Après les bonnes résolutions, la galette et le communiqué de presse d’Apple qui perturbe le CES, voici venue l’heure de la quatrième et dernière tradition du début de l’année, la présentation d’une nouvelle version de Wine. La neuvième cuvée de cette couche de compatibilité permettant de faire tourner les applications Windows sur macOS et GNU/Linux comporte plus de 7 000 changements. Notons-en seulement deux : une nouvelle architecture pour prendre en charge les applications Windows 32 bits sur les machines 64 bits, ainsi qu’un pilote Wayland expérimental.
L’abréviation « WoW64 », pour Windows 32-bit on Windows 64-bit, désigne le sous-système de Windows permettant de faire tourner des applications 32 bits sur des systèmes 64 bits. Ces dernières années, les développeurs de Wine ont mené un travail colossal pour intégrer WoW64. Jusqu’ici, les applications 32 bits tournaient dans un processus lui-même 32 bits, ce qui limitait la compatibilité avec les systèmes 64 bits. Ce n’est plus le cas, si bien qu’il est maintenant possible d’utiliser une vieille application Windows 32 bits sur une version récente (et donc purement 64 bits) de macOS.
L’autre grande nouveauté de Wine 9 concerne moins macOS que les distributions GNU/Linux, puisqu’il s’agit d’un pilote Wayland expérimental. Bien qu’il soit utilisé par l’environnement du bureau Gnome depuis maintenant huit ans, Wayland n’a pas encore complètement remplacé X.org, le vénérable serveur d’affichage des systèmes UNIX. Les développeurs de Wine parlent d’un « travail en cours », même si leur pilote prend déjà en charge les configurations à plusieurs écrans et Vulkan.
Wine mérite bien son nom, tant il se bonifie avec les années. Sans lui, CrossOver aurait été incapable de faire tourner les jeux Windows sur les machines Apple Silicon, ou du moins pas aussi rapidement après leur présentation. Apple elle-même doit beaucoup aux contributeurs du projet open source, son propre outil de portage des jeux PC empruntant beaucoup à Wine.