Le monde des disques durs évolue toujours : Western Digital a annoncé préparer un disque dur de 28 To, qui devrait entrer en compétition avec les disques durs de 32 To de Seagate, attendus l'année prochaine.
Actuellement, Western Digital vend des disques durs de 22 To au grand public — comptez un peu moins de 550 € pour 22 000 Go — et des disques durs de 26 To à ses clients privilégiés, c'est-à-dire les sociétés qui disposent de grands centres de données.
Si Seagate gagne pour le moment la palme de la capacité (et probablement celle des performances), Western Digital a un avantage avec son futur disque dur de 28 To : il utilise les mêmes technologies que la variante de 26 To. Pour les entreprises qui doivent en déployer des centaines ou des milliers, c'est un énorme avantage : les tests nécessaires pour la mise en production sont réduits, alors que les changements induits par les nouvelles technologies de Seagate nécessitent beaucoup plus de préparations pour valider les disques, comme l'explique AnandTech.
Pour atteindre cette capacité, Western Digital emploie d'abord l'UltraSMR (shingled magnetic recording, enregistrement magnétique à bardeau). L'idée derrière cette technologie est de superposer en partie les pistes, ce qui permet un gain de capacité d'environ 20 % à technologie identique. Cette solution a un défaut : l'écriture nécessite un peu de travail. En effet, si la lecture ne pose pas de soucis, l'écriture impose de déplacer les données d'une bande superposée. S'il est possible d'optimiser les données pour éviter la superposition quand le taux de remplissage est faible, ce n'est pas le cas quand le disque est plein. À ce moment, il faut donc lire les données adjacentes, les (ré)écrire à un autre endroit et ajouter les nouvelles informations, ce qui réduit les performances et augmente la latence.
La seconde est le energy-assisted perpendicular magnetic recording, une technologie intermédiaire qui est ici dans sa seconde version. Elle consiste à améliorer les têtes d'écriture pour augmenter la densité. De façon très schématique, l'idée est d'employer un champ magnétique (l'énergie d'energy-assisted) pour aligner correctement les éléments magnétiques, ce qui améliore les performances.
Dans le futur, tant Western Digital que Seagate vont proposer des disques durs HAMR (heat-assisted magnetic recording, enregistrement magnétique assisté par chaleur) qui devraient permettre d'atteindre la barre des 50 To. Cette technologie consiste à chauffer les plateaux à des températures élevées (plus de 400 °C) pour améliorer les performances, ce qui nécessite des changements importants dans la structure des disques durs.