Apple ne change pas le contrat de licence de macOS tous les quatre matins. Ainsi, vous ne pouvez toujours pas concevoir « des missiles et des armes nucléaires, chimiques, ou biologiques » avec macOS. Mais avec macOS Big Sur, vous pourrez opérer un service de leasing de Mac et d’hébergement sous macOS en toute légalité.
Cela ne change probablement rien pour vous, mais fait toute la différence pour MacStadium, cet hébergeur connu pour ses armoires renfermant des milliers de Mac mini et de Mac Pro. « L’hébergement sous macOS est maintenant autorisé en termes clairs », explique Brian Stucki, le vice-président de MacStadium, qui se félicite d’« une reconnaissance d’un besoin des développeurs et d’un marché porteur ».
Les conditions semblent avoir été définies pour sortir MacStadium de la zone grise dans laquelle elle opérait :
- Apple doit être « informée au préalable » : elle fait elle-même la promotion des services de MacStadium auprès des grandes entreprises ;
- les machines et leurs logiciels doivent être loués « en intégralité par une personne physique ou morale » : le déploiement 1:1, une machine pour un client, est une spécificité du modèle de MacStadium ;
- le contrat de location doit durer « au moins 24 heures consécutives » : cette provision exclut la tarification horaire des grands services de cloud ;
- les développeurs « peuvent installer, utiliser, et exécuter des instances ou copies supplémentaires du logiciel Apple à l’intérieur d’un environnement virtualisé » : en clair, Apple reconnait l’existence de Docker et de Kubernetes, et donc du système Orka de MacStadium.
Autrement dit, la licence de macOS permet explicitement de gérer plusieurs machines avec un même système d’orchestration, et d’utiliser plusieurs machines virtuelles sur une même machine physique, mais pas de partager une machine physique entre différents utilisateurs. Neuf ans après avoir autorisé la virtualisation de macOS, Apple s’adapte une nouvelle fois aux besoins des développeurs, sans pour autant renier l’intégrité des Mac.