèmes comptables, elle avait été éjectée du Nasdaq en 2014 et son directeur financier avait dû batailler pour rétablir la situation. L’entreprise se concentrait depuis sur les applications (très) professionnelles, mais n’avait pas manqué d’enrager ses clients en abandonnant les licences perpétuelles.
La production de Top Gun: Maverick et Avatar : The Way of Water, parmi bien d’autres exemples récents, repose sur des produits Avid. Bien que les revenus des abonnements progressent de plus en plus rapidement, l’entreprise n’est jamais parvenue à renouer avec une croissance soutenable. Le fonds d’investissement californien STG, qui possède notamment les entreprises de cybersécurité RSA et Trellix, avait fait part de son intérêt dès le mois d’aout. Avid, qui vient de sortir de la cotation, restera installée à Burlington (Massachusetts)