L'innovation chez les constructeurs d'imprimantes se niche dans les stratagèmes extrêmement élaborés pour pousser les utilisateurs à bout. Encre vendue plus chère que le pétrole, achat obligatoire de cartouches de couleur même pour imprimer des trucs en noir, obsolescence logicielle, DRM dans des cartouches… Les exemples de mauvaises pratiques de leur part sont malheureusement innombrables.
Dernier exemple en date, celui d'Epson. Depuis des années, des utilisateurs ont la mauvaise surprise de voir apparaitre un message d'erreur sur leur imprimante selon lequel « un composant interne est en fin de service ». En l'occurrence, ce composant est très souvent un tampon encreur qui atteint sa capacité maximale de collecte d'excès d'encre.
Au-delà, l'encre en trop risque de déborder, avec comme conséquence de s'étaler sur les pages imprimées, voire d'endommager l'imprimante. Selon Fight to Repair qui accuse Epson d'obsolescence programmée, le souci touche surtout les modèles L360, L130, L220, L310 et L365.
Pour retrouver l'usage du périphérique devenu une brique, une solution est d'utiliser un utilitaire de maintenance (pas disponible sur Mac…), mais ce dernier ne fera que repousser le problème de quelques semaines ou mois en fonction de l'utilisation de l'imprimante. Ensuite, il ne sera plus possible de se servir de cet utilitaire, et l'imprimante redevient inopérante à moins de remplacer les tampons.
Jusqu'à récemment, avant que l'affaire ne tourne au vinaigre sur les réseaux sociaux, le constructeur proposait tout simplement de ne pas faire changer les fameux tampons car « une réparation n'est pas un bon investissement pour les imprimantes à bas coût (…) les autres composants peuvent également être proches de la fin de leur durée de vie utile ».
Qu'à cela ne tienne, on trouve sur YouTube des vidéos « do it yourself » pour récupérer les tampons et les nettoyer. Pour être tout à fait honnête, Epson recommandait à ceux qui voulaient tout de même continuer à utiliser leur imprimante de s'adresser à un réparateur agréé.
Devant la bronca suscitée par cette histoire, le fabricant a revu sa page d'assistance en listant les options disponibles pour le remplacement des tampons encreurs. Il suggère aussi de faire recycler l'imprimante si les options proposées ne conviennent pas : toutes nécessitent d'en passer par un réparateur professionnel, alors que l'opération n'a pas l'air si complexe.
Alors que le droit à la réparation gagne des points (même Apple s'y est mis, c'est dire), c'est encore une notion largement méconnue chez les constructeurs d'imprimantes.
Source : The Verge