« Disponible en décembre » : depuis six mois, cette petite phrase nargue ceux qui attendent l’iMac Pro avec impatience. Une attente d’autant plus « insupportable » que les premiers PC du même calibre commencent à pointer le bout de leur souris.
C’est notamment le cas de la nouvelle ligne de stations de travail ThinkStation P520 de Lenovo. Comme l’iMac Pro, elles utilisent des processeurs Intel Xeon W, du modèle quadricœur W-2123 à 3,6 GHz au modèle octadécacœur W-2195 à 2,3 GHz. Contrairement à l’iMac Pro qui possède une carte AMD Vega, elles utilisent des cartes Nvidia Quadro.
Avec une carte graphique Nvidia Quadro P5000 et jusqu’à 128 Go de RAM DDR4-2666, le ThinkStation P520c possède une fiche technique très similaire à celle de l’iMac Pro. Le ThinkStation P520 boxe dans la catégorie supérieure, avec deux cartes graphiques P6000 et jusqu’à 256 Go de RAM DDR4-2566. Ces deux configurations prennent place dans une tour noire et rouge assez conventionnelle.
Leur manque d’élégance est compensé par leur grande flexibilité : le P520 peut accueillir jusqu’à huit disques et jusqu’à six cartes PCIe, et possède un lecteur optique ainsi qu’un lecteur de cartes 9-en-1. Reste que Lenovo a fait dans l’efficace plutôt que dans le raffinement : le P520 ne possède qu’un seul port Thunderbolt 3 au format USB-C, et pas de port Ethernet 10GbE, mais dix ports USB 2.0 et 3.0 au format USB-A.
Le prix ? Lenovo ne le précise pas. Tout au plus sait-on que ces machines seront commercialisées en janvier 2018. HP propose une station de travail équivalente, la Z6, à partir de 1 919 $ (hors taxes). À ce prix là toutefois, il faut se contenter de processeurs quadricœur et d’un petit disque dur, alors que l’iMac Pro à 4 999 $ embarquera un processeur octocœur et 1 To de SSD.
L’iMac Pro prendra ainsi le créneau actuellement occupé par le Mac Pro, celui de la station de travail puissante sans capacité d’évolution interne, et le Mac Pro devra se trouver une nouvelle raison d’être. Encore plus puissant, sans doute plus évolutif, le Mac Pro pourrait renouer avec la recette qui a fait le succès de la ligne PowerMac. La fiche technique de la la station de travail Z8 de HP donne peut-être une idée de celle du futur Mac Pro.
Les modèles les plus performants utilisent des processeurs Xeon Platinum à 28 cœurs et possèdent 24 emplacements mémoire pour une dotation maximale de 1,5 To (oui, To, ce n’est pas une faute de frappe). Avec trois cartes graphiques Nvidia Quadro P6000, 4 To de SSD et 48 To de disque dur, un adaptateur Ethernet 10GbE et une carte Thunderbolt, et une alimentation 1 700 W, la facture frôle les 50 000 $.
Sans atteindre de tels sommets (quoique), le prix d’un futur Mac Pro ne devrait avoir aucun mal à atteindre une somme à cinq chiffres, la plus grosse configuration actuelle coûtant déjà 8 199 €. C’est le prix des composants qui permettront à Apple de cibler le marché de la création de contenus AR/VR, de la manipulation de grands jeux de données dans les universités et les entreprises, ou du développement de modèles pour l’intelligence artificielle.