Le tout premier Mac Retina a fêté son dixième anniversaire pendant le week-end. Si tous les modèles vendus aujourd’hui sont équipés d’un écran avec une densité de pixels suffisante pour qu’on ne les voit plus à l’œil nu, cela n’a pas été le cas pendant de nombreuses années. Deux ans seulement après l’iPhone 4 qui a été le premier produit Apple avec un « Retina Display » et quelques mois après l’iPad 3, c’est le nouveau MacBook Pro 15 pouces qui passe sur une dalle Retina. Le constructeur avait profité de la WWDC 2012 pour présenter le nouvel ordinateur, qui était aussi le premier portable d’une longue série construite autour du même design.
Comme sur l’iPhone 4 et l’iPad 3, le nouveau MacBook Pro 15 pouces a adopté la même stratégie simple pour passer au Retina. La définition de base de l’ancienne génération était doublée dans les deux directions, avec quatre pixels physiques qui dessinaient un pixel logique d’une bien meilleure finesse. On avait ainsi 2 880 pixels en largeur et 1 800 pixels en hauteur, soit plus de 5 millions de pixels en tout et une résolution de 220 ppp. Du jamais vu à l’époque dans un ordinateur portable et aussi pour macOS et toutes les apps qui devaient s’adapter à ce nouvel écran Retina.
Une formalité en 2022, mais pour avoir utilisé ce MacBook Pro Retina comme mon Mac principal pendant plusieurs années, je peux témoigner que ce n’était pas aussi évident à l’époque. Le système d’exploitation lui-même avait du mal à gérer tous ces pixels et je me souviens de multiples ralentissements au départ, notamment avec Mission Control. La pauvre puce graphique intégrée au CPU Intel de l’époque était largement sous-dimensionnée, mais ces Mac intégraient heureusement un GPU dédié, fourni par Nvidia d’ailleurs. L’autonomie en prenait un coup, mais c’était nécessaire pour les 5 millions de pixels, voire plus si on le reliait à un moniteur externe.
Outre ce tout nouvel écran, le MacBook Pro 15 pouces de 2012 était aussi le premier à ressembler à un ordinateur moderne, au design étonnamment proche des modèles sortis à l’automne dernier. C’était aussi le premier MacBook Pro à faire l’impasse sur un lecteur optique, puisqu’il était fourni sans SuperDrive et il était ainsi bien plus fin et léger que les anciens modèles. Pour y parvenir, Apple avait sacrifié au passage le port Ethernet, tout comme le FireWire 800 des anciennes générations. Le premier MacBook Pro aussi à abandonner la RAM sur barrette et le stockage sous la forme d’un boîtier 2,5 pouces, ce qui en a fait le premier MacBook Pro presque (le SSD sur barrette pouvait être changé) bloqué à la configuration initiale.
Autant d’éléments qui avaient été beaucoup critiqués à sa sortie, mais qui sont devenus en quelques années la norme chez Apple. À part le trackpad qui semblerait microscopique en comparaison et en oubliant la Touch Bar, ce MacBook Pro de 2012 ressemblait déjà fort aux modèles sortis avant le nouveau design présenté par Apple à l’automne dernier pour ses MacBook Pro M1. Une belle longévité pour ce design inauguré il y a dix ans de cela…
Malgré son prix élevé à l’époque — à partir de 2 279 €, à comparer aux 2 750 € minimum demandés par Apple aujourd’hui pour un MacBook Pro de 16 pouces —, c’était une excellente machine que nous vous avions recommandé sans hésiter dans nos tests. C’était aussi mon coup de cœur de l’année 2012, sans grande surprise.
Test du MacBook Pro Retina 15" mi-2012 Core i7 à 2,3 GHz