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Test des bureaux assis-debout de Fully (1/2) : un mois en compagnie de Jarvis et Nolan

Félix Cattafesta

mardi 27 décembre 2022 à 14:00 • 17

Matériel

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Après un modèle de Flexispot et un de Makiba, nous avons pu tester deux bureaux assis-debout d’un spécialiste du domaine : Fully. Le Jarvis est le best-seller de la marque, tandis que le Nolan chapeaute la gamme depuis cette année. Ils ont des différences marquées — le prix n’est pas la moindre — comme le fonctionnement sur deux pieds motorisés pour le Jarvis et quatre pieds pour le nouveau Nolan.

Nolan à gauche, Jarvis à droite

Maintenant que Florian et moi-même avons passé plus d’un mois à travailler dessus, nous allons pouvoir vous donner nos avis sur ces deux bureaux ergonomiques. Ce premier article va faire office d’aperçu classique, tandis qu’un second article répondra à la fameuse question : « deux ou quatre pieds ? » En attendant, voyons ensemble ce que le fabricant propose à son catalogue.

Une gamme complète

Fully est une marque américaine du collectif MillerKnoll, un mastodonte du design contemporain créé par la fusion de Knoll (éditeur d’Ero Saarinen, Mies van der Rohe, Marc Newson…) avec Herman Miller (Charles et Ray Eames, Yves Béhar, Chadwick/Stumpf…). Il ne s’agit donc plus d’une marque indépendante ou d’un fabricant au sérieux discutable, mais bien de la filiale d’un groupe aux reins solides. Les bureaux vendus en Europe sont expédiés depuis Gand en Belgique, où la marque s’est installée pour gérer ses opérations européennes et proposer un SAV en langue française

Le bureau Jarvis testé par Félix. Image Fully.

Le Jarvis est le modèle standard de Fully, monté sur une structure classique à deux colonnes : il dispose d’un plateau en bambou et peut supporter jusqu’à 158 kilos. On pourra le régler de manière idéale pour un enfant comme pour un adulte grand de 2 m. Il est livré avec un écran LCD à fixer d’un côté ou de l’autre du bureau afin de pouvoir l’ajuster aisément.

Le Nolan est le modèle haut de gamme du fabricant. Il propose un design tout aussi épuré, mais plus passepartout, avec surtout quatre moteurs intégrés dans autant de pieds. Ces bureaux debout à quatre colonnes sont moins courants. Sur le papier, cela permet d’améliorer la stabilité du meuble, mais également de supporter plus de poids (jusqu’à 170 kilos avec le plateau).

Le bureau Nolan testé par Florian. Image Fully.

Autre argument pour le Nolan, il embarque un écran intégré au plateau qui le rend plus accessible, là où il faudra fixer un accessoire sous le bureau sur le modèle le moins cher. Notons que les deux produits sont garantis quinze ans pour tout ce qui touche aux composants du piètement, comme les éléments mécaniques ou électriques ou encore les moteurs, alors que les plateaux sont garantis cinq ans.

Côté tarif, le Jarvis est habituellement vendu 650 €, tandis que le Nolan est à 1 300 €. Le fabricant fait presque tous les mois des promotions de l’ordre de 15 % voire 20 % : le premier est en ce moment affiché à 519 € là où que le second tombe à 1 039 €. C’est un placement de prix similaire à ce que proposent d’autres acteurs comme Flexispot ou Makiba, et Fully n’a pas vraiment de concurrence sur le marché du bureau à quatre moteurs en France.

Sortez vos clés

Le montage du bureau Jarvis ressemble à celui d’un meuble Ikea. Une poignée de gros cartons renferme les composants, et il suffit de suivre la notice pour le mettre sur pied. Il n’y a pas besoin d’outils spécifiques mis à part un tournevis cruciforme, tout le reste est inclus dans la boite.

Le montage des pieds du bureau Jarvis. Pensez à mettre un carton sous le plateau pour éviter de le rayer

Pas de chance, le mode d’emploi est uniquement disponible dans la langue de Shakespeare. Une vidéo (en anglais elle aussi) montre les diverses étapes nécessaires à l’installation du bureau. N’étant pas très bricoleur, je n’ai pas eu de soucis en me basant sur celle-ci. C’est autre chose pour la notice, qui est parfois un peu plus énigmatique et qui recouvre en plus différentes options. Il arrive qu’elle soit confuse.

Sur le principe, le montage est assez simple : il faut tout d’abord assembler les deux parties du cadre avant de les fixer sur le plateau. Le tout est relié par un système de rail central qui ne sert à rien mis à part à camoufler un boitier de contrôle. Une fois cela fait, il ne reste plus qu’à y greffer les pieds et à retourner le bureau après avoir vérifié que tout était bien fixé.

L’assemblage n’est pas très compliqué et vous en aurez pour une bonne heure, voire un peu moins si vous le faites avec un ami, qui pourra vous filer un coup de main pour retourner la structure et visser certaines parties en parallèle. Mon expérience a été quelque peu gâchée par le fait que Fully avait oublié un paquet de vis, ce qui m’a conduit à laisser le bureau à moitié monté dans un coin pendant quelques jours. Le modèle qui m’a été envoyé était apparemment reconditionné (il s’agit d’un prêt pour la presse). D’après Fully cela provenait d’une erreur dans l’entrepôt lors de l’expédition.

L’assemblage du Nolan est beaucoup plus rapide : quatre barres forment un cadre dans laquelle on vient enchâsser les pieds avant de les visser. Il faudra ensuite relier les différents câbles entre eux, puis fixer le tout sur le plateau. Ne reste plus qu’à la brancher, et le bureau fonctionne !

Le montage du bureau Nolan : quatre barres pour le cadre, quatre colonnes, et un plateau.

Comme sur le Jarvis, il sera également nécessaire de connecter le petit écran LED permettant de gérer la hauteur du plateau. Ce bloc de commandes s’insère très simplement dans une petite zone ajourée du coin droit dans le plateau (pas d’autre choix pour les gauchers).

Le bloc de commandes s’insère dans le trou prépercé dans le plateau.

On pourrait compter moins d’une heure pour déballer et monter le Nolan, tant Fully a limité les opérations et les éléments. Dans les faits, nous avons remarqué *après* avoir assemblé le tout et remis le bureau sur ses pieds, qu’il y avait un jour entre le plateau et la structure en métal, au niveau des angles.

Après quelques tours de vis d’ajustement, cet espace entre le plateau et la structure a disparu

Pour que les deux éléments soient bien en contact, il suffit de tourner quelques vis disposées dans les cadres, près des coins. Si vous avez déjà ajusté l’inclinaison de tiroirs IKEA, c’est pareil, mais encore faut-il que la brève notice d’assemblage du Nolan le précise. Cette (éventuelle) étape a été zappée et le site n’en parle pas non plus. Fully a convenu qu’une future édition du manuel gagnerait à la mentionner. Ce point mis à part, le montage est bien plus simple que le Jarvis.

À droite, les deux vis d’ajustement.

Un bureau assis-debout, pour quoi faire ?

J’admets avoir été plutôt sceptique quant à l’intérêt de travailler debout. Bien que je sois généralement bon client des accessoires ergonomiques (j’utilise un clavier, une souris et une chaise dédiée au quotidien), je n’ai jamais ressenti le besoin de travailler debout. Je travaille habituellement de longues heures assis sans problème, et souvent affalé dans un canapé quand je suis en télétravail.

Si l’aspect confort m’intéressait peu, c’est plutôt les bienfaits sur le long terme qui m’ont motivé à essayer ce bureau. Alterner entre une position assise et une position debout permet d’éviter tout un tas de problèmes physiques, comme les troubles musculosquelettiques (douleurs dorsales, aux lombaires), mais aussi certains soucis métaboliques (diabètes, prise de poids). Ayant la chance d’avoir un dos en bon état, je me suis dit qu’il n’était jamais trop tard pour prendre de bonnes habitudes.

Le bureau Nolan en utilisation debout.

En changeant de bureau, j’ai vite remarqué que certaines périodes d’une journée de travail étaient plus confortables debout : après la pause-déjeuner, en fin de journée lorsqu’on commence à en avoir marre d’être assis… Il faut cependant se forcer au début, car la position n’est pas naturelle quand on travaille depuis des années assis. Passé la nouveauté d’avoir un bureau flambant neuf, il m’est arrivé d’oublier que le plateau pouvait être relevé…

Se mettre debout a pour effet de moins tirer sur le dos, mais aussi de donner un petit coup de fouet. Dans mon cas, changer de position permet de me replonger dans le travail en cas de fatigue. Les premières heures debout sont un peu déconcertantes à cause du manque d’habitude, mais on se fait vite à cette nouvelle position.

Dans mon cas, je travaille généralement debout en fin de matinée, après manger, pour m’éviter un coup de barre de milieu d’après-midi, et une fois les 16 h passées. Chacun aura un rythme différent, et il ne s’agit pas forcément de rester deux heures d’affilée debout, mais plutôt de naturellement changer de position quand l’envie s’en fait sentir.

A noter que l’Apple Watch ne comptera pas forcément les périodes de station debout, puisque vous gardez les bras à plat sur la table ! Il faudra se déplacer un peu ou laisser pendre votre bras de temps en temps pour fermer votre anneau bleu…

Deux bureaux bien différents

Les modèles Jarvis et Nolan se différencient par plusieurs aspects. Le premier a le style classique des bureaux debout avec deux pieds en L, le second a tous les traits d’un bureau traditionnel avec ses quatre pieds droits. Précision au passage, on peut acheter les pieds du Jarvis seuls, sans plateau si on en possède un qui peut convenir.

Le bureau Jarvis d’entrée de gamme que nous avons reçu est livré avec un boitier à mémoire programmable, une option à 35 € qui vaut vraiment le coup. Celui-ci permet d’enregistrer jusqu’à quatre hauteurs différentes, ce qui s’avèrera bien pratique si vous partagez votre bureau avec quelqu’un. De base, le bureau est expédié avec un simple commutateur offrant de monter ou descendre le plateau, sans programmation possible et sans afficheur pour la position.

Le boitier en option du Jarvis, qui est vivement recommandé.

On pourra choisir entre plusieurs tailles de bureau Jarvis (120×80 cm, 140×80 cm, 160×80 cm ou 180×80 cm) et de piètement selon la taille de l’utilisateur. Il est aussi possible d’ajouter des trous pour passe-câbles avec, pourquoi pas, des prises électriques. Sous le plateau, on pourra greffer un support réglable pour clavier, des crochets ou même un décapsuleur (🤫). Si vous deviez être amené à déplacer votre bureau régulièrement, les roulettes sont facturées 35 €. Enfin on a le choix entre six coloris (blanc, noir, gris, vert, bleu, et violet) pour les pieds ainsi qu’un métal brut.

Toutes ces options sont étonnamment absentes sur le modèle Nolan, pourtant pensé pour être le haut de gamme de la marque. Le plateau n’est disponible qu’en deux tailles (120×80 cm ou 160×80 cm) et du noir ou du blanc pour les pieds. En option, il est simplement possible d’ajouter des crochets magnétiques et des organisateurs de câbles. Même le bloc multiprise n’est pas proposé !

Nous avons reçu deux modèles en taille 120×80 cm, le Jarvis embarquant le boitier à mémoire programmable ainsi que deux passe-câbles. Le Nolan est le modèle standard, sans options étant donné qu’il n’y en a pas. Faute de boitier de contrôle « complet », certains paramètres sont absents de ce modèle alors qu’ils sont proposés sur le Jarvis. La déclinaison la plus onéreuse a donc moins d’options que son petit frère vendu deux fois moins cher.

Le boitier du Nolan. Aucune option n’est proposée à part deux mémoires de position et les commandes manuelles.

Il est par exemple impossible sur le Nolan d’ajuster la sensibilité de l’accéléromètre qui va détecter les obstacles ou encore de définir des hauteurs plancher et plafond qui ne devront en aucun cas être dépassées. Il n’y a pas non plus d’option pour verrouiller le bureau, ce qui aurait pu être pratique si vous avez des enfants.

Le bloc de commandes du Nolan permet uniquement de programmer une position basse et une haute, avec des paliers étonnamment précis au millimètre près, ou de les varier manuellement. Ce manque de choix peut être handicapant en fonction de vos besoins.

Le Jarvis au quotidien

Les deux bureaux sont livrés avec un plateau clair en bambou qui change pas mal par rapport à nos anciennes tables noires IKEA où la poussière se voit très vite. Cela modifie complètement l’atmosphère du bureau. Accessoirement, dans notre cas, c’est bien plus commode pour prendre des photos de produits foncés comme la dernière Apple TV.

Au niveau des points forts, le bureau Jarvis est bien fini et le plateau de bonne qualité inspire confiance. Le boitier-écran livré fonctionne bien et est réactif, tandis que le changement de position n’est ni trop long, ni trop bruyant. Cela pourrait sans doute être amélioré, mais c’est déjà confortable en l’état. Le meuble est plutôt joli et passepartout, il ne devrait pas dénoter dans votre bureau. La palette des couleurs pour les pieds permet en outre de fondre le meuble dans une décoration particulière.

Le bureau Jarvis, réglé au plus bas. La petite taille du plateau donne l’impression d’un gros bureau d’écolier (77 cm pour la hauteur minimale).

Je suis assez grand (1,83 m) et j’approche donc de la hauteur maximum du Jarvis, qui peut monter jusqu’à 1,30 m. La stabilité m’a semblé correcte. Ça bouge un peu si l’on s’énerve sur le clavier, mais cela ne m’a pas dérangé au quotidien. Cette sensation de stabilité est peut-être liée au fait que j’utilise un iMac, qui est plutôt lourd et aura moins tendance à trembler qu’un écran en plastique plus léger.

La surface est en revanche un peu faible. Je passe d’une table de 160×80 cm à seulement 120×80 cm. C’est correct pour travailler avec un iMac, mais ce serait trop peu pour une configuration à double écran. Cette petite taille a l’avantage de me forcer à ranger mon bureau, c’est un mal pour un bien. Si vous comptez sauter le pas, réfléchissez bien à la taille du plateau avant de passer commande afin de ne pas vous retrouver avec un meuble qui ne vous convient qu’à moitié. Considérez la surface que vous utilisez déjà au quotidien.

Le bureau Jarvis en position debout.

Après quelques semaines d’utilisation, j’ai quelques critiques à l’égard du Jarvis. Contrairement au Nolan, il y a pas mal de câbles qui trainent sous le plateau et Fully fournit un petit sachet de serre-câbles adhésif pour éviter que l’on finisse par s’y prendre les pieds. Malheureusement, ceux-ci ne sont pas de très bonne qualité et plusieurs d’entre eux sont décrochés chaque matin quand j’arrive au bureau. Fully a glissé dans la boite un passe-câble à fixer, que je n’utilise pas étant donné que je travaille sur un ordinateur ne nécessitant qu’un seul câble d’alimentation.

Sous le Jarvis.

Si l’écran programmable est plutôt bien fichu, il dispose de sept boutons tactiles qui s’éteignent automatiquement au bout de dix secondes. Autrement dit, on est obligé d’activer l’écran en appuyant dessus avant de chercher le bon bouton lorsqu’on veut changer de position. J’aurais préféré des boutons physiques, plus pratiques pour s’y retrouver à l’aveuglette, car dans le cas présent, il faut forcément regarder le contrôleur avant de faire quoi que ce soit.

En face, le Nolan et ses quatre pieds offrent d’une apparence plus premium. Son écran de contrôle affiche cinq boutons sérigraphiés : deux flèches pour monter ou descendre le plateau, deux autres auxquels on pourra assigner une hauteur, et un bouton pour enregistrer les deux réglages de position. Un petit écran LED indique la hauteur, en centimètres ou en pouces.

Le Nolan et le Jarvis remontés.

Le bureau Nolan ne fonctionne pas automatiquement, et il va donc falloir garder son doigt sur le bouton du panneau de commande le temps d’arriver à la position désirée. C’est un inconvénient, car il est bien plus pratique d’appuyer sur une touche et de vaquer à ses occupations en attendant que le plateau s’ajuste plutôt que de rester à côté sans rien faire d’autre.

Étonnamment, le Jarvis (pourtant moins cher) peut monter ou descendre tout seul après un unique appui sur le bouton ad hoc, ce qui s’avère plus confortable. En fait, la version du Nolan vendue aux États-Unis peut monter toute seule après une double pression, ce sont les modèles vendus en Europe qui imposent cette pression prolongée.

Lors du test du bureau Smart de Makiba — qui peut proposer les deux modes opératoires — le fabricant nous avait expliqué qu’une règlementation européenne impose à l’utilisateur de valider (via une application) le fonctionnement où le bureau peut monter seul. Sans quoi il est soumis à une règlementation pour des équipements destinés aux professionnels et non plus au grand public. Pourquoi le Jarvis vendu en Europe peut en profiter comme ses cousins américains (et sans rien demander à son propriétaire) alors que le Nolan non ? Fully n’a pu nous éclairer sur la question.

Au passage, on notera que l’utilisation de ces deux bureaux n’implique pas d’installer une application sur son téléphone, comme ça peut être le cas ailleurs. Ce n’est pas plus mal, il y a déjà assez d’électronique et de mécanique dans ces bureaux pour ne pas ajouter du superflu.

À l’heure du bilan

J’ai passé plusieurs semaines avec le bureau Jarvis, que je recommande sans hésiter. Le montage n’est pas trop difficile tandis que la qualité du meuble est correcte. Le plateau est plaisant avec son ton clair et son revêtement est agréable à utiliser.

Pour ce qui relève de la partie mécanique, le tout fonctionne bien. La motorisation n’est pas particulièrement bruyante ou lente, et le petit écran de contrôle est globalement bien pensé. Le Jarvis donne une sensation de robustesse et de stabilité, même en hauteur. Pour 520 € en période de promotion, c’est une bonne affaire. Le tarif plein pot (650 €) est peut-être un peu exagéré face aux modèles de Flexispot, affichés 150 € de moins en temps normal.

Test des bureaux assis-debout de Fully (1/2) : un mois en compagnie de Jarvis et Nolan

Test des bureaux assis-debout de Fully (1/2) : un mois en compagnie de Jarvis et Nolan

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