En 1978, la NASA lançait le satellite ISEE-3 pour étudier les rayonnements du soleil. Après sa première mission, il a été utilisé pour observer la queue de la comète Halley. Lorsque ses batteries ont cessé de fonctionner, la NASA l’a retiré du service. Pourtant ses panneaux solaires peuvent alimenter 98 % des fonctions du satellite.
Depuis qu’il a été abandonné dans l’espace, l’équipe a été assignée à d’autres missions. Les documentations techniques sur le satellite ont été perdues. Et les équipements de l’époque n’existent plus ou ne peuvent plus être utilisés avec ceux d’aujourd’hui.
Un groupe de neuf passionnés a pourtant décidé de tenter de reprendre en main ISEE-3. Pour relever ce défi, ils ont pu bénéficier du réseau de l’un d’entre eux, ancien employé de la NASA, et une campagne de financement participatif pour réunir les fonds afin de monter cette innovation dans l’histoire de la conquête spatiale : la première fois qu’une équipe privée allait essayer de prendre le contrôle d’un satellite considéré comme une « épave » en errance.
L’accueil du public a été chaleureux : 125 000 $ étaient recherchés pour lancer le projet, et 160 000 $ ont été recueillis. L’argent a permis d’installer un centre de commandes dans un McDonald, rebaptisé « MacMoon ». Un transmetteur a été placé à l’aide d’un hélicoptère dans l’observatoire d'Arecibo (Puerto Rico). Son antenne satellite est utilisée pour communiquer avec l’ISEE-3. Pour le reste, l’équipe se débrouille avec les moyens du bord : pièces détachées de matériel de communication récupérées sur eBay, écrans plats hors d’usage trouvés dans des décharges. Et comme console de commande, un vieux MacBook toujours fidèle au poste !
La NASA ne les a pas aidés directement, mais elle n’a rien fait pour les gêner ou empêcher leurs recherches et tentatives de s’emparer du satellite décommissionné. Avec le projet ISEE-3 Reboot, il s‘agit du premier satellite « open source », financé par de l’argent public et disponible pour tous. N’importe qui peut accéder aux données collectées par le satellite. Google a apporté son soutien en créant un site qui permet de récupérer les données collectées et d’avoir des informations sur le projet.