Quelques jours après la nomination d’une nouvelle CEO par intérim, Mozilla licencie soixante personnes. Alors qu’elle semblait vouloir effectuer un virage vers un bouquet de services offrant « une meilleure qualité de vie en ligne », Mozilla annonce maintenant vouloir réduire les investissements qui ne servent pas directement son navigateur. La direction est claire : « redéfinir la priorité accordée à des produits comme Firefox Mobile » et « intégrer une IA responsable à Firefox ».
Laura Chambers devait « assurer une transition en douceur » pour mettre sur pied « une vision et une stratégie pour le futur », elle n’aura pas perdu de temps en annonçant le licenciement de 5 % de la masse salariale de Mozilla dans un mémo obtenu par Techcrunch. L’ancienne CEO du fabricant de tire-laits connectés Willow Innovations, passée par Airbnb et PayPal, a pris la tête de Mozilla après avoir siégé trois ans au conseil d’administration. Une mission temporaire, puisqu’elle prévoit de regagner son Australie natale avant la fin de l’année, mais une mission qu’elle semble décider à mener au pas de charge.
« Les intelligences artificielles génératives ont rapidement changé le paysage de l’industrie », explique-t-elle, « Mozilla a saisi l’occasion d’intégrer une IA responsable à Firefox », notamment avec le système Fakespot de détection des faux avis sur les boutiques en ligne. Citant le problème de plus en plus épineux de « la recherche de contenus de qualité », elle annonce la fusion des équipes travaillant sur Pocket et les travaux de machine learning dédiés au contenu pour former une nouvelle division soutenant Firefox.
Dépitée que « la confiance du public dans les institutions, les gouvernements et la fabrique de l’internet n’ait jamais été aussi basse », Mitchell Baker avait réorienté Mozilla vers la protection de la confidentialité en ligne, lançant une suite de services comprenant notamment un VPN et un relai d’e-mail. La nouvelle CEO compte s’affranchir des décisions de sa prédécesseur et annonce un désinvestissement de ces activités périphériques.
Mozilla abandonne ses expériences dans le monde de la 3D et réduit ses ambitions dans le fédivers, quoiqu’elle conservera son instance mozilla.social. Bref, l’entreprise veut remettre du bois derrière Firefox, qui ne possède plus que 2 à 3 % de parts d’usage selon StatCounter.