L’annonce des nouveaux MacBook Pro ajoute un clou ou deux sur le cercueil des eGPU. Ces cartes graphiques externes n’étaient déjà pas prises en charge par les premiers Mac avec Apple M1, mais on pouvait alors se dire que c’était un choix logique sur l’entrée de gamme. Néanmoins, les deux Mac présentés cette semaine sont destinés aux pros et ils ne sont pas plus compatibles avec cette fonction, comme le note Mac4Ever.
Comme on le pressentait l’an dernier, l’arrivée des puces maison signe sans doute également la fin de la prise en charge des eGPU sur les Mac. Ce n’est probablement pas une limitation technique, davantage un choix d’Apple qui préfère compter sur ses seules puces pour offrir à ses clients toute la puissance dont ils pourraient avoir besoin. En attendant les tests en bonne et due forme, les premiers benchmarks du GPU de l’Apple M1 Max vont dans le sens du constructeur :
Le GPU de l’Apple M1 Max devrait bien dépasser tous les Mac portables sous Intel
Les eGPU étaient surtout utiles quand les Mac portables intégraient des cartes graphiques peu puissantes. Si ce n’est plus le cas avec les puces Apple Silicon, à quoi bon les utiliser ? Certes, il existe des cartes graphiques nettement plus puissantes que le GPU de l’Apple M1 Max, mais la prise en charge limitée de macOS réduisait en grande partie cet argument. Ainsi, les meilleures cartes de Nvidia peuvent dépasser les 35 téraflops, trois fois plus sur le papier que le GPU d’Apple, mais elles ne sont pas compatibles avec les Mac1.
Cette stratégie ne devrait pas se limiter à la carte graphique d’ailleurs. Apple a intégré des composants spécifiques au décodage de flux vidéo ProRes dans ses nouvelles puces, ce qui permet à un MacBook Pro de faire mieux qu’un Mac Pro, même équipé de la carte Afterburner dédiée à cette tâche2. Si une puce taillée pour un ordinateur portable peut faire mieux qu’une tour avec une carte spécialisée, imaginez ce qu’Apple pourra faire avec une puce adaptée à une tour.
Au-delà des eGPU, c’est peut-être le concept même d’extension qui est ainsi rendu caduc par cette transition. Cela va d’ailleurs dans le sens des rumeurs qui envisagent un futur Mac Pro plus petit que l’actuel et qui offrirait logiquement moins de place pour les extensions. La carte Afterburner n’aurait plus de raison d’être, mais il en ira peut-être de même pour les cartes graphiques que l’on peut ajouter dans le modèle de 2019.
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Et une GeForce RXT 3090 consomme plus de 350 W en pointe, à comparer au TDP de 90 W pour l’Apple M1 Max, et coûte à elle seule le prix d’un MacBook Pro déjà bien équipé. ↩︎
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Le nouveau portable d’Apple peut décoder jusqu’à 30 flux 4K et jusqu’à 7 flux 8K en ProRes, contre 23 flux 4K et 6 flux en 8K pour l’Afterburner. ↩︎